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Le bruit des avions est-il négociable ? (2001)
Analyse
secondaire de 84 entretiens qualitatifs issus de trois pré-enquêtes
psychosociologiques de 1998 portant sur le vécu des situations sonores
par les riverains des aéroports d'Orly et de Roissy-CdG)
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Contrat ADEME N° 99 10 037 |
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1
‑ Introduction et
hypothèses
1.1 Exposé de la
problématique
1.2 Les dix principaux sites
retenus
1.3 Déroulement de cette
étude
1.3.1 Limitations imposées par « le
terrain »
1.3.2 Échec d’enquêtes informelles en milieu
sinistré
1.3.3 L’impact des
accidents
2 ‑ Objectif de l’étude : l'analyse secondaire des trois préenquêtes de 1998
2.1 Le dégagement d’un tronc commun entre les trois
préenquêtes
2.2 Le recodage de variables intermédiaires en vue des analyses
factorielles
3
‑ La structure de
l'échantillon
3.1 L'incidence des variables sociologiques
3.2 Les tris à plat des 84
dossiers
4 ‑ Les attitudes des 84 interviewés selon les trois groupes issus de l'ACP
4.1 L'analyse factorielle des correspondances : hypothèses de
travail et choix des variables
4.2 Résultats de l'analyse factorielle des correspondances : trois groupes d'attitudes
4.3 Les sites et les individus selon les trois groupes
d’attitudes
4.4 Les « cas » du groupe A : faiblement gênés par le
bruit d'avions
4.5 Les « cas » du groupe B : fortement gênés par le
bruit
d'avions
4.6 Les « cas » du groupe C : moyennement gênés par le
bruit d'avions
5 ‑ Conclusions
5.1 Les différences entre cette synthèse sur 84 cas et les trois préenquêtes
5.2 Les trois groupes d’attitudes issus de
l’ACP
6
‑
Annexes
6.1 Comptes-rendus des 84 entretiens, par groupe de gêne
6.2 Construction de l'indicateur de « territorialisation »,
« TRT »
6.3 Construction de l'indicateur de qualité de vie « IQV »
6.4 Recodage de l'identité des 84
interviewés
6.5 Variables présentes dans les trois groupes de l'ACP (actives et passives)
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1 ‑ Introduction
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1.1 Exposé de la problématique
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En
1998 la DGAC a effectué un grand sondage auprès des riverains des
aéroports de la région parisienne, en prévision des remous que ne
manquerait pas de susciter le choix, imminent, entre une nouvelle piste
à Roissy ou un nouvel aéroport ailleurs en région. Trois préenquêtes
qualitatives (psychosociologiques) furent confiées à trois équipes aux
approches méthodologiques relativement différentes, afin de préparer ce
grand sondage. L'objet de cette commande était de décrire les attitudes
psychosociologiques des riverains d'Orly et de Roissy soumis à
différents niveaux de bruit d'origine aéronautique, de les analyser et
d'en déduire une typologie. Pour cela, des entretiens explorant les
divers champs psychosociologiques nécessaires au diagnostic de gêne ont
été menés auprès d'un échantillon de trente personnes réparties sur dix
sites autour des aéroports d'Orly et de Roissy. L'analyse des résultats
de ces entretiens a tenu compte des différents types d'habitat
(individuel, collectif...), de la catégorie socioprofessionnelle des
habitants ainsi que de l'exposition au bruit des avions. Les trois
équipes étaient l'INRETS, l'IPSHA et Europsyt. Ces équipes
recueillirent respectivement 28, 30 et 26 entretiens utilisables, dont
l’analyse de contenu est exposée dans trois rapports séparément (1).
L'ADEME a chargé l'IPSHA en juin 1999 de procéder à la synthèse de ces
rapports, et des 84 entretiens. Concernant cette analyse secondaire et
la synthèse des entretiens des trois préenquêtes, la lettre de commande
de l’ADEME définit ainsi notre rôle :
« L’IPSHA
(Manuel Periáñez), sera principalement responsable de la relecture
critique des enquêtes de la phase exploratoire, en collaboration avec
les deux autres équipes retenues si possible, et de compléter une
analyse la plus ouverte possible sur le plan de la caractérisation de
la gêne, en la rapportant aussi finement que possible aux
caractéristiques acoustiques des lieux d’enquête ».
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1 - Bruno Vincent, Michel Vallet, novembre 1998, Entretiens qualitatifs auprès de riverains de l’aéroport Charles de Gaulle Roissy-en France, et proposition de questionnaire, INRETS, rapport LTE n°9807 ;
Yves Lescot, Pierre Barjonet, C. Philips-Bertin, avril 1999, Etude
des représentations sociales du bruit et des stratégies d’adaptation
aux nuisances sonores : le cas de l’aéroport Roissy-Charles de
Gaulle, Europsyt-France ;
Manuel Periáñez, octobre 1998, Analyse des attitudes psychosociologiques liées aux situations sonores des riverains des aéroports d’Orly et de Roissy-CdG, IPSHA, commande DGAC n°98002375. |
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1.2 Les dix principaux sites des trois enquêtes de 1998
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Les
dix sites des trois préenquêtes de 1998 figurent dans la colonne
centrale du tableau ci-dessous (l’équipe LTE a fait trois enquêtes à
Deuil, Roissy et Mitry-Mory, lieux non-prévus au départ). La
compilation des plaintes « aéronautiques » des 30
entretiens de la préenquête IPSHA avait fait apparaître un classement
subjectif par ordre de gêne décroissante tout à fait étonnant quant à
l’indépendance entre la gêne exprimée, la distance aux pistes, et
l’indicateur LAeq de 1997 (repérage approximatif sur les cartes du
bruit fournies par la DGAC, non disponibles pour la zone Orly) :
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Gêne subjective |
SITES |
LAeq 1997 |
fort bruit d’avions |
St Mard (à 13 km à l’Est de Roissy‑en‑France) ; |
55-60 |
Le Mesnil Aubry (à 10 km au Nord‑ouest de Roissy‑en‑ France) ; |
55 |
Iverny (à 19 km à l’Est de Roissy‑en‑France) ; |
<55 |
Goussainville (à 4 km au Nord‑ouest de Roissy‑en‑France) ; |
55-60 |
moyen bruit d’avions |
Le Mesnil Amelot (à 5 km de Roissy‑en‑France à l'Est) ; |
60 |
Villeneuve St Georges (à 7 km à l'Est de l'aérogare d’Orly) ; |
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Sannois (à 20 km à l'Ouest de Roissy‑en‑France) ; |
<55 |
faible bruit d’avions |
Montmorency (à 16 km à l'Ouest de Roissy‑en‑France) ; |
<55 |
Gonesse (à 6 km à l'Ouest de Roissy‑en‑France) ; |
55-60 |
Bullion (à 30 km à l'Ouest de l'aérogare d'Orly). |
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Ces
disparités sont sans doute attribuables aux « émergences »
d’immeubles et autres accidents du relief, ainsi qu’à des phénomènes
acoustiques complexes. Ceci montre déjà la nécessité de mesures
acoustiques précises dans les locaux même où ont eu lieu les entretiens
semi-directifs, pour que la méthode qualitative prenne tout son sens,
une condition méthodologique qui n’est que trop rarement remplie !
Il paraît remarquable que les distances aux aéroports ne semblent pas
bien refléter la situation sonore rencontrée sur place, ce pour
plusieurs raisons : les trajectoires d'envol et d'approche des
plans de vol, la distance aux extrémités des pistes ou à leur axe, le
relief exposé ou non... Les différents documents mis à notre
disposition concernant les niveaux de bruit mesurés autour des deux
aéroports (mesures obtenues par le système Sonate) se révèlent
difficiles à utiliser concrètement : d'une part, ils ne concernent
que très partiellement les mêmes sites, d'autre part, même à proximité
d'une station Sonate les situations sonores peuvent fortement varier
selon le type d'habitat. Nous avons ainsi vu des situations
individuelles relativement bruyantes dans des sites assez calmes loin
d'un aéroport, lorsque l'interviewé habite un appartement à un étage
élevé d'un immeuble qui reçoit le bruit directement à vol d'oiseau (cas
de Mme 01 à Sannois, ou de M. 03 à Montmorency), et inversement nous
avons vu des personnes plus proches des sources de bruit en être
relativement protégées par le fait que leur maison dans un village se
fondait dans la masse du bâti, qui ne le répercutait qu'indirectement
(cas de Mme 02, à Gonesse). Il aurait fallu dans l'idéal, pour une
recherche de corrélations proprement dite, disposer des mesures de
bruit chez chacun de nos trente interviewés, et cela pour la période où
nous les avons visités. Encore faudrait-il distinguer entre le bruit
intérieur et extérieur aux logements, la qualité d'atténuation
acoustique du bâti variant elle-même fortement.
Nous avons noté, cependant, l'impression subjective que chaque endroit
visité nous a laissé sur le moment. Ces notes se laissent classer,
selon l'intensité des bruits d'avions que nous avons pu y entendre, en
trois catégories :
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- Sites à fort bruit d'avions : Villeneuve St Georges, Goussainville, Le Mesnil Amelot
- Sites à moyen bruit d'avions : Gonesse, Le Mesnil Aubry, Montmorency
- Sites à faible bruit d'avions : Iverny, Bullion, Sannois, St Mard.
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Par
la comparaison avec le vécu subjectif des sites par les interviewés, on
verra que ce classement du bruit perçu subjectivement par un visiteur,
même motivé, diffère notablement de celui de gens qui vivent là toute
l’année, tel qu'ils le manifestent dans leurs attitudes.
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1.3 Déroulement de cette étude
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1.3.1 Limitations imposées par « le terrain »
La difficulté de la prise de RV au téléphone dans certaines zones nous
avait elle-même donné des résultats intéressants. En effet, si les
entretiens que nous avons pu faire se sont toujours déroulés dans une
bonne ambiance, parfois même excellente, ceci ne doit pas cacher le
danger d'un biais important sur l'échantillon, lié non pas aux enquêtes
mais à l'auto-exclusion d'une sous-population qui nous parût, au
téléphone, bien être la plus « nuisancée » à de multiples
égards.
Au début de ce travail, nous nous attendions à une prise de contact
facile dans les communes les plus atteintes par le bruit des avions, et
plus laborieuse dans celles plus tranquilles, où le thème « santé
environnement » paraît moins évident. Or, c'est plutôt l'inverse
qui se produit.
Lors des coups de fil pour la prise de rendez-vous pour les enquêtes
sur le bruit des avions, nous avons noté un grand malaise, voire de la
franche hostilité dans certains sites, qui ont conduit à des refus
massifs de participer à l'enquête notamment dans des HLM de
Goussainville et des pavillons à Villeneuve-Saint-Georges.
Une sous-population spécifique, qui pourrait être la plus
« nuisancée », a t-elle échappé à toute investigation ?
Les refus massifs d’enquête dans certaines zones de Goussainville et de
Villeneuve St Georges tend à le faire craindre. Il y aurait alors un
biais important, non seulement dans les trois petites préenquêtes, mais
bien sur l’échantillon du grand sondage ! Biais lié à cette
auto-exclusion de la part d’une couche sociale qui donne au téléphone
l’impression de se situer aux limites du quart-monde.
Un grand nombre de personnes habitant certaines zones urbaines de ces
deux communes (des zones pauvres habitées surtout par des personnes
âgées) semblent avoir perdu tout espoir depuis trop longtemps, et
refusent désormais toute enquête. Aucune enquête n’a jamais changé quoi
que ce soit à leur sort, déclarent certaines d’entre elles. Ces
personnes sont excédées par le cumul de difficultés dont le bruit des
avions n’a été, jadis, que le point de départ. A Villeneuve St Georges,
en particulier, le bruit a provoqué la dépréciation de l’immobilier, le
départ de leurs amis et connaissances, et leur remplacement par des
populations socialement défavorisées et « à problèmes » ,
souvent d’origine immigrée, culturellement bruyantes elles-mêmes, et
source de sentiments d'insécurité. Nous avons eu des commentaires
ouvertement racistes au téléphone, à plusieurs reprises. Il semblerait
qu'il s'agisse d'une part importante des populations de certaines
communes devenues selon les termes de nos interlocuteurs des
« dépotoirs sociaux ».
L'enquête a donc nécessairement dû se limiter... aux personnes qui
l'acceptaient, et ne pouvait pas décrire les attitudes du sous-groupe
sans doute le plus atteint par les nuisances aéronautiques, groupe dont
l'étude relève sans doute des méthodes ethnographiques, comme par
exemple celle des « tribus » de jeunes banlieusards
antisociaux, du quart-monde urbain, etc.
Une autre dimension de cet effet socio-urbanistique de la nuisance
sonore constante depuis trente ans semble être, sur un mode analogue,
l'auto-selection par ce jeu du roulement des départs, des ventes et
rachats et des relocations, d'une proportion anormale de malentendants,
à en juger par leur difficulté de communication au téléphone (à moins
que ceci ne recoupe la remarque précédente, au sujet du grand nombre de
personnes âgées dans certaines communes). |
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1.3.2 Échec d’enquêtes informelles en milieu sinistré
Nous nous sommes rendu à Goussainville à trois reprises au début de
février, où il s’est rapidement avéré qu’il fallait abandonner tout
espoir d’enregistrer au magnétophone les conversations avec des clients
de bistrot, et dans la rue lorsqu’il ne faisait pas trop froid. Des
personnes nous ont signalé l’existence d’une « zone »
interlope, ressemblant à un bidonville, et abritant sans doute
des activités illégales (dealers ?) dont les acteurs prenaient
soin d’éviter que des étrangers en puissent être témoin : en
effet, nous n’y fûmes pas bien reçu (« vous êtes flic, ou
quoi ? »).
Dans le périmètre de la rue du 6 juin 1944 existent trois blocs HLM en
réfection, dont les habitants avaient refusé au téléphone toute prise
de RV pour une enquête. L’astuce a consisté, lors des deux expéditions
suivantes, à nous faire passer pour un candidat-locataire, inquiet du
bruit des avions, auprès de piétons habitant manifestement là. Si l’on
excepte le conseil, souvent prodigué, de surtout aller vivre ailleurs,
les commentaires ainsi suscités nous ont semblé relativement banaux,
c’est à dire comparables en tout point à ceux déjà entendus chez
d’autres interviewés des catégories d’attitudes très négatives envers
le bruit d’avion (les groupes D et E).
Par quoi, dès lors, se justifie une éventuelle catégorie F ? Notre
impression est que nous sommes en présence d’une attitude moins
déterminée par l’acoustique que par la quasi-désinsertion sociale. Ces
gens qui cumulent presque tous plusieurs problèmes aigus, ressemblent
souvent à notre interviewé Bull01 (le chômeur RMIste vivant à deux avec
4000 F/mois) : ses problèmes sont tels, que le bruit des avions
paraît dérisoire. Le niveau de bruit objectif à Goussainville ne permet
pas ce bel détachement, il semble symboliser un rappel constant de la
déchéance de ce type de tissu urbain. Le bruit des avions est pris
comme celui de la réussite économique, celle des pilotes très bien
payés, des voyageurs d’affaires, des touristes ayant encore des loisirs
de luxe... La question de la gêne n’est alors plus entendue au sens
acoustique, mais dans ce registre du succès et de l’échec social, et le
refus d’enquête semble probablement lié au refus de tout ce qui
ressemble à l’administration, à la police, aux sociologues, et au
voyeurisme supposé de la part de ces moins mal lotis envers la pauvreté
et le malheur de ceux qui ont été laminés par la crise. La honte d’être
pauvre, que l’on ne lisait plus que dans les romans de Zola ou d’Hugo,
existe de nouveau.
Seule une approche de type ethnologique, consistant pour l’essentiel à
vivre quelques mois sur place, pourrait tirer au clair si le bruit des
avions, au delà de cette dimension, joue un rôle plus positif, si l’on
ose dire, dans la mesure où il délimite le territoire d’une communauté
d’exclus, leur procurant tout de même une sorte d’identité... mais à
quel prix !
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1.3.3 L’impact des accidents
Le hasard a voulu que les premiers entretiens ont eu lieu pendant la
grève d'Air France de juin 1998, et nous nous sommes inquiétés de
l'incidence de cette grève, mais il s'est immédiatement avéré que les
personnes interrogées nous parlaient sur la base de leur expérience de
plusieurs années sous le bruit des avions, en faisant parfois référence
à la grève par des formules qui montraient leur lucidité quant au calme
apparent ce jour-là: « en ce moment, on les entend beaucoup moins,
mais normalement... » , etc.
La grande majorité des trente entretiens ont été cependant effectués
tout de suite après cette grève, ici aussi sans autre incidence que
quelques remarques concernant les seuls avions d'Air France, aux sujet
desquels deux ou trois interviewés croient avoir remarqué que c'est
bien cette compagnie qui vole le plus « la nuit » au
dessus de chez eux.
Le reste du travail de terrain s'est déroulé de façon on ne peut plus classique.
La crainte d’un accident était un élément important dans le vécu
quotidien des riverains d’aéroport ; à Goussainville (mais pas
seulement dans cette commune) le souvenir du crash et des morts du
Tupolev 144 au début des années 1970 était resté très vivace, et il ne
faut pas s‘étonner qu’après la réalisation de ces angoisses, lors de la
tragédie du Concorde écrasé sur Gonesse, plus aucun entretien ne soit
possible qui ne porte que sur le bruit et la gêne et les
nuisances : l’accident du Concorde est le seul et unique sujet de
conversation lors de demandes de rendez-vous téléphoniques auxquelles
nous avons procédé pour re-interviewer ceux des riverains qui sont
apparus de l’analyse factorielle comme étant des
« cas-type ». Nous y avons finalement renoncé. Il sera
probablement impossible de parler d'autre chose avant longtemps...
La sensibilité aux risques d’accident serait d’ailleurs un sujet de
recherche en lui-même : nous avons été surpris par le commentaire
d’une personne interviewée par l’équipe LTE (interview n°13, p.27 du
rapport) : « Si les avions suivaient leurs couloirs, il n’y
aurait pas de problèmes. Après l’accident en Hollande, nous n’avons pas
entendu d’avions pendant deux mois ». Cette personne suppose donc
qu’un accident survenu n’importe où dans le monde, mais ayant coûté la
vie en majorité à des riverains (le cargo 747 Israélien s’était écrasé
sur des HLM de la banlieue de Schiphol) a une influence directe sur le
comportement des navigants et des contrôleurs ailleurs dans le
monde ; et elle sous-entend que l’accident était dû à une faute de
leur part (non-respect des couloirs)... Or, nous n’avons, à l’inverse,
pas entendu le moindre éloge funèbre du commandant de bord et de
l’équipage du Concorde de Gonesse, qui, lui, a quitté le couloir
aérien, peut-être dans l’espoir de rejoindre Le Bourget, mais peut-être
aussi pour épargner des vies à Gonesse... Voilà donc une dimension
subjective du problème qui, pensons-nous, mériterait une analyse
approfondie.
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2 - Objectif de l'étude : l'analyse secondaire des trois préenquêtes de 1998
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2.1 Le dégagement d’un tronc commun entre les trois préenquêtes
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Le
problème central de cette analyse de contenu se donnant l’ambition
d’aller davantage au fond des choses, est moins celui de la disparité
relative des approches qualitatives de chacune des trois équipes, que
celui du statut de l’interprétation : s’il est aventureux, d’une
part (sauf longue écoute de type psy) de prétendre mieux saisir les
situations individuelles que ne le fait la parole consciente des
interviewés, d’autre part cela l’est tout autant de tenir leur discours
pour fondé alors qu’il peut, souvent, n’être que défensif :
autant, alors, se borner aux sondages. Nous avons tenté de lever, du
moins partiellement pour les enquêtes IPSHA, cette difficulté, en
procédant à une nouvelle écoute de chaque enregistrement et à son
évaluation par deux « psy » (méthode classique de
« modération mutuelle » des évaluations). Nous avions
commencé à voir lors de la phase de 1998 qu’il existe des modes assez
différents d’être gêné par les survols. Cependant, nous avons
travaillé également dans la perspective de la récupération des données
des deux autres études qui n’avaient pas la même vision du bruit que
nous. Nous croyions que le tronc commun entre les trois préenquêtes
devait être trouvé au niveau d’un recodage de ces données à l’intérieur
de la typologie en six groupes d’attitudes à laquelle notre travail de
1998 avait abouti, suivi de croisements de variables relativement
simples. Afin d’explorer cette voie, nous avons procédé au croisement
de la batterie de questions portant spécifiquement sur le bruit d’avion
avec notre typologie de 1998 en six groupes d’attitudes. Récapitulons
brièvement ci-dessous ces groupes d’attitudes :
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- Groupe A : Ne sont pas gênés du tout par le bruit des avions, car ils vivent de et pour l'aviation ;
- Groupe B : Ne sont que peu gênés par le bruit, mais sont vigilants quant au trafic aérien ;
- Groupe C : Sont gênés par le bruit, mais moins que par d'autres soucis ou nuisances ;
- Groupe D : Sont très gênés par le bruit, mais le surmontent tant bien que mai ;
- Groupe E : Sont révoltés par le bruit, et ne le supportent qu'en militant contre les avions ;
- Groupe F : Les sinistrés par le bruit, qui sont partis vivre ailleurs.
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Le « module F » :
Nous avions repris en 1998 expressément le même « module »
de questions spécifiques sur la gêne du bruit des avions que l’on
retrouve dans la majorité des sondages depuis trente ans, aux fins de
comparaison. L’IFOP l’a utilisé en 1982 (« les répercussions du
bruit des avions sur l’équilibre des riverains des aéroports »,
Jacques François). Michel Vallet reprend le même module, à quelques
détails près, dans le projet de questionnaire pour le grand sondage
qu’il allait confier à MV2 (page 6 du projet, fax à l’IPSHA du
03/07/98). Nous l’avons complété par quelques questions, de la façon
suivante :
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(IPSHA - outil de l’enquête 1998, Volet « F ») - « le bruit aéronautique :
F 11 - empêche de suivre une conversation dans la rue ?
F 12 - empêche de suivre une conversation chez vous ?
F 13 - gêne pour regarder la télévision ?
F 14 - empêche d'ouvrir la fenêtre, d'aller sur le balcon ?
F 15 - empêche de flâner dehors, à la belle saison ?
F 16 - empêche de s'endormir le soir ?
F 17 - vous réveille le matin de bonne heure ?
F 18 - vous réveille pendant la nuit ?
F 19 - Pensez-vous que le bruit des avions à une influence sur votre santé ?
F 20 - Pensez-vous que le bruit des avions à une influence sur la santé de certaines personnes ? »
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Le résultat des croisements :
Nous avons croisé :
- les groupes d’attitude avec le « module F »;
- les dix sites, les groupes d’attitude et le « module F »;
Nous
voulions évidemment examiner s’il existe une cohérence des réponses
individuelles aux questions F11 à F20 davantage selon les situations
géographico-acoustiques ou selon l’incidence de la personnalité et des
situations existentielles des personnes telles qu’elles finissent par
se concrétiser dans leurs attitudes (attitudes ventilées sur les cinq
groupes décrits ci-dessus). Il s’agit donc d’une tentative pour
départager l’incidence respective de l’objectivité et la subjectivité
dans la verbalisation de la gêne. Le dépouillement de ces tableaux
faisait tout d’abord apparaître, concernant la subjectivité, des
effectifs très inégaux selon les groupes d’attitudes, et un nombre
assez constant de personnes qui ont préféré ne pas répondre à cette
batterie de questions très directives (cela se comprend par la rupture
de ton introduite dans un entretien semi-directif par ce module importé
de l’univers des sondages). Peut-on, ensuite, affirmer qu’il existe une
bonne cohérence dans les réponses aux questions, selon ces groupes
d’attitudes ?
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groupes |
N |
dont sans-réponse au « module F » majoritaires |
Cohérence
(N oppositions / N de cas) |
Groupe A |
1 cas |
- |
- |
Groupe B |
4 cas |
2 |
0,5 |
Groupe C |
6 cas |
1 |
1,16 |
Groupe D |
8 cas |
2 |
0,75 |
Groupe E |
6 cas |
2 |
0,66 |
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25 (dont 5 couples=30) |
7 |
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Comme on peut le voir dans le tableau ci-dessus, où les couples ont été comptés pour une seule opinion :
- les deux attitudes exprimant le plus de gêne sonore (D, E) totalisent 14 sur les 25 cas ;
- les deux attitudes exprimant le moins de gêne sonore (A, B) ne totalisent que 5 sur les 25 cas ;
- le
groupe central C, qui rassemble 6 cas, semble bien constituer un refuge
pour les indécis si l’on se fie à l’indice de cohérence de 1,16 :
dans ce groupe, l’on est nettement moins d’accord sur ce qu’il faut
penser du bruit des avions que dans les autres... (cet indicateur est
construit simplement en divisant le nombre d’opinions minoritaires par
le nombre de cas).
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Cet
ensemble montre, à notre sens, une bonne cohérence subjective à
l’intérieur des groupes d’attitudes que nous avons cru discerner lors
de la phase précédante. Il montre également l’importance de la
gêne, dont nous allons maintenant examiner si elle se localise sur
certains sites, où si elle reste davantage liée aux réactions
individuelles.
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Site |
N groupes |
Id des groupes |
Dist. des gpes |
Cohérence |
Bullion |
2 |
B, C |
1 |
1 |
Villeneuve St G. |
2 |
D, E |
1 |
1 |
Gonesse |
2 |
C, D |
1 |
1 |
Goussainville |
2 |
D, E |
1 |
1,5 |
Iverny |
3 |
B, C, D |
1 |
1,6 |
St Mard |
3 |
C, D, E |
1 |
0,0 |
Montmorency |
3 |
B, D, E |
2 |
1,3 |
Sannois |
2 |
B, D |
2 |
1 |
Le Mesnil Amelot |
2 |
A, E |
4 |
0,0 |
Le Mesnil Aubry |
2 |
D, E |
1 |
0,0 |
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La
faiblesse des effectifs, et le hasard, ont voulu qu’il n’y ait pas deux
personnes dans la même attitude envers le bruit des avions sur le même
site... Ceci reflète sans doute le choix des sites par la DGAC, il
s’agissait de dix sites nuisancés (sans sites-témoin loin du
bruit) : c’est bien ce que l’on observe. Seul Bullion échappe aux
attitudes de gêne maximale, sur tous les autres sites on trouve
l’attitude E ou D... Peut-être existe t-il une faible tendance
indiquant une plus grande gêne sur les sites présentant les attitudes D
et E à la fois : Villeneuve, Goussainville, St Mard, Montmorency
et Le Mesnil-Aubry. Mais l’expérience de ce terrain nous souffle que si
cela paraît raisonnable concernant les deux premières localités, il
s’agit en revanche d’un artefact plus que probable pour les trois
dernières. La méthode, cependant, paraissait valable pour intégrer à
ces tableaux le matériel d’enquête des deux autres équipes, dès qu’il
serait disponible les effectifs passeraient de 30 à 90 cas.
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La réorientation des objectifs lors de la réunion du 24 février à l’ADEME
Cependant, lors de la réunion du 24 février 2000 à l’ADEME, cette
approche par la méthode des cas, que nous avions commencé par l’analyse
affinée des 30 protocoles de l’enquête Ipsha, a été abandonnée au
profit d’une approche par ACP (analyse factorielle en correspondances
principales) susceptible de réaliser la synthèse des trois rapports de
préenquête (Europsyt, LTE, Ipsha). En effet, il était probable que, sur
90 dossiers, des cas nettement plus exemplaires apparaissent pour
chacun des groupes dégagés par une ACP. La priorité a donc été donnée à
la collecte des deux autres rapports, qui n’ont été obtenus qu’à la fin
du mois de mai 2000 (pour le dernier, du LTE). Ces deux rapports, LTE
et Europsyt, ne contiennent hélas pas d’annexes livrant les
transcriptions intégrales des enquêtes, mais leur comptes-rendus sont
assez détaillés (ceux du LTE sont souvent minutieux), et permettent de
coder un certain nombre de variables communes aux trois enquêtes, sans
trop d’hétérogénéité.
|
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|
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|
2.2 Le recodage de variables intermédiaires en vue des analyses factorielles
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Notre
premier souci a été de reconstituer, pour l’ensemble des dossiers,
l’IQV propre à l’Ipsha (indice de qualité de vie), en le comparant tout
d’abord à la « note de qualité de vie » du LTE. Chez LTE
cette note est, en fait, auto-attribuée par l’interviewé. La relecture
des protocoles LTE montre souvent une minimisation, pudique peut-être,
de l’étendue de leurs soucis et problèmes de la part de ces
interviewés, et nous sommes souvent intervenu pour
« déclasser » cette note vers le bas. De façon plus
générale, nous avons intégré en colonne dans un tableau Excel chaque
variable intéressante et paraissant « codable » quant au
matériel disponible, pour chacune des trois équipes ; le tableau
de données comporte ainsi une cinquantaine de variables, dont certaines
étaient à « reconstruire » quand leurs données manquaient
chez telle ou telle équipe, en retournant aux protocoles individuels du
contenu des enquêtes. Le taux de « sans réponse » a été
considéré comme une donnée intéressant en soi dès lors qu’il est
comparable entre les trois sources de données.
Quelques regrets, déjà au niveau des variables les plus
factuelles : la durée d’occupation du logement, les revenus du
ménage, la situation dans l’axe des pistes ou par leur travers (et à
quelle distance), la possibilité de fuir les avions au vert dans une
résidence secondaire et quelques autres variables qui se sont révélées
importantes lors de précédantes études qualitatives de gêne ne sont que
partiellement représentées, parce qu’elles n’ont été recueillies que
par deux des trois équipes, voire par une seule. Force était donc de
relire attentivement les 84 protocoles de l’ensemble du corpus afin
d’en reconstruire le plus grand nombre (à l’exception des revenus
mensuels du ménage, inutiles à évaluer : attribuer aux ménages des
revenus moyens correspondant à leur catégorie socioprofessionnelle
ferait double usage avec celle-ci). Ce travail de collecte terminé,
nous avons « inventé » d’autres variables, issues du matériel
présent dans les trois enquêtes, et susceptibles de devenir des
« variables actives » dans les analyses factorielles :
le souci était ici d’avancer vers une synthèse plus large. Certaines de
ces variables sont davantage « diagnostiques » que factuelles
(l’interviewé ne parle pas, consciemment, de ces dimensions). Ainsi,
les trois principaux problèmes, par ordre d’importance décroissante,
dans la vie des interviewés, est davantage un diagnostic de notre part
qu’une évaluation des interviewés eux-mêmes, du moins dans le cas des
protocoles Europsyt et LTE. Il en va de même pour la variable
« territorialisation », due au chercheur Guillaume Faburel,
et à celle « conscience politique du problème », suggérée par
Bernard Barraqué du LATTS.
L’ensemble de ces variables et des facteurs ou modalités qu’elles
intègrent est présenté dans le paragraphe 4.1 de ce rapport.
|
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3 - La structure de l'échantillon
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3.1 L'incidence des variables sociologiques
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L’échantillon
(qu’il serait plus juste d’appeler un groupe informel, les rendez-vous
n’ayant pas été tirés au hasard) se compose de 84 individus, dont 42
femmes, 34 hommes et 8 couples ; ils sont âgés de 19 à 82 ans et
nous les avons répartis en trois classes d’âge (jeunes, adultes,
vieux ; respectivement 19, 51 et 14 personnes. Les interviewés
sont presque tous mariés (67 cas sur 84), ils constituent en majorité
des ménages avec 2 ou 3 enfants. Le type d’habitat dominant est
le pavillon (38 cas), ou la maison de village, les HLM étant très
minoritaires (5 cas seulement). Il y a 64 propriétaires et 20
locataires. Dans 69 cas sur les 84,ils habitent là depuis plus de cinq
ans, et depuis plus de 30 ans pour 11 d’entre eux (c’est à dire qu’un
certain nombre d’interviewés habitaient sur place avant la création de
l’aéroport CdG). Dans 24cas, ils ont vécu leur enfance dans la région
de l’aéroport, dans 24 autres leur origine est le HLM de
banlieue ; ils sont d’origine rurale dans 18 cas et urbaine dans
44 cas.
Leur catégorie socioprofessionnelle est modeste le plus souvent :
seuls 8 interviewés appartiennent à une profession libérale ou sont
cadre supérieur... 28 sont fonctionnaires, 24 sont cadres moyen.
Concernant l’IQV, il est moyen pour 16 cas, très positif ou positif dans 47 cas, très négatif ou négatif dans 19 cas.
Concernant le bruit, celui qui est mentionné comme le plus gênant est
celui des avions dans 62 cas ; 13 cas se plaignant avant tout
d’autres bruits mécaniques et 6 cas donnant la priorité aux nuisances
de voisinage. Les 62 cas de plaintes concernant les avions sont
cependant nuancés en diverses catégories. Par rang de préoccupation, on
ne trouve plus que 36 personnes ou couples donnant au bruit d’avion le
premier rang parmi les nuisances dont ils souffrent, contre 24 et 24
qui leur donnent le second et le troisième rang. Ces nuances
s’accentuent dans la distribution par type de gêne, où nous trouvons 8
types de gêne attribuée aux avions et leur attitude consciente en
réponse (page 12).
Le sommeil est perturbé, sans précisions, dans 21 cas, et dans 4 cas cela constitue un problème grave.
Les décollages sont plus gênants que les atterrissages pour 24
interviewés, mais c’est le contraire pour 9 d’entre eux, 11 personnes
déclarant équivalente la gêne du bruit des décollages et des
atterrissages.
L’installation dans la région de l’aéroport s’est faite en toute
connaissance de cause dans 46 cas sur 84 ; ces interviewés
précisent ensuite que la gêne, à l’époque, leur avait paru supportable,
et l’on pourrait les additionner aux 30 qui déclarent s’être installés
là « en sous-estimant le bruit des avions ».
L’évaluation de la gêne sur une échelle de 10 points utilisée par
l’équipe LTE donne, reconstruite pour la soixantaine d’entretiens des
deux autres équipes, 13 personnes en gêne maximale (note 10), 14 ont
une note de gêne entre 9 et 7, 23 entre 6 et 4, et 24 se situent en
dessous de la note 3.
L’image de l’aviation paraît relativement indépendante de la gêne due
au bruit : 35 personnes en ont une image positive, et chez
seulement 4 interviewés le bruit rend cette image négative.
La mise en concurrence du bruit d’avion avec tous les autres problèmes
dans l’existence actuelle des interviewés semble assez parlante :
si 34 personnes se déclarent en priorité gênées par le bruit des
avions, 28 personnes sont, elles, avant tout préoccupées par la
mutation sociale négative, la délinquance et la dégradation des
relations humaines.
L’activisme antibruit ne semble concerner que 18 de nos 84 interviewés,
31 n’ont que moyennement conscience de la dimension politique de ce
problème et pour 35 d’entre eux cet aspect est très secondaire.
A
l’attention du lecteur studieux nous présentons ci-dessous l’ensemble
des tris à plat des variables retenues pour le recodage des 84
entretiens.
|
|
|
|
|
3.2 Les tris à plat des 84 dossiers
|
|
|
|
|
Localisation |
N |
|
Type d'habitat |
N |
Bullion= 1 |
7 |
|
1= pavillon |
38 |
Deuil= 2 |
1 |
|
2= appartement |
17 |
Gonesse= 3 |
11 |
|
3= maison de ville |
24 |
Goussainville= 4 |
9 |
|
4= HLM |
5 |
Iverny= 5 |
7 |
|
Total répondant |
84 |
Le Mesnil Amelot= 6 |
10 |
|
|
|
Le Mesnil Aubry= 7 |
8 |
|
Statut d'occupation |
N |
Mitry Mory= 8 |
2 |
|
1=locataire |
20 |
Montmorency= 9 |
8 |
|
2=propriétaire |
64 |
Roissy= 10 |
2 |
|
Total répondants |
84 |
St Mard= 11 |
11 |
|
|
|
Sannois= 12 |
4 |
|
|
|
Villeneuve St Georges= 13 |
4 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
|
|
|
Durée de l'installation de l’interviewé
dans son logement actuel |
N |
|
Parcours résidentiel |
N |
1= moins d’un an |
0 |
|
1= enfance dans la région de l’aéroport |
24 |
2= de 1 à 3 ans |
15 |
|
2= vient de province, origine rurale |
0 |
3= de 3 à 5 ans |
4 |
|
3= vient de province, origine urbaine |
9 |
4= de 5 à 10 ans |
10 |
|
4= vient de Paris intra-muros |
7 |
5= de 10 à 20 ans |
28 |
|
5= vient de la banlieue, maison indiv |
0 |
6= de 20 à 30 ans |
10 |
|
6= vient de la banlieue, HLM |
24 |
7= plus de 30 ans |
11 |
|
7= vient d’un habitat précaire (caravane) |
2 |
8= sans réponse |
6 |
|
8= sans réponse |
18 |
Total répondants |
84 |
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
Sexe |
N |
|
Taille du ménage (nombre réél) |
N |
1= femme |
42 |
|
1 |
9 |
2= homme |
34 |
|
2 |
20 |
3= couple |
8 |
|
3 |
8 |
Total répondants |
84 |
|
4 |
28 |
|
|
|
5 |
14 |
|
|
|
6 |
1 |
|
|
|
7 |
3 |
Age |
N |
|
8 |
1 |
1= jeunes |
19 |
|
Total répondants |
84 |
2= matures |
51 |
|
|
|
3= vieux |
14 |
|
Nombre d'enfants |
N |
Total répondants |
84 |
|
1=1enf |
9 |
|
|
|
2=2enf |
28 |
État-civil |
N |
|
3=3enf |
19 |
1= marié(e) |
67 |
|
4=4enf |
3 |
2= concubins |
4 |
|
5=5enf |
4 |
3= célibataire |
8 |
|
6=6enf |
1 |
4= divorcé(e) |
3 |
|
20=sans enfants |
13 |
5=veuf/ve |
2 |
|
21=sans réponse |
7 |
Total répondants |
84 |
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
Catégories Socio-Professionnelles |
N |
|
Fonctionnaire: |
N |
1= inactifs (retr, chôm, f. foyer) |
20 |
|
1=fonctionnaire |
28 |
2= petit fonctionnaire, ouvrier |
12 |
|
2=non-fonctionnaire |
54 |
3= employé bur, commerçant, technicien |
23 |
|
3=non situable |
2 |
4= fonctionnaire, cadre moy |
21 |
|
Total répondants |
84 |
5= prof libérale et assimilés |
5 |
|
|
|
6= cadre sup et assimilés |
3 |
|
Cadre moyen: |
N |
Total répondants |
84 |
|
1=cadre moyen |
24 |
|
|
|
2=non cadre moy |
58 |
Isolation acoustique |
N |
|
3=non situable |
2 |
1= isolation acoustique existante |
36 |
|
Total répondants |
84 |
2= isolation acoustique absente |
9 |
|
|
|
3= sans réponse |
39 |
|
Appréciation de l’isolation acoustique |
N |
Total répondants |
84 |
|
1= très efficace |
6 |
|
|
|
2= efficace |
6 |
Origine urbaine/rurale |
|
|
3= moyenne |
2 |
1= origine urbaine |
44 |
|
4= inefficace |
7 |
2= origine rurale |
18 |
|
5= sans réponse |
63 |
3= sans réponse |
22 |
|
Total répondants |
84 |
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Appréciation de la vie locale |
N |
Animation/désertificat |
N |
|
1= vie locale très appréciée |
18 |
1= vie locale animée, taux d’équipement urbain satisf |
8 |
|
2= vie locale appréciée |
21 |
2= processus de désertification urbain réel |
20 |
|
3= vie locale moyennement appréciée |
4 |
3= crainte de désertification |
4 |
|
4= vie locale peu appréciée |
15 |
4= vie locale morne |
10 |
|
5= vie locale pas du tout appréciée |
14 |
5= sans réponse |
42 |
|
6= sans réponse |
12 |
Total répondants |
84 |
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
Appréciation globale de l’environnement, y compris social |
N |
|
Raison donnée pour l’installation |
N |
1= très positif |
31 |
|
1= enfance, racines, parents sur place |
18 |
2= positif |
5 |
|
2= profiter d’une bonne occasion immobilière |
15 |
3= moyen |
46 |
|
3= proximité du lieu de travail |
18 |
4= négatif |
2 |
|
4= mutation (enseign, admin, entrepr) |
3 |
Total répondants |
84 |
|
5= trouver le bon air et le calme de la campagne |
14 |
|
|
|
6= fuite du stress parisien |
4 |
Indicateur de Qualité de Vie - IQV |
N |
|
7= solution d’urgence en attente |
7 |
1= très positif |
14 |
|
8= sans réponse |
5 |
2= positif |
33 |
|
Total répondants |
84 |
3= moyen |
16 |
|
|
|
4= négatif |
11 |
|
Rang du bruit des avions parmi les sources de gêne mentionnées |
N |
5= très négatif |
8 |
|
1= rang 1 |
36 |
6= sans réponse |
2 |
|
2= rang 2 |
24 |
Total répondants |
84 |
|
3= rang 3 |
24 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
Toutes sources de gêne mentionnées par l’interviewé (y compris social), sans hiérarchisation |
N |
|
Type de gêne face aux avions, et attitude consciente exprimée par l’interviewé |
N |
1= bruit des seuls avions |
20 |
|
1= gêne:augmentation gle du bruit, du trafic |
12 |
2= bruit des avions, et retombées de kérosène |
11 |
|
2= gêne: augment. bruit saisonnier, ou selon le vent |
6 |
3= bruit des avions, et bandes de jeunes |
9 |
|
3= gêne: invalidation du jardin malgré isolat. acoust. |
4 |
4= bruit des avions, et bruit routier |
7 |
|
4= gêne: aff subjective, interrupt communication |
17 |
5= bruit des avions, et mauvais voisinage |
4 |
|
5= gêne: mutation sociale, délinqu. plus gênants qu’avions |
6 |
6= trois sources de gêne, dont avions |
24 |
|
6= gêne: voisins, odeurs, route, etc. plus gênants qu’avions |
18 |
7= autres sources de gêne |
9 |
|
7= gêne: acceptée contre avantages (trav, logt, etc) |
15 |
Total répondants |
84 |
|
8= gêne nocturne, non respect couloirs de vol |
6 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
Le bruit le plus gênant |
N |
|
Gêne Trafic versus intensité sonore: |
N |
1= avions sans précision |
33 |
|
1=l'interviewé englobe dans la gêne aussi bien l'intensité que l'accroissement du trafic aérien |
22 |
2= avions, pointes de bruit, décollages, vacances |
15 |
|
2=l'augmentation du trafic aérien est plus gênante que l'intensité sonore |
31 |
3= avions, fréquence/augmentation |
1 |
|
3=l'intensité sonore est plus gênante que l'augmentation du trafic aérien |
3 |
4= le Concorde |
10 |
|
4= sans réponse |
28 |
5= avions la nuit |
3 |
|
Total répondants |
84 |
6= autre source, humaine ou animale |
6 |
|
|
|
7= autre source, mécanique, moteurs |
13 |
|
Appréciation générale de l'aéroport: |
N |
8= données mqt |
3 |
|
1=l'aéroport est vital pour l'économie de la France |
7 |
Total répondants |
84 |
|
2=l'aéroport sauve l'emploi, développe la région |
13 |
|
|
|
3=l'aéroport pervertit la région (afflux d'indésirables) |
0 |
|
|
|
4=l'aéroport n’est qu'une source de nuisances environnementales |
6 |
Négociations avec ADP: |
N |
|
5=l'aéroport constitue un pôle d'animation |
0 |
1=relations positives avec ADP |
5 |
|
6=l'aéroport est bien pratique pour voyager |
2 |
2=relations négatives avec ADP |
4 |
|
7= sans réponse |
56 |
3=pouvoir absolu, pas de recherche de compromis |
4 |
|
Total répondants |
84 |
4=isolation acoustique indemnisée+ |
2 |
|
|
|
5= sans réponse |
69 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
|
|
|
Perturbation du sommeil par le bruit d'avion |
N |
|
Gêne décollage/atterrissage: |
N |
1= très forte pertub noct, effets négatifs sur la santé |
4 |
|
1=la gêne au décollage est plus forte qu'à l'atterrissage |
26 |
2= réveils, sommeil perturbé sans précisions |
21 |
|
2=la gêne au décollage et à l'atterrissage sont équivalentes |
11 |
3= avions réveillent le matin tôt seulement |
2 |
|
3=la gêne au décollage est moins forte qu'à l'atterrissage |
9 |
4= boules Quiès, fermeture fenêtres |
0 |
|
4= sans réponse |
38 |
5= sommeil perturbé par jeunes, camions, pas avions |
6 |
|
Total répondants |
84 |
6= pas de problème de sommeil |
13 |
|
|
|
7= sans réponse |
38 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
|
|
|
Installation en connaissance de cause: |
N |
|
Réactions des personnes non-habituées au bruit des avions, ou réactions des interviewés au retour de vacances: |
N |
1=s'est installé là malgré le bruit des avions à l'époque |
46 |
|
1=des invités réagissent à des bruits que les interviewés n’entendent plus |
10 |
2=s'est installé là en sous-estimant le bruit des avions |
30 |
|
2=les interviewés doivent se réhabituer au bruit après les vacances |
6 |
3=s'est installé là avant la construction de l'aéroport |
5 |
|
3= sans réponse |
68 |
4= sans réponse |
3 |
|
Total répondants |
84 |
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
|
|
|
Perturbations de la communication |
N |
|
Vie de loisirs= fuite du bruit |
N |
1= perturbation de la parole ds le jardin ou la rue |
10 |
|
1= la vie de loisirs permet de fuir le bruit, le stress |
26 |
2= perturbation de la parole à l’intérieur du logement |
8 |
|
2= la vie de loisirs est indépendante du bruit, du stress |
11 |
3= perturbation de la réception TV, son inaudible |
9 |
|
3= pas de vie de loisirs |
9 |
4= perturbation de la TV, son et image |
0 |
|
4= sans réponse |
38 |
5= perturbation de la communic. uniqu. par Concorde |
3 |
|
Total répondants |
84 |
6= aucun pb de bruit d’avions |
7 |
|
|
|
7= sans réponse |
47 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
|
|
|
Gêne saisonnière été/hiver |
N |
|
Résidence secondaire= fuite du bruit |
N |
1= gêne l’été sans précisions |
14 |
|
1= la résidence second permet de fuir le bruit, le stress |
10 |
2= gêne l’été par ouverture impossible des fenêtres |
5 |
|
2= la rés second est indépendante du bruit, du stress |
6 |
3= gêne l’été par augm. trafic et ouvert imposs fenêtres |
11 |
|
3= pas de résidence secondaire ni possibilité |
68 |
4= gêne l’été par augm. trafic et imposs utilis jardin |
4 |
|
Total répondants |
84 |
5= pas de gêne particulière l’été |
5 |
|
|
|
6= sans réponse |
45 |
|
Non-respect des réglements et des couloirs aériens |
N |
Total répondants |
84 |
|
1= couloirs, régl survols respectés sauf except |
2 |
|
|
|
2= couloirs, régl survols souvent transgréssés |
10 |
|
|
|
3= couloirs, régl survols caducs par augm trafic |
4 |
Peur de la délinquance |
N |
|
4= angle raide décollage très apprécié |
2 |
1= subi personnell. agression, cambriol. |
2 |
|
5= sans réponse |
66 |
2= peur montée délinquance réelle, drogue, bandes |
20 |
|
Total répondants |
84 |
3= peur montée sentiment d’insécurité |
9 |
|
|
|
4= activ aéroport crée popul. à problèmes |
4 |
|
|
|
5= peur de l’activisme anti-délinquance |
0 |
|
Augmentation du trafic aérien |
N |
6= pas de pb de délinquance |
5 |
|
1= augment du trafic aér insupp, de pire en pire, etc. |
13 |
7= sans réponse |
44 |
|
2= réelle augment du trafic aérien |
20 |
Total répondants |
84 |
|
3= inquiétude quant à l’augm future |
2 |
|
|
|
4= acceptation de l’augmentation du trafic aérien |
3 |
|
|
|
5= augmentation non-perçue, illusion d’une diminution |
4 |
Résident captif/passage |
N |
|
6= sans réponse |
42 |
1= captif |
39 |
|
Total répondants |
84 |
2= passage |
19 |
|
|
|
3= hésite à partir |
4 |
|
|
|
4= sans réponse |
22 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
|
|
|
Peur perte financière |
N |
|
Angoisse d'un possible accident aérien |
N |
1= perte valeur immob. estimée entre 31-50% |
0 |
|
1= fort sentiment de peur d’un crash très probable |
0 |
2= estimée entre 21-30% |
4 |
|
2= angoisse éventualité crash, souvenir Tupolev |
12 |
3= estimée entre 10-20% |
0 |
|
3= aucune inquiétude |
8 |
4= pas de perte valeur immob, revente facile |
5 |
|
4= sans réponse |
64 |
5= sans réponse |
4 |
|
Total répondants |
84 |
6 |
71 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
|
|
|
Les moteurs modernes sont moins bruyants |
N |
|
Image du changement social |
N |
1= très positif (Airbus rien à voir avec Caravelle, etc) |
10 |
|
1= le progrès social est positif malgré tout |
10 |
2= progrès positifs, mais survie vieux avions |
6 |
|
2= le changement social est inquiétant |
6 |
3= indifférence au thème des progrès des moteurs |
7 |
|
3= le changement social est négatif, drogue, violence |
26 |
4= sans réponse |
61 |
|
4= activisme contre immigrés, jeunes, SDF, etc. |
0 |
Total répondants |
84 |
|
5= sans réponse |
42 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
Reconnaissance des différents types d'avions |
N |
|
Autoévaluation subjective de la gêne (variable de LTE; reconstruite pour Ipsha et Europsyt): |
N |
1= reconn. fine des diff. sonores entre les avions |
0 |
|
1=gêne maximale évaluée à 10 |
13 |
2= reconn. grossière (Airbus, vieux avions, Concorde) |
12 |
|
2=gêne évaluée entre 9 et 7 |
14 |
3= ne perçoit ou ne mentionne pas ces différences |
8 |
|
3=gêne évaluée entre 6 et 4 |
23 |
4= sans réponse |
64 |
|
4=gêne évaluée entre 3 et 1 |
24 |
Total répondants |
84 |
|
5= sans réponse |
10 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
Commentaires sur le Concorde |
N |
|
Habituation au bruit |
N |
1= Concorde est triomphal, il donne l’heure et sa rareté est appréciée |
43 |
|
1= dit s’être habitué(e), sans précisions |
28 |
2= Concorde est très beau mais très bruyant |
20 |
|
2= s’est habitué(e), mais en vacances remarque le stress |
7 |
3= sans réponse |
21 |
|
3= ne s’habitue pas à certains parmi les bruits des avions |
24 |
Total répondants |
84 |
|
4= ne s’habitue à aucun des bruits aéronautiques |
19 |
|
|
|
5= sans réponse |
6 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
Image de l'aviation |
N |
|
Territorialisation: sentiment d'appartennance locale, lié à la qualité de certains attributs du cadre de vie |
N |
1= image de l’aviation très positive en général |
8 |
|
1 =forte territorialisation |
11 |
2= histoire de l’aviation seule très positive |
4 |
|
2 =moyenne territorialisation |
19 |
3= image de l’aviat plutôt pos, utile personn |
23 |
|
3 =faible territorialisation |
54 |
4= image de l’aviation indifférente en général |
9 |
|
Total répondants |
84 |
5= image de l’aviation négative à cause du bruit |
4 |
|
|
|
6= sans réponse |
36 |
|
Degré de conscience politique du problème; dimension collective de la gêne, militance anti-bruit, etc. |
N |
Total répondants |
84 |
|
1 =forte conscience politique |
18 |
|
|
|
2 =moyenne conscience politique |
31 |
|
|
|
2 = faible conscience politique |
35 |
|
|
|
Total répondants |
84 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Les « problème numéro un », « num. deux », « num. trois » |
N°1 |
N°2 |
N°3 |
1= pb pointes de bruit, pollution des avions |
27 |
25 |
16 |
2= pb augmentation de la fréquence des avions, et répercussions sur le stress |
7 |
13 |
4 |
3= pb mutation sociale négative, délinquance, dégradation des relations |
28 |
12 |
10 |
4= pb individuel/familial actuel |
0 |
1 |
4 |
5= pb bruit/vibration d'origine autre que les avions |
11 |
14 |
16 |
6= pb chômage, crise, avenir |
0 |
0 |
0 |
7= pb dégradation du cadre vie campagnard |
7 |
11 |
11 |
8= aucun problème |
3 |
0 |
0 |
9= sans réponse |
1 |
8 |
23 |
Total répondants |
84 |
84 |
84 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4 - Les attitudes des 84 interviewés selon les trois groupes issus de l'ACP
|
|
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|
4.1 L'analyse factorielle des correspondances : hypothèses de travail et choix des variables
|
|
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|
|
En
commençant ce travail, nous nous attendions à voir se répéter un
certain nombre d'attitudes envers le monde sonore que nous avons déjà
pu voir lors de nos recherches par le passé. Depuis notre recherche de
1975 sur la signification attribuée aux bruits dans l'habiter (2), nous
restons attaché à une explication du vécu subjectif de la gêne sonore
par l'incidence parfois déterminante de nombreux facteurs
psychosociologiques, en plus des facteurs acoustiques de l'intensité
(dB(A) et des paramètres qualitatifs des sons. Ci-dessous nous
présentons une brève liste d’hypothèses de travail, qui ont présidé au
choix des variables retenues pour le recodage en vue de l’analyse
factorielle (elles-mêmes présentées dans l’ordre alphabétique de leurs
acronymes, au tableau suivant).
|
|
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|
|
- Le
bruit possède des qualités psychosociologiques spécifiques, celles d'un
exutoire projectif pour toute insatisfaction, d'origine sociale mais
également personnelle. On peut donc s'attendre à une meilleure
tolérance envers le bruit chez les gens « qui vont bien », et
qui en effet encaissent sans sourciller des environnements sonores
déclarés inacceptables par ceux qui vont moins bien, tant au plan des
décibels que des significations ;
- La résidence
secondaire fonctionne comme exutoire contre le bruit de la ville, il
est raisonnable d'estimer qu'elle joue le même rôle concernant le bruit
des avions
- Quand un bruit est source de gêne,
l'amélioration technique de ce bruit peut-être vécue comme une source
de plaisir : il y a un « bénéfice de gêne » (ex. le
métro aérien sur rails, puis ensuite sur pneus). Est-ce également le
cas pour l'Airbus, pour l'abandon des Caravelle et du Concorde ?
- Le
silence absolu est pratiquement toujours pris dans la signification de
mort, tombeau : absence de la mère. Mais peut-être n’y pense -t-
on plus quand le niveau de gêne est trop fort ? Les personnes
soumises aux nuisances des avions prétendent-elles plus facilement
qu'elles aimeraient « ne plus rien entendre du tout », par
exemple ?
- Un vécu de son quartier en termes
d'historicité personnelle (narcissisme), permet d'accepter la presque
totalité des bruits de l'environnement, la gêne n’apparaît alors que
pour certains bruits techniques intenses, épisodiques, ne participant
pas de cette image de quartier, et la renforçant d'autant plus. Qu'en
est-il des gens ayant toujours vécu dans l'un ou l'autre des dix sites
d'enquête ?
- La sensibilité aux bruits augmente
avec la fatigue ; incidence possible d'un travail bruyant et de
son cumul avec un environnement domestique bruyant ;
- La
gêne se porte parfois sur les bruits humains, surtout intrafamiliaux.
Dès lors, les bruits anonymes externes sont appréciés pour leur
intensité même, qui permet de les récupérer comme écran contre les
bruits relationnels gênants. Cela est-il vrai également pour les bruits
d'avions ?
- L'existence de problèmes matériels
aigus, accaparant l'activité psychique, ôte son importance au bruit,
même intense, malgré sa perception effective ("on l'entend sans
l'entendre"). Les chômeurs RMIstes entendent-ils les avions ?
- Des
bruits techniques, vécus comme intensément gênants en milieu urbain
(tondeuse à gazon) sont très bien tolérés en milieu rural (tracteur),
car ils sont récupérés dans une signification « naturelle »
machine au service de la nature.
- Le degré de gêne
ressentie et/ou exprimée consciemment par les personnes interviewées,
est-il en relation avec leur attitude générale envers l'aviation? Une
hypothèse de bon sens voudrait que les personnes qui aiment l'aventure
technique et humaine de l'aviation, dont on vient de fêter le
centenaire, supportent mieux le bruit des avions (voire parfois même
l'apprécient).
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|
variable |
Acro-nyme |
facteurs |
Individus |
|
(sigle d’identification, selon le site) |
Entretien en couple ou individuel |
|
Cpl = entretien en couple
Ind = entretien individuel |
angoisses liées aux accidents aériens (passés ou à venir) |
AAA |
AAA1 = fort sentiment de peur d’un crash très probable
AAA2 = angoisse éventualité crash, souvenir Tupolev
AAA3 = aucune inquiétude
AAA4 = sans réponse |
négociations avec ADP |
ADP |
ADP1 = relations positives avec ADP
ADP2 = relations négatives avec ADP
ADP3 = pouvoir absolu, pas de recherche de compromis
ADP4 = isolation acoustique indemnisée
ADP5 = sans réponse |
animation/désertification |
ADS |
ADS1 = vie locale animée, taux d’équipement urbain satisf
ADS2 = processus de désertification urbain réel
ADS3 = crainte de désertification
ADS4 = vie locale morne
ADS5 = sans réponse |
appréciation générale de l’action de l’aéroport |
AER |
AER1 = l’aéroport est vital pour l’économie de la France
AER2 = l’aéroport sauve l’emploi, développe la région
AER3 = l’aéroport pervertit la région (afflux d’indésirables)
AER4 = l’aéroport n’est qu’une source de nuis. environn.
AER5 = l’aéroport constitue un pôle d’animation
AER6 = l’aéroport est bien pratique pour voyager
AER7 = sans réponse |
âge |
AGE |
AGE1 = jeunes
AGE2 = matures
AGE3 = vieux
AGE4 = donnée manquante |
Appréciation de l’isolation acoustique |
AIS |
AIS1 = très efficace
AIS2 = efficace
AIS3 = moyenne
AIS4 = inefficace
AIS5 = sans réponse |
Distance de l’aéroport |
AKM |
(valeurs réelles) |
autoévaluation subjective de la gêne sur une échelle de 10
(variable LTE reconstruite pour les dossiers Ipsha et Europsyt) |
ASG |
ASG1 = gêne maximale évaluée à 10
ASG2 = gêne évaluée entre 9 et 7
ASG3 = gêne évaluée entre 6 et 4
ASG4 = gêne évaluée entre 3 et 1
ASG5 = gêne minimale
ASG6 = impossib à reconstruire |
Augmentation du du trafic aérien |
ATA |
ATA1 = augment du trafic aér insupp, de pire en pire, etc.
ATA2 = réelle augment du trafic aérien
ATA3 = inquiétude quant à l’augm future
ATA4 = acceptation de l’augmentation du trafic aérien
ATA5 = augmentation non-perçue, illusion d’une diminution
ATA6 = sans réponse |
Appréciation de la vie locale |
AVL |
AVL1 = vie locale très appréciée
AVL2 = vie locale appréciée
AVL3 = vie locale moyennement appréciée
AVL4 = vie locale peu appréciée
AVL5 = vie locale pas du tout appréciée
AVL6 = sans réponse |
Le bruit le plus gênant |
BPG |
BPG1 = avions sans précision
BPG2 = avions, pointes de bruit, décollages, vacances
BPG3 = avions, fréquence/augmentation
BPG4 = le Concorde
BPG5 = avions la nuit
BPG6 = autre source, humaine ou animale
BPG7 = autre source, mécanique, moteurs
BPG8 = sans réponse |
Cadres moyens |
CDR |
CDR1 = cadres moyens
CDR2 = non cadres
CDR3 = sans réponse |
Commentaires sur le. Concorde |
CNC |
CNC1 = Concorde triomphal, donne l’heure et sa rareté appr
CNC2 = Concorde très beau mais très bruyant
CNC3 = sans réponse |
Perturbations de la communication |
COM |
COM1 = perturbation de la parole ds le jardin ou la rue
COM2 = perturbation de la parole à l’intérieur du logement
COM3 = perturbation de la réception TV, son inaudible
COM4 = perturbation de la TV, son et image
COM5 = perturbation de la communic. uniqu. par Concorde
COM6 = aucun pb de bruit d’avions
COM7 = sans réponse |
Degré de conscience politique du problème :
Dimension collective de la gène, militance anti-bruit, etc. |
CPP |
CPP-1 = forte conscience politique
CPP-2 = moyenne conscience politique
CPP- = faible conscience politique |
Catégories Socio-Professonnelles |
CSP |
CSP1 = inactifs (retr, chôm, f. foyer)
CSP2 = petit fonctionnaire, ouvrier
CSP3 = employé bur, commerçant, technicien
CSP4 = fonctionnaire, cadre moy
CSP5 = prof libérale et assimilés
CSP6 = cadre sup et assimilés
CSP7 = sans réponse |
durée de l'installation de l’interviewé dans son logement actuel |
DIL |
DIL1 = moins d’un an
DIL2 = de 1 à 3 ans
DIL3 = de 3 à 5 ans
DIL4 = de 5 à 10 ans
DIL5 = de 10 à 20 ans
DIL6 = de 20 à 30 ans
DIL7 = plus de 30 ans
DIL8 = sans réponse |
Reconnaisssance de différents types d’avions |
DTA |
DTA1 = reconn. fine des diff. sonores entre les avions
DTA2 = reconn. grossière (Airbus, vieux avions, Concorde)
DTA3 = ne perçoit ou ne mentionne pas ces différences
DTA4 = sans réponse |
état civil |
ECV |
ECV1 = marié(e)
ECV2 = concubins
ECV3 = célibataire
ECV4 = divorcé(e)
ECV5 = veuf/ve
ECV6 = sans réponse |
Nombre d'enfants |
ENF |
Valeurs réelles ; 20 = sans enfants ; 21 = sans réponse |
Appréciation globale de l’environnement
(y compris social) |
ENV |
ENV1 = très positif
ENV2 = positif
ENV3 = moyen
ENV4 = négatif
ENV5 = très négatif
ENV6 = sans réponse |
Fonctionnaires |
FON |
FON1 = fonctionnaires
FON2 = non fonctionnaires
FON3 = sans réponse |
gêne plus importante au décollage ou à l’atterrissage |
GDA |
GDA1 = gêne décollages plus forte que gêne atterrissages
GDA2 = gêne décollages équivalente gêne atterrissages
GDA3 = gêne décollages moins forte que gêne atterrissages
GDA4 = sans réponse |
gêne saisonnière été/hiver |
GSN |
GSN1 = gêne l’été sans précisions
GSN2 = gêne l’été par ouverture impossible des fenêtres
GSN3 = gêne l’été par augm. trafic et ouvert imposs fenêtres
GSN4 = gêne l’été par augm. trafic et imposs utilis jardin
GSN5 = pas de gêne particulière l’été
GSN6 = sans réponse |
GT/dB= la gêne liée au trafic par rapport à celle liée à l’intensité sonore (dbA) |
GT/dB |
GT/DB1 = pas de dist. entre augm. trafic et intensité sonore
GT/DB2 = l’augmentation du trafic est plus gênante
GT/DB3 = l’intensité en dB(A) est plus gênante que le trafic
GT/DB4 = sans réponse |
habituation au bruit d’avion |
HAB |
HAB1 = dit s’être habitué(e), sans précisions
HAB2 = s’est habitué(e), mais en vacances remarque le stress
HAB3 = ne s’habitue pas
HAB4 = sans réponse |
Installation en zone de bruit en connaissance de cause |
ICC |
ICC1 = s’est installé là malgré le bruit des avions de l’époque
ICC2 = s’est installé là en sous-estimant le br des av de l’ép.
ICC3 = s’est installé là avant la construction de l’aéroport
ICC4 = sans réponse |
image liée au changement social |
ICS |
ICS1 = le progrès social est positif malgré tout
ICS2 = le changement social est inquiétant
ICS3 = le changement social est négatif, drogue, violence
ICS4 = activisme contre immigrés, jeunes, SDF, etc.
ICS5 = sans réponse |
Image de l’aviation |
IMAV |
IMAV1 = image de l’aviation très positive en général
IMAV2 = histoire de l’aviation seule très positive
IMAV3 = image de l’aviat plutôt pos, utile personn
IMAV4 = image de l’aviation indifférente en général
IMAV5 = image de l’aviation négative à cause du bruit
IMAV6 = sans réponse |
réactions des personnes non-habituées au bruit des avions, ou réactions des interviewés au retour de vacances |
INV |
INV1 = des invités réag à du br que les int. n’entend. plus
INV2 = réhabituation nécéss après les vacances
INV3 = sans réponse |
Indicateur de Qualité de Vie (IQV)
(variable Ipsha reconstruite pour doss LTE et Europsyt) |
IQV |
IQV1 = très positif
IQV2 = positif
IQV3 = moyen
IQV4 = négatif
IQV5 = très négatif
IQV6 = sans réponse |
Isolation acoustique |
ISA |
ISA1 = isolation acoustique existante
ISA2 = isolation acoustique absente
ISA3 = sans réponse |
Taille du ménage |
MEN |
(nombre réél) |
Les moteurs modernes ressentis comme étant moins bruyants |
MMM |
MMM1 = très positif (Airbus rien à voir avec Caravelle, etc)
MMM2 = progrès positifs, mais survie vieux avions
MMM3 = indifférence au thème des progrès des moteurs
MMM4 = sans réponse |
non-respect des couloirs aériens |
NRV |
NRV1 = couloirs, régl survols respectés sauf except
NRV2 = couloirs, régl survols souvent transgréssés
NRV3 = couloirs, régl survols caducs par augm trafic
NRV4 = angle raide décollage très apprécié
NRV5 = sans réponse |
Statut d'occupation |
OCC |
OCC1 = locataire
OCC2 = propriétaire
OCC3 = sans réponse |
Origine urbaine/rurale |
ORG |
ORG1 = origine urbaine
ORG2 = origine rurale
ORG3 = sans réponse |
Récapitulation : Problème N°1 |
PB1 |
PB1-1 = pb pointes bruit, pollut avions
PB1-2 = pb augm fréqu avions et répercuss stress
PB1-3 = pb mutat sociale nég, délinqu, dégrad relat
PB1-4 = pb individuel/familial actuel
PB1-5 = pb bruit/vibrat autre qu’avions
PB1-6 = pb chômage, crise, avenir
PB1-7 = pb dégrad cadre vie campagnard
PB1-8 = aucun problème
PB1-9 = sans réponse |
Récapitulation : Problème N°2 |
PB2 |
PB2-1 = pb pointes bruit, pollut avions
PB2-2 = pb augm fréqu avions et répercuss stress
PB2-3 = pb mutat sociale nég, délinqu, dégrad relat
PB2-4 = pb individuel/familial actuel
PB2-5 = pb bruit/vibrat autre qu’avions
PB2-6 = pb chômage, crise, avenir
PB2-7 = pb dégrad cadre vie campagnard
PB2-8 = aucun problème
PB2-9 = sans réponse |
Récapitulation : Problème N°3 |
PB3 |
PB3-1 = pb pointes bruit, pollut avions
PB3-2 = pb augm fréqu avions et répercuss stress
PB3-3 = pb mutat sociale nég, délinqu, dégrad relat
PB3-4 = pb individuel/familial actuel
PB3-5 = pb bruit/vibrat autre qu’avions
PB3-6 = pb chômage, crise, avenir
PB3-7 = pb dégrad cadre vie campagnard
PB3-8 = aucun problème
PB3-9 = sans réponse |
peur de l’augmentation de la délinquance |
PDL |
PDL1 = subi personnell. agression, cambriol.
PDL2 = peur montée délinquance réelle, drogue, bandes
PDL3 = peur montée sentiment d’insécurité
PDL4 = activ aéroport crée popul. à problèmes
PDL5 = peur de l’activisme anti-délinquance
PDL6 = pas de pb de délinquance
PDL7 = sans réponse |
peur d’une perte financière à la revente du logement |
PPF |
PPF1 = perte valeur immob. estimée entre 31-50%
PPF2 = estimée entre 21-30%
PPF3 = estimée entre 10-20%
PPF4 = pas de perte valeur immob, revente facile
PPF5 = sans réponse |
parcours résidentiel de l’interviewé |
PRS |
PRS1 = enfance dans la région de l’aéroport
PRS2 = vient de province, origine rurale
PRS3 = vient de province, origine urbaine
PRS4 = vient de Paris intra-muros
PRS5 = vient de la banlieue, maison individuelle
PRS6 = vient de la banlieue, HLM
PRS7 = vient d’un habitat précaire (caravane)
PRSsr = sans réponse |
résident « captif » (attaches affectives, origine, travail) ou de passage pour une période limitée |
RCP |
RCP1 = captif
RCP2 = passage
RCP3 = hésite à partir
RCP4 = sans réponse |
raison donnée pour l’installation |
RDI |
RDI1 = enfance, racines, parents sur place
RDI2 = profiter d’une bonne occasion immobilière
RDI3 = proximité du lieu de travail
RDI4 = mutation (enseign, admin, entrepr)
RDI5 = trouver le bon air et le calme de la campagne
RDI6 = fuite du stress parisien
RDI7 = solution d’urgence en attente
RDI8 = sans réponse |
rang du bruit des avions parmi les sources de gêne mentionnées |
RNG |
RNG1 = rang 1
RNG2 = rang 2
RNG3 = rang 3
RNG4 = sans réponse |
La résidence secondaire utilisée pour fuir le bruit |
RSF |
RSF1 = la résidence second permet de fuir le bruit, le stress
RSF2 = la rés second est indépendante du bruit, du stress
RSF3 = pas de résidence secondaire ni possibilité
RSF4 = sans réponse |
Sexe |
SEX |
SEX1 = femme
SEX2 = homme
SEX3 = couple |
Perturbations du sommeil |
SOM |
SOM1 = très forte pertub noct, effets négatifs sur la santé
SOM2 = réveils, sommeil perturbé sans précisions
SOM3 = avions réveillent le matin tôt seulement
SOM4 = boules Quiès, fermeture fenêtres
SOM5 = sommeil perturbé par jeunes, camions, pas avions
SOM6 = pas de problème de sommeil
SOM7 = sans réponse |
type de gêne face aux avions, et attitude consciente exprimée par l’interviewé |
TGA |
TGA1 = gêne :augmentation gle du bruit, du trafic
TGA2 = gêne : augment. bruit saisonnier, ou selon le vent
TGA3 = gêne : invalidation du jardin malgré isolat. acoust.
TGA4 = gêne : aff subjective, interrupt communication
TGA5 = gêne : mutation sociale, délinqu. plus gênants qu’avions
TGA6 = gêne : voisins, odeurs, route, etc. plus gênants qu’avions
TGA7 = gêne : acceptée contre avantages (trav, logt, etc)
TGA8 = gêne nocturne, non respect couloirs de vol
TGA9 = sans réponse |
type d'habitat |
THB |
Pav = pavillon
Apt = appartement
Mvl = maison de ville
HLM = HLM |
Territorialisation : sentiment d’appartenance locale, lié à la qualité de certains attributs du cadre de vie |
TRT |
TRT-1 = forte territorialisation
TRT-2 = moyenne terr
TRT-3 = faible terr |
Toutes sources de gêne mentionnées par l’interviewé (y compris sociale), sans hiérarchie |
TSG |
TSG1 = bruit des avions
TSG2 = bruit des avions, et retombées de kérosène
TSG3 = bruit des avions, et bandes de jeunes
TSG4 = bruit des avions, et bruit routier
TSG5 = bruit des avions, et mauvais voisinage
TSG6 = trois sources de gêne, dont avions
TSG7 = autres sources de gêne
TSG8 = sans réponse |
La vie de loisirs utilisée pour fuir le bruit |
VLF |
VLF1 = la vie de loisirs permet de fuir le bruit, le stress
VLF2 = la vie de loisirs est indépendante du bruit, du stress
VLF3 = pas de vie de loisirs
VLF4 = sans réponse |
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4.2 Résultats de l'analyse factorielle des correspondances : une typologie en trois groupes d'attitudes
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Ci-dessous
et aux deux pages suivantes, nous voyons la structure obtenue lors de
cette ACP, qui se présente clairement entrois groupes bien distincts,
regroupant parfois l’effectif presque entier de certains sites
d’enquête, chacun des trois groupes tirant à lui, par définition,
certaines des variables actives et passives qui lui confèrent son
identité par rapport à la gêne : le groupe d’individus adoptant
une attitude conforme à une faible gêne de bruit d’avion, celui, à
l’opposé, consécutif à une très forte gêne, et un groupe intermédiaire,
peut-être plus instable dans ses représentations.
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4.3 Les sites d'enquête et les individus selon les trois groupes d’attitudes
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Site d'enquête |
Groupe A
(faiblement gênés) |
Groupe B
(fortement gênés) |
Groupe C
(moyennement gênés) |
Bullion |
Bull03 |
|
Bull01
Bull02
Bull04
Bull05
Bull06
Bull07 |
Deuil la Barre |
|
|
Deuil01 |
Gonesse |
Gon03
Gon06
Gon07 |
Gon01
Gon02
Gon04
Gon05
Gon09
Gon10
Gon11 |
Gon08 |
Goussainville |
|
Gouss01
Gouss02
Gouss03
Gouss04
Gouss05
Gouss06
Gouss07
Gouss08 |
Gouss09 |
Iverny |
Iver02
Iver04
Iver07 |
Iver03
Iver05 |
Iver01
Iver06 |
Le Mesnil Amelot |
MAm02
MAm05
MAm09 |
MAm01
MAm03
MAm04
MAm06
MAm07
MAm08 |
MAm10 |
Le Mesnil Aubry |
MAub01 |
MAub03
MAub04
MAub05
MAub07 |
MAub02
MAub06
MAub08 |
Mitri Mory |
|
MitMor01 |
MitMor02 |
Montmorency |
Mont02
Mont03
Mont04
Mont06
Mont07 |
Mont01
Mont05 |
Mont08 |
Roissy |
|
Roiss01 |
Roiss02 |
Sannois |
San01
San02 |
San03 |
San04 |
Saint-Mard |
|
StM01
StM03
StM06
StM07
StM08
StM11 |
StM02
StM10
StM12
StM13 |
Villeneuve
St Georges |
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VSG01
VSG02
VSG03
VSG04 |
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Total |
18 |
43 |
23 |
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Groupe A :
Presque tous les interviewés de Montmorency font partie du groupe A,
sauf ceux habitant des immeubles situés en émergence (colline). C’est
également le cas à Sannois. Ont peut s’étonner de la présence, dans ce
groupe, de certains interviewés faisant exception par rapport à la
totalité des autres habitants d’un site : c’est le cas d’un
interviewé de Bullion, qui fait entièrement partie du groupe C
(Bull03), et de trois interviewés de Gonesse, qui appartient en
totalité au groupe B (Gon03, 06 et 07). Voyons en premier ce qui peut
expliquer ces déviations apparentes, avant d’exposer plus longuement le
cas-type exemplaire de ce groupe d’attitude, le couple Gon07/08, chez
qui chacun des deux conjoints appartient à un groupe différent !
Groupe B :
Tout Goussainville (sauf Gouss05 qui est dans le groupe C) ; tout
Villeneuve Saint-Georges, sans exception. Presque tout Gonesse, sauf
Gon03, 06, et 07, qui sont en groupe A, et Gon 08 qui est en groupe C.
La majorité du Mesnil-Amelot (6 cas sur 10), mais la minorité est en
groupe A ; également la majorité de St Mard (6 sur 10), mais la
minorité cette fois est en groupe C. Une faible majorité du Mesnil
Aubry.
Groupe C :
Tout Bullion, sauf Bull03 en groupe A. Une forte minorité du Mesnil Aubry et de St Mard.
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4.4 Les « cas » du groupe A : faiblement gênés par le bruit d'avions
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Les
interviewés appartenant au groupe A ne sont presque pas gênés par le
bruit des avions; ils le sont souvent davantage par d'autres nuisances
sonores. Leur « principal problème » est celui du bruit ou
vibrations de sources autres qu’aéronautique. Le facteur
« rang3 », logiquement, est étroitement associé au groupe A.
La communication verbale n’est réellement perturbée que par les survols
du Concorde. Les membres du groupe A ne s’intéressent pas aux
différences entre les avions, ni au fait de savoir si l’intensité du
bruit prime ou non sur l’augmentation de la fréquence des survols. Ils
disent en majorité s’être habitués au bruit. Le mauvais voisinage, le
bruit routier et d’autres sources sonores créent une gêne plus
importante que les avions.
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Bull03 : Cet
homme de 50 ans est un électronicien de conduite de vol. Ils ont quitté
Les Ulis pour fuir le bruit des avions. Il perçoit, en comparaison,
l'ambiance générale à Bullion comme remarquable (cf. notre hypothèse du
« bénéfice de gêne »). Il y a donc chez lui un ensemble de
facteurs tendant à minimiser la gêne subjective, au premier chef la
participation à l’activité aéronautique (facteur souvent présent dans
ce groupe).
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Gon03 : Cet
homme de 52 ans est un retraité de l’aviation (ancien personnel
navigant). Il est soumis au bruit incessant du trafic de camions sur la
nationale qui passe devant chez lui. Les vibrations des camions
détériorent sérieusement la construction. Le bruit des camions est
insupportable. Le bruit des avions ne lui pose pas de problème par
rapport à ce qu'il endure avec le bruit du trafic routier.
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Gon06 : Cette
femme africaine de 41 ans estime que l'important, c'est d'abord la
sécurité. Également le bruit, mais il est beaucoup moins important que
la sécurité. Leurs fêtes familiales sont parfois bruyantes mais elle
dit que les voisins font des fêtes également... Le bruit des avions lui
paraît relativement supportable à Gonesse, si elle le compare à celui
que supporte sa cousine à Goussainville. Le couple prend l'avion tous
les ans au moins pour se rendre à Conakry, l'avion est le cordon
ombilical qui les relie à leurs origines et leur permet de supporter
une vie difficile en France.
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Gon07/08 (couple) : Le
mari et la femme de ce couple, qui se retrouvent respectivement dans le
groupe A et le groupe B, ont tous deux 37 ans. Ils ont eu une
petite-fille de trois ans. Ils habitent une maison de ville au centre
de Gonesse, avec un jardin de 800M2 en cœur d'îlot. Il est éducateur
sportif, et elle est infirmière psychiatrique sur Paris. Leurs revenus
sont de l'ordre de 25 KF. Le plus important pour eux c'est la famille,
la santé, le cadre de vie. Le bruit des avions fait problème dans leur
vie actuelle. La circulation également est pénible, le bruit est
cependant tolérable à cause de l'isolation des fenêtres. Il a toujours
habité Gonesse avec ses frères, qui vivent dans le même immeuble, ils
habitaient autrefois juste de l'autre côté de la place, et n’avaient
alors que le bruit des avions du Bourget : c'est avec Roissy que
les choses se sont nettement aggravées. Il regrette la perte de l'eau
de source de Gonesse, si excellente que la firme Schweppes était venue
s'y installer. Désormais ils boivent l'eau du réseau, beaucoup moins
bonne. Elle vient de Neuilly sur Marne, où elle vivait dans l'ensemble
« Les esplanades », « des tours très réussies » et
qui semblent l'être resté. Elle est moins satisfaite de son quartier
que lui, dont c'est le quartier d'enfance, Gonesse est une ville
désagréable à cause de sa circulation et de son manque d'espaces verts,
dit-elle. Dans l'idéal ils préféreraient vivre à la campagne mais pas
trop loin de la ville. Pour les vacances ils vont souvent à la mer et à
la montagne, ils ont un studio pour les sports d'hiver. Dans la nature,
la pluie, l'orage, « c'est le bruit de la vie », et les
machines agricoles ne les gênent jamais à la campagne. Le changement
social est très rapide, « la société change à vue d’œil, mais on
s'adapte ». Le bruit du tonnerre et des avions fait parfois peur à
la petite-fille de trois ans. lis ne trouvent pas qu'il y ait davantage
de bruit qu'autrefois. Lui a un travail bruyant (piscine), et se
demande s'il n’a pas une perte d'audition. Les jeunes font exprès de
faire du bruit avec les mobylettes sur la place devant la maison. Elle
supporte mieux le silence que lui, qui a besoin d'une dose de fond
sonore. Concernant les avions, elle dira que »le soir quand il
fait chaud, on ne peut pas ouvrir les fenêtres, ce n’est plus
possible ». Les week-ends les avions passent parfois toutes les
trente secondes et au minimum toutes les trois minutes. Elle ne perçoit
pas de différences entre les décollages et les atterrissages; lui si,
il trouve qu'en phase d'atterrissage on les entend davantage. On les
voit facilement de chez eux, même les phares d'atterrissage les
dérangent (surtout l'enfant). Ils ne sortent jamais les voir; il trouve
que le bruit des avions a diminué : « les hélices étaient
plus bruyantes, elles avaient une autre sonorité ». Il arrive
qu'ils n’entendent plus le bruit à cause de leurs activités. Les avions
les dérangent parfois pour regarder la télévision (son). Ils pensent
que le bruit des avions à une influence sur la santé au plan
psychologique. Le Concorde est magnifique, il passe tous les jours à
1lh30, il est très bruyant mais c'est la technologie française, et le
progrès, et sur Gonesse heureusement il est déjà haut. Il ne
connaissent pas du tout les différents avions. « Les avions
d’aéro-club, c'est pas la même chose, c'est une passion! »
Grâce à ce couple, dont le cas parle éloquemment de lui-même, nous
pouvons illustrer exemplairement, pensons nous, la subjectivité humaine
face au monde sonore !
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Iver02 : L'interviewé
est un homme de 37 ans, marié et père de deux enfants, vivant dans une
maison de village au centre d'Iverny avec un jardin d'environ 600
mètres carrés. Rien, selon lui, ne fait problème dans cet endroit, où
ils ont acheté il y a huit ans, et où il se sent plutôt bien. Il
n’aborde le problème des avions, qu'il relativise, qu’en disant que
Roissy était là avant eux, « on a acheté notre maison en
connaissance de cause ». Ils ont vécu deux ans à Meaux en HLM
auparavant, dans un quartier « qui n’a pas forcément très bonne
réputation ». Ils espèrent trouver une maison encore plus
intéressante dans le village même. Le bruit, il le supporte
difficilement mais ce n’est pas tellement celui des avions que le bruit
des chiens des voisins. Pourtant les avions, dit-il, sont surtout
gênants aux décollages par vent d'Est, quand il fait beau : c'est
quand ils sortent dans le jardin ! Comme souvent dans ce groupe
A, nous voyons ici une ascension sociale accomplie, une image très
positive de soi et un sentiment de maîtrise du devenir propre parvenir
à effacer la subjectivité de la gêne due au bruit.
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Iver04 : C'est
une femme de 33 ans, qui habite une maison riveraine de la
départementale 115 qui traverse lverny. Le problème principal chez eux
ce sont les camions de betterave entre le mois d'octobre et de
décembre ; ensuite les avions. Mais il se plaignent encore
davantage du bruit des voisins « qui n’ont aucun respect des
normes de la communauté », car Roissy disent-ils, « on s'y
habitue, ». Ils sortent souvent à 11h15 pour voir passer le
Concorde. De même que dans le cas suivant, il est question ici
d’une image positive de l’aviation, au bruit anonyme par comparaison à
celui, précis, du voisinage, et celui d’une nuisance supérieure à celle
de l’aviation.
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Iver07 :
femme, 25 ans, trois enfants, sans-emploi. « les avions, au début,
on les entendait, puis maintenant, on les a oubliés. On vit fenêtres
ouvertes. C'est super, les avions : je ne suis jamais monté mais
j'aimerais bien. Avant, on vivait en caravane, alors maintenant, on est
super bien en maison ».
« On est plus embêté par les voitures que par les avions : avec les voitures, on a peur pour nos enfants. »
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MAm02 : Elle
dit qu'en venant s'installer ici, ils savaient pourquoi ils ont acheté
moins cher, il ne faut pas rêver, ils ne vont pas aller se plaindre
ensuite contre les avions. Ils n’osent pas demander d'indemnisation
pour insonoriser le grenier, parce qu'ils s'estiment peu gênés.
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MAm05 :
Mariée avec un mécano d’Air France. Le bruit est quelque chose
d'intolérable, « sauf les avions »! Elle trouve que
« les mobylettes donnent envie de tuer ». La gêne dépend de
la musicalité des bruits : le son des cloches est supportable, les
autobus de la déviation actuellement devant chez elle ne le sont pas.
Il lui est souvent arrivé d'appeler la police à cause des voisins
bruyants. Concernant le bruit des avions elle dira tout d'abord
« que ça, de la dérange pas », surtout les essais de moteurs
qui signifient pour elle que son mari fait son travail ; mais un
peu plus tard elle explique que les décollages sont vraiment gênants...
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MAm09 : Commerçant
nouvellement implanté: le bénéfice, tant en terme économique que de
cadre de vie, est important Se dit peu dérangé par les avions mais dort
fenêtres fermées Quelques craintes ambivalentes sur l'avenir: oui pour
le développement (économique) mais inquiétudes sur l'augmentation du
trafic. Inquiétudes face à la délinquance. Repère des différences de
volumes du trafic (W.E., vacances). « Le Concorde : plutôt
agréable, il fait partie de l'environnement. La gêne, ça dépend de
chacun quand on travaille, on fait moins attention au bruit ».
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MAub01 : Toute
sa belle famille est originaire de la région, de plus, la maison était
bon marché. Elle dit que lorsqu'ils ont acheté, ils n’ont pas fait
attention aux bruits. Elle évoque un petit village où tout le monde se
connaît et où l'ambiance est bonne. Elle dit que les avions c'est
l'enfer, mais que son voisin avec son tracteur aussi.
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Mont02 : Elle
évoque un lieu privilégié à proximité de Paris et offrant le calme
d'une petite ville. Elle parle du bruit des avions seulement après
relance. Elle estime que ça n’a rien à voir avec le bruit incessant des
voitures sur une grande route dont la permanence rend fou. Le bruit des
avions n’est pas nocif, il ne prend pas la tête. Si ça lui rendait la
vie impossible, elle aurait déménagé depuis longtemps. Au début elle
était un peu gênée parce qu'elle n’était pas habituée, mais maintenant
elle ne les entend plus. Elle aime les avions et est impressionnée par
leur technologie. À un moment le bruit des avions était
insupportable, mais il y a eu des pétitions et quelques changements
sont intervenus parce que la population a râlé. Elle reconnaît les
résultats obtenus grâce à l'action des associations.
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Mont03 :
Pour elle, c'est le dernier coin de paradis. Elle se dit moins gênée
par les avions que par les bruits de mobylettes, de motos, ou de
conflits de voisinage. Elle précise toutefois, que l'été sur la
terrasse, il lui arrive d'arrêter la conversation à cause des avions.
D'après elle ce sont les associations qui ont obtenu une orientation
des pistes différentes et le contournement de la vallée de Montmorency.
Avant la modification des axes, il y avait des largages de kérosène qui
ont engendré la perte de cèdres. De toute façon il faut bien que les
avions volent.
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Mont04 : L'important
pour eux, avant tout, c'est la propreté. Le bruit n’est pas mentionné
comment problème d'environnement. C'est la pureté de l'eau qui pose
problème, ils boivent de l'eau minérale. Le thème du bruit apparaît à
propos du travail : son travail dans des cantines scolaires est
bruyant. Les voisins également sont bruyants, ils la réveillent la nuit
(fêtes), ils bricolent parfois tard le soir (perceuses). Elle ne voit
aucune différence entre les avions, même entre le Concorde et les
autres.
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Mont06 : Rien
ne fait problème dans son existence actuellement. Mais, concernant
l'environnement, il déclare que les avions, eux, posent problème. Les
avions commencent tôt le matin vers 5 ou 6 heures, les différences
entre décollages et atterrissages sont « flagrantes ». Il n’a
pas besoin de sortir dehors pour les voir, ils passent souvent très bas
au-dessus de son immeuble (le même immeuble que l'interview Mont05, qui
se retrouve, en effet, en groupe B). Il pense que le bruit des avions à
une influence sur la santé, notamment « les états dépressifs à
Goussainville » et sur les écoliers de son établissement à
Gonesse, où « les conditions sont terribles »; cette école
est obligée de fermer lors de la tenue des salons du Bourget. La
solution selon lui est dans la technologie des réacteurs.
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Mont07 : « C'est
un quartier tranquille, où l'on respire, il y a la forêt, on peut faire
du sport: On se sent encadré ». Ici, il n’y a pas de bruit la nuit
sauf quelques jeunes qui discutent. Le bruit perçu est surtout celui
des voitures à 6 heures le matin. Les avions, on s'habitue et les
fenêtres sont isolées. Il ne les entend pas la nuit, ils font moins de
bruit que les voitures.
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Sann01 : Il
se plaint de la vie socioculturelle pas terrible à Sannois, de
l'absence d'un vrai centre ville. Il parle des problèmes de voisinages,
de cambriolages. Le bruit des avions ne le gêne pas parce qu'il aime
les avions. Il aime les avions pour le côté technique et la beauté de
la ligne. La gêne serait une question de disposition, une affaire de
perception, de sensibilité. Il reconnaît que le maire a organisé des
réunions d'information.
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Sann02 : Elle
a fait installer du double vitrage à cause du bruit de la circulation
routière. Fenêtres ouvertes, l'été, il y a beaucoup de bruit, mais ce
n’est pas insupportable. Elle dit ne pas connaître le problème des
avions. Elle en entend seulement un ou deux parfois, mais ce n’est pas
désagréable. Pour elle le bruit le plus insupportable est le bruit
incessant, comme celui d'une autoroute.
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4.5 Les « cas » du groupe B : fortement gênés par le bruit d'avions
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Dans
ce groupe d’interviewés qui se déclarent très fortement gênés par les
avions, les ménages de deux personnes sont dominants : il s’agit
de personnes ayant déjà atteint un certain âge et dont les enfants,
devenus grands, sont partis. Le facteur « gêne évaluée à
10 », le maximum, fait partie de ce groupe, ainsi que le facteur
« rang1 ». Ce sont surtout les pointes de bruit, au décollage
et pendant les départs en vacances, qui les gênent le plus. Ils
reconnaissent les avions les plus bruyants, ce sont les avions anciens
et le Concorde. Ce bruit d’avion parvient à masquer la parole, aussi
bien à l’extérieur dans le jardin ou la rue, qu’à l’intérieur du
logement. ; ceci malgré l’insonorisation assez fréquente des
locaux. Ils jugent leur environnement comme étant
« négatif », et trouvent que l’augmentation du trafic est
plus gênante que l’intensité sonore. Ils remarquent la réaction de
surprise, de la part d’invités venant chez eux pour la première fois,
devant des bruits d’avion qu’eux-mêmes ne remarquent plus, tout en les
subissant. Leur « problème n°1 », c’est la pointe de bruit,
l’augmentation de la fréquence des survols, la pollution et le stress.
Ils font état d’une dégradation générale de l’environnement, imputable
à l’aéronautique : mutation sociale négative des quartiers
nuisancés où ils habitent, délinquance, relations humaines regressées,
faible territorialisation. Leur vie de loisirs est axée clairement sur
l’évasion de ces zones de bruit et de stress. La gêne dans ce
groupe est tellement forte que les propos tenus par les interviewés ont
tendance à s’uniformiser, l’intensité sonore semble mettre tout le
monde ou presque d’accord sur les thèmes essentiels. C’est à Gonesse,
Goussainville et Villeneuve St Georges que l’on trouve les
« cas » les plus parlants, dont nous pouvons nous suffire...
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Gon02 : Entretien simple H : 57 ans ; retraité, imprimeur.
Propriétaire maison depuis 37 ans Il se plaint de l'environnement qui a
changé. Il ne pensait pas qu'il y aurait tant d'avions, ça s'est
beaucoup aggravé. Il veut quitter la région pour aller rejoindre ses
frères dans le sud de la France. Il essaye de vendre depuis 2 ans en
vain. Il entend le bruit des avions même fenêtres fermées. Il dit qu'il
y a trop de bruit et que les avions jettent du kérosène, le mobilier de
jardin est toujours sale. Fenêtre ouverte, il n’entend pas la
télévision. Ça le fait sursauter surtout le soir, et quelquefois à 4
heures du matin, ça le réveille. Au moment des départs en vacances, en
juillet-aout, c'est le pire. Il ne différencie pas les avions sauf le
Concorde. Il reconnaît atterrissage et décollage. Il pense s'être
habitué, mais pense que c'est excessif, un nouveau venu ne supporte pas.
Il dit que l'inconvénient c'est le bruit, sinon il aime bien les
avions. Il demande à ce qu'on lui baisse les impôts locaux, ou qu'on
les aide à insonoriser encore plus. Il n’est pas trop au courant des
procédures d'indemnisations. Il a participé à deux manifestations, mais
elles n’ont pas arrêté la construction des pistes. Personne ne peut
rien faire contre le bruit des avions. Les actions des associations
sont peine perdue. Aucun ministre ne pourra arrêter les nuisances de
l'aéroport, c'est l'économie vitale du pays.
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Gon04 : Entretien simple H : 51 ans ; informaticien ; marié ; 3 enfants. Locataire appartement.
Un problème de perte de temps dans les transports l'a amené à venir
s'établir à Gonesse. Il dit qu'il a négligé l'environnement. Il pense
habiter dans un cadre privilégié par rapport au prix des loyers.
L'inconvénient est la proximité de Roissy. Quand les fenêtres sont
ouvertes, il n’entend plus le son de la télévision. Il évoque une
circulation intense. Il les entend à partir de 4 heures du matin. Il
connaît les horaires de passage du Concorde. Il y a des périodes de
passage ou d'après lui c'est horrible : ce: sont les entrées et
les sorties, un peu comme le RER ; entre 8 et 10 heures et entre
17 et 19 heures, et au moment des départs en vacances. Au début de son
installation, il a compté la fréquence de passage des avions, un toutes
les 3 minutes, et avec le temps il y fait moins attention. Il ressent
une angoisse du scratch à cause d'une erreur ou d'une défaillance
mécanique. Il emprunte souvent l'avion et pense que c'est le moyen de
transport le plus performant, mais il pense que pour les gens qui ne
prennent jamais l'avion le bruit est horrible. Il dit que les gens
cultivent des légumes qu'ils ne peuvent pas consommer à cause des
huiles qui sont rejetées à l'ouverture des trains d'atterrissages. Il
reconnaît les actions de la municipalité et du conseil général,
notamment une enquête sur les nuisances. Mais il dit que l'on a fait
taire les gens avec la baisse des impôts locaux. Il connaît plusieurs
associations et pense qu'elles devraient aller d'avantage au-devant des
riverains.
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Gon09
femme au chômage, 40 ans, mariée, 2 enfants, locataire de son
appartement depuis 11 ans, à 3 ou 4 km de l'aéroport, à l'ouest de
Roissy Raisons choix résidentiel :moyens financiers
et travail. Le mari est conducteur d'engins. Ils viennent de Normandie
où ils vivaient à la campagne. Ils sont là parce qu'ils y ont trouvé du
travail. Depuis leur arrivée, ils constatent le changement de mentalité
des gens qui vivent dans l'isolement: personne ne se parle. La commune
est mal desservie en transports en commun. Il y a trop de bruit, trop
de pollution sonore et de kérosène : le linge blanc devient noir.
Mais tout dépend du vent. Les gens n’ont aucun civisme, les animaux
polluent la résidence. Les appartements vieillissent mal. Ils ne sont
pas insonorisés, on entend tout. Les avantages de la résidence sont: la
verdure, la clarté des appartements, le parc où les enfants peuvent
jouer. La mairie a une bonne écoute pour ses habitants.
Les points faibles de Gonesse sont: l'insécurité qui est partout. Il
n’y a pas d'autorité pour faire régner l'ordre. Les enfants ils se font
tabasser à l'école. Il n’y a rien pour eux. Le problème majeur, c'est
la sécurité: Que l'Etat et les citoyens prennent leurs responsabilités.
Il y a le problème des ethnies différentes, on le vit dans la cité, il
y a des clans. Ici, les enfants ont de l'asthme et des bronchites,
c'est dû à la pollution. D'ailleurs ça correspond toujours au pic de
pollution. « Ca m'a fait arrêter de fumer ».
En dehors des bruits de voisinage, il y a le bruit des avions : on
n’entend pas la télé. Tout vibre. On arrête de discuter. Le Concorde
fait vibrer les carreaux. Il y a aussi le problème des vents qui
ramènent les bruits et les odeurs. Aux heures de pointes, les avions
passent parfois par 6 à la fois et toutes les 2 minutes. « Sur
Roissy, c'est toute l'année en raison des salons qui ont souvent lieu
le week- end. la nuit, ils passent, c'est 2 heures, ils nous
réveillent ».
Les craintes résident dans l'insécurité: « On a peur que ça
devienne comme aux US, on se sent en insécurité ». Ils pensent aux
accidents d'avion, notamment en raison des collisions successives de
ces derniers temps : « Quand il y a une collision, ça nous
rappelle que nous habitons là ».
Ils sont inquiets pour les deux pistes qui vont s'ouvrir, le bruit sera
multiplié par deux : Où vont-ils passer ?. Dans les écoles,
les enfants n’entendent pas la maîtresse ». On constate des
problèmes de surdité.
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Gon10
Femme, sans emploi, 33 ans, mariée, époux chauffeur livreur, 3 enfants,
locataire de son appartement depuis 11 ans, à 20 km de l'aéroport
Originaire de l'Aisne, elle a trouvé un emploi à Roissy par
l'intermédiaire de son parrain. Il y a 6 ans qu'elle a été licenciée.
C'est son parrain qui lui a trouvé son logement sur Gonesse. Elle
espère retourner à St Quentin car ici les gens ne sont pas sociables,
il y a de la délinquance, de la violence, des cambriolages :
« Ce n’est plus possible de vivre ici ».
« Quand le Concorde passe le mur du son, c'est terrible, c'est
comme une détonation. En journée, il passe à 11H15, à 22H30/23H le
soir ». Son mari travaille à Roissy, ils restent donc ici pour
l'instant.
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Gouss01 : Entretien simultané F : 27 ans aide soignante H : 31 ans instituteur ; mariés ', sans enfant.
Logement de fonction depuis 1 ans et demi. Il est originaire de la
région. Le vieux pays est décrit comme vivant même s'il n’y a pas de
mairie. Il y a une association de défense des riverains et d'autres
associations culturelles. Quand l'aéroport s'est construit, les gens
ont eu très peur que la piste passe juste au-dessus d'eux, ils ont tous
déménagé, et certains ont vendu leur maison. Beaucoup de logements
murés ou squattés au vieux pays, ils ne comprennent pas pourquoi Roissy
ne s'en préoccupe pas plus. Les seules nuisances qu'ils reconnaissent
sont aériennes. Quand le Concorde passe, les vitres bougent, il y a des
vibrations, et ils ont l'impression qu'il va s'écraser. Ils arrêtent
toute activité au passage du Concorde. Leur rythme journalier est
ponctué par les avions : à 5h30-6 heures il est réveillé par les
avions, et à 11h20 mn il y a le Concorde. En juillet-aout au moment des
départs en vacances, le bruit est continu. Les gens qui ont des jardins
ouvriers se plaignent des dépôts de kérosène. Quand il y a du
brouillard et pas de vent, ils sentent le carburant. Les amis qui
viennent chez eux ont énormément de mal à dormir. Ils estiment qu'une
route passante, c'est pire que les avions, quand la voiture passe, ça
donne un bruit sourd, en continu. Mais ils pensent que c'est aussi une
question d'habitude. Quand on est dans l'avion, on ne pense pas à ceux
qui sont en dessous. Ils pensent que même avec des regroupements, des
pétitions, ça ne changerait pas grand-chose. Qu'il y ait des pétitions
ou pas, « ils » auront le dernier mot, « ils »
feront leur projet.
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Gouss02 : Entretien simple H : 82 ans marié, retraité ; président association de riverains depuis 30 ans.
Propriétaire pavillon depuis 38 ans. Pour lui, l'aéroport représente
toute l'économie du val d'Oise, c'est un des pôles de développement. Il
dit que l'aéroport s'est construit en catimini. Il pense qu'on ne
s'habitue pas au bruit des avions, qu'il y a des répercussions
nerveuses. Il se déclare trop vieux pour déménager et que de toute
façon à condition de trouver un acheteur il perdrait 50 % du prix de sa
maison. Il parle essentiellement des actions et procès qu'il a menés
avec son association contre l'ADP. Il dit que l'on peut porter plainte
contre son voisin parce qu'il fait trop de bruit, mais contre l'ADP on
ne peut rien faire. Il dénonce la volonté de construction des mairies
des communes exposées. î Il pense qu'il faudrait prendre en compte
l'insonorisation totale des logements, et pas seulement les fenêtres.
Il juge les politiques et les associations impuissants face à
l'aéroport.
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Gouss04 : L'interviewé
est un retraité de 62 ans, marié et père de deux enfants, mariés
eux-mêmes. Il habite un pavillon de 5p avec un petit jardin, dont il a
fait lui-même tous les travaux à partir de 1971, pavillon qu'il a
racheté à un ami après l'accident du Tupolev, tombé précisément à cet
endroit (l'école Pasteur) : plusieurs habitants sont partis vivre
ailleurs, ne supportant plus ce souvenir. Ils ne partent jamais en
vacances, ni en week-end; ils n’ont aucun endroit où fuir le bruit des
avions : « on dit souvent qu'on s'habitue. Ce n’est pas
vrai ! On ne s'habitue jamais. » Il trouve que le bruit
« c'est pareil depuis vingt ans ». C'est surtout grave le
soir à partir de 19h. Il n’a jamais pris lui-même l'avion; il n’entend
aucune différence dans leur bruit depuis vingt ans. Le Concorde :
« Ne m'en parlez pas ! C'est la belle bête mais alors...
C'est strident mais bref. Ça bouge le cœur »... La seule solution,
c'est qu'il n’y ait plus aucun avion. Les petits avions des aéro-clubs
gênent beaucoup moins, ils les appellent « avions à
pédales », parce qu'ils passent très lentement. Les avions à
hélices sont presque aussi bruyants que ceux à réaction. La peur
des accidents est restée vivace dans ce quartier, où l'on connaît par
cœur leur liste complète depuis la chute du Tupolev.
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Gouss06 Chauffeur
livreur, 33 ans, marié, 2 enfants, locataire de la maison depuis 6 ans,
depuis 20 ans avec ses parents, à 1 km de l'aéroport, au nord de
Roissy). L'emplacement de la maison est agréable, en pleins champs mais
elle se trouve en bout de piste et, l'été, toutes les 30 secondes et
toutes les minutes l'hiver, un avion décolle : « Avec les
jumelles, on voit le pilote ! » Le pire de tout, c'est quand
le Concorde décolle, c'est le plus bruyant (plus de 110 dB) et il
décolle trop bas : « Les vitres de la maison vibrent »,
« Mes enfants se bouchent les oreilles », « Je suis prêt
à recevoir des gens pour filmer le Concorde à 300 ou 400 mètres ».
Malgré les travaux d'isolation aux fenêtres, à la charge du locataire,
le bruit reste difficilement supportable. Même la nuit les avions
décollent: « Ils ne respectent pas le sommeil des gens. Ils
décollent à 2 ou 3 heures du matin ». En cas de catastrophe,
la personne interrogée se déclare aux premières loges :
« L'école avait été touchée lors de l'accident du Tupolev ».
Malgré tout, l'interlocuteur reste en raison du loyer, très bas. De
plus, ses parents habitaient là et il ne voudrait pas que d'autres y
habitent. C'est sentimental.
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Gouss08 Retraitée,
75 ans, veuve, locataire de son appartement depuis 40 ans, à 7 km de
l'aéroport, à l'ouest de Roissy. Elle a habité le premier HLM de
Goussainville où elle vit toujours. Elle a la nostalgie de l'époque où
l'on vivait à Goussainville l'été les fenêtres grandes ouvertes.
Maintenant, ce n’est plus possible en raison des agressions et des
cambriolages : « Il n’y a plus de sécurité ». Avant,
Goussainville était une petite ville de campagne, tranquille, où tout
le monde se connaissait. Aujourd'hui, il n’y a plus de petits
commerçants. S'inquiète des deux nouvelles pistes qui doivent
ouvrir prochainement. Elle évoque le Concorde qui passe deux fois par
jour et qu'on n’entend pas en ce moment en raison de la grève. Sans
compter les 747 qui décollent: « L'été, les fenêtres ouvertes, ce
n’est pas possible ».
Vit dans un environnement bruyant: le voisinage de l'immeuble, les feux
tricolores sur le trajet qui mène à la gare, les voitures qui passent
au mépris des gens qui traversent... Tout cela dans un bruit sourd. Le
pire, c'est le Concorde, deux fois par jour, qui fait vibrer tout
l'appartement. Par beau temps, il vole plus haut et on l'entend moins.
C'est surtout quand il décolle La nuit, il y a les gros avions qui
passent à 2H30. Le bruit des 747 est plus sourd. Ils décollent tous les
uns à la suite des autres. L'été, on ne peut pas parler dehors, les
avions décollent et atterrissent sans cesse. La personne se déclare
trop âgée pour remédier à sa situation : Je ne peux rien faire. Je
crains qu'on ne puisse plus dormir. Elle s'est habituée au train qui
passe à 50 mètres de chez elle mais ce n’est pas possible de s'habituer
avec les avions. Elle prend l'avion deux ou trois fois par an pour
aller voir sa fille qui vit à Grasse. Et elle a conscience, qu'à ces
moments là, elle prend part à la gêne de bruit : « C'est une
petite vengeance ». Est attachée à son appartement :
« Je l'aime. Les avions ne me feront pas partir ». Pourtant,
elle a du mal à regarder sa télé dont l'image est brouillée malgré
l'investissement d'une antenne sur le toit de l'immeuble.
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Iver03 : Ce
qui fait problème pour elle que ce sont les avions, surtout depuis
l'accord sur la nouvelle piste : les problèmes d'environnement
sont importants. Le bruit des avions s'est accentué, surtout la nuit.
Elle trouve les charges locales et foncières très chères pour un tel
environnement. Cela ne semble pas sans rapport avec le fait
qu'auparavant elle vivait à Bagnolet en HLM, proche du périphérique, et
qu'elle entendait bien le bruit de cette circulation, dit-elle. Un
bruit de tracteur tôt le matin, ou la bétonnière d'un bricoleur du
dimanche gâchent le plaisir de la campagne, elle préfère encore les
avions ! Les avions ne sont gênants, en fait, que quand le vent
est porteur « il y a des jours où on ne les entend pas ».
Mais les jours de décollage on les entend très fort ; « le
dimanche on les entend même en continu, c'est ce qui dérange le
plus ». Le soir, parfois jusqu'à minuit, elle entend des
avions ; les étés davantage qu'à la mauvaise saison. Lors de la
grève d'Air France ils se sont aperçus que l'essentiel de la gêne, y
compris la nuit, correspond aux vols de cette compagnie. Le bruit
influe sur la santé, il porte sur les nerfs, il est stressant. Elle est
plus sensible au bruit lors de la rentrée de septembre, parce qu'elle a
passé des vacances au calme.
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MAm03 : Entretien
simultané : F : 39 ans agent administratif Air France ;
H : 44 ans pilote de ligne ; mariés 3 enfants.
Propriétaire maison depuis 10 ans. Il est originaire de la région. Elle
parle d'une commune rurale. Une partie de l'aéroport est sur le terrain
de la commune et donc il y a des taxes importantes qui lui sont
versées. Mais la commune est située en zone de bruit, donc la
construction est réglementée. Elle pense que le maire décourage les
actions contre l'ADP. Pour elle, la dépréciation du patrimoine est
compensée par la proximité du lieu de travail. Elle se déclare la seule
à entendre le bruit des avions dans sa maison. Au décollage, ils ne
peuvent pas se parler. Les vibrations qu'elle ressent parfois très
fortement sont irritantes pour le corps. L'été ils les entendent plus
parce qu'ils ont les décollages, alors que les 3/4 du temps ils les
entendent à l'atterrissage. Le Concorde règle les horloges de la
région. L'aéroport est une nuisance, mais avec toute l'infrastructure
qui a été faite autour de l'aéroport, et toute la qualité de vie qui a
été consécutive, ils évoquent une qualité de vie rehaussée.
Ils décrivent le problème de la pollution du kérosène qui oblige à
nettoyer le salon de jardin tous les 3 jours, à cause de cela ils ne
font plus de potager. On ne peut pas retourner en arrière, il faut donc
s'adapter. Il est, de plus difficile, pour un pilote de ligne de râler
contre l'aéroport. Pour eux, la seule action envisageable, est de
demander que les avions nouvelle génération remplacent plus vite les
avions ancienne génération.
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MAub04
L'interviewée est une femme de 37 ans, mariée et mère de six enfants.
Elle habite une maison de ville de 6 pièces, dans la rue centrale du
village. Son mari est chauffeur agricole. Leur niveau de revenus est de
14 KF. Ce qui est important pour elle c'est une bonne vie à la
campagne. Mais il y a les avions de Roissy, à 5 kilomètres à vol
d'oiseau. Elle ne voit aucun autre problème dans son existence, sauf
des allergies. Les problèmes d'environnement sont dans l'ordre :
le bruit, l'air, et l'eau qui est très calcaire. Le kérosène se dépose
sur les vitres. Mais les pots d'échappement des voitures des clients de
la boulangerie d'en face sont encore pire. C'est la vraie vie de
village, ils connaissent tout le monde, le curé, etc.. lis sont en
froid avec les boulangers : leur caravane garée devant chez eux
gêne la boulangerie. La nuit à la campagne ils ne sont gênés que par
les camions de betteraves. Le bruit est une préoccupation importante,
elle trouve qu'il y a de plus en plus d'avions, de circulation, etc. Le
meuglement des vaches lui manque. Le bruit des avions est le plus
pénible en rentrant de vacances, à cause du calme dans les Vosges. Il
passe un avion toutes les quarante secondes le soir entre 18h30 et
21h30. Selon le vent ils passent très bas au-dessus de chez elle au
décollage, elle n’entend jamais d'atterrissage. Parfois, ils sortent
voir passer le Concorde « parce qu'il est très beau ! »
Depuis neuf ans qu'ils sont là, elle ne trouve pas que le bruit des
avions ait changé. Il influe sur la santé, il provoque des acouphènes.
Aux débuts de sa vie de couple elle entendait les avions de la base
militaire de Meyenheim: ici, c'est pire! Elle ne pense pas que l'on
puisse faire grand-chose.
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Mont05 : Homme
de 37 ans, vivant maritalement, deux enfants. Habite un quatre pièces
dans un immeuble classique. Il gère une auto-école; son amie est
responsable commerciale, ils ont un niveau de revenus d'environ 30 KF.
L'important, pour lui, c'est la qualité de vie, et le rôle
social : « trouver sa place, socialement. » Il a choisi
de vivre sur les hauteurs de Montmorency, au bord de la forêt, retiré
du centre : « c'est relativement agréable », mais son
vrai terroir est dans sa Corrèze natale. Auparavant il habitait à
Soisy, qu'il a quitté à cause du projet BIP (autoroute urbaine). Le
problème pour lui c'est le manque de temps, il a plusieurs activités,
dont sa militance pour les Verts. L'environnement prend la première
place dans ses préoccupations, une place nationale. Il précise qu'il ne
vote plus ici, mais en Corrèze. Les problèmes d'environnement vont du
manque de civisme individuel, tel que les bouteilles jetées en forêt,
jusqu'au nucléaire et à la politique de l'environnement au plus haut
niveau. À la campagne il aime le calme mais aussi les orages. Les
engins agricoles, cependant, polluent l'air. A Montmorency, le bruit
est un problème important sur le haut de la colline où se situe son
immeuble : il reçoit le bruit des avions de plein fouet, et se
demande s'ils respectent bien les hauteurs de survol réglementaire. Il
trouve les avions plutôt gênants à l'atterrissage, selon lui leur bruit
n’a pas sensiblement changé. Il pense que les avions ont une influence
sur la santé. Le Concorde passe tous les jours à 11h15, « Il est
très bruyant, mais il est beau, est c'est une réalisation, un
patrimoine ». Il ne voit comme solution que de déménager les
aéroports, mais refuse l'idée d'un grand aéroport pour les futurs
supersoniques en Corrèze.
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Sann03 : L'interviewée
est une retraitée de 66 ans, mariée et mère de trois enfants. Elle
habite un immeuble du centre ville de Sannois, un appartement de cinq
pièces. Son mari était courtier, leur niveau de revenus est de 20 KF.
Ce qui fait problème pour elle c'est d'abord le bruit, ensuite l'eau
trop calcaire. Ils ont été les premiers habitants de cet immeuble
moderne du centre ville, dans lequel ils se sont repliés pour être plus
en sécurité, après plusieurs cambriolages de leur pavillon. Elle ne
reconnaît pas du tout le Sannois de son enfance, où les enfants
pouvaient jouer dehors en toute sécurité; elle préfère la vie
d'autrefois. Ils partent le plus souvent possible dans leur maison de
campagne « pour décompresser de la vie urbaine », mais la
base d'Evreux en est proche. Les activités agricoles à la campagne
« ne sont pas agréables ». Le bruit est très important
par rapport aux autres problèmes, car il y en a de plus en plus :
la circulation et les avions en premier lieu, mais également les jeunes
qui rôdent en bandes la nuit au centre ville, « et font des fêtes
impossibles ». Son appartement se trouve donc cerné par le bruit
de toutes parts : dans la rue devant chez elle il y a la
circulation le jour et les bandes de jeunes la nuit, sur la façade
derrière il y a le bruit des avions que l'on entend très bien, et pour
comble de malheur son voisin de dessus possède un petit Yorkshire, aux
aboiements fréquents duquel réplique instantanément celui de son voisin
de dessous (un Yorkshire également)!
En ce qui concerne le bruit des avions, il pose problème tous les
matins, côté chambre. La vallée de Montmorency résonne, répercute les
bruits des avions. Elle ne perçoit pas de différences entre les
décollages et les atterrissages, mais les voit très bien de chez elle;
elle va les voir à sa fenêtre quant ils font trop de bruit. Le bruit
des avions a changé, elle a l'impression qu'il y en avait moins
autrefois, ou bien qu'ils passaient ailleurs. Il lui arrive de ne pas
les entendre quand on passe l'aspirateur. Lorsque le Concorde passe,
elle pense à sa fille qui habite exactement sous sa trajectoire. Les
aéro-clubs, les avions à hélice, les hélicoptères ne les dérangent qu'à
la campagne, près d'Evreux : « nous avons de tout, même des
ULM, et puis les préparatifs du défilé aérien du 14
juillet ! » Elle préfère finalement ne pas apprendre à
piloter car elle aurait trop peur des lignes à haute tension en volant
à basse altitude...
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StM01 : Entretien simple H : 32 ans ; artisan ; marié ; 2 enfants.
Propriétaire pavillon depuis 2 ans. Il dit avoir acheté sur un coup de
tête. Il est surtout gêné par les avions quand il est dehors et le
soir. Sur la terrasse, il faut parler fort, de même chez lui, fenêtre
ouverte, il faut monter le son de la télévision. Le seul qui ne le
dérange pas c'est le Concorde, parce qu'il est agréable à regarder. La
fréquence de passage des avions est de l'ordre de 2 à 3 minutes. Les
avions l'énervent, mais il dit qu'on s'habitue à tout. Il pense que
l'immobilier est dévalorisé de 20 à 30 %. Il est situé tout
nouvellement en zone de bruit, mais il estime que les dossiers
d'indemnisations sont trop compliqués. Il dit que toute action est
inutile parce que c'est le pot de terre contre le pot de fer car il y a
trop d'argent en jeu.
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StM11. Femme
35 ans sans enfant, propriétaire depuis onze ans. Maison de ville avec
jardin. Dans axe pistes. En zone rouge. Originaire de Beauvais et
habite ici parce que c'est près du travail. « C'est un village
tranquille, mais ça c'est beaucoup agrandi et il y a plus de
circulation routière. Les relations de voisinage sont très très bien
ici et c'est le plus important. Et puis, il y a l'aéroport: le trafic
augmente, plus de bruit. Le bruit des avions, c'est plus un problème
que le bruit des voitures, ici.
Non je pense pas que l'environnement ait un effet sur ma santé.
peut-être pour ceux qui ont déjà des problèmes, oui. C'est sûr que
quelqu'un qui va bien dans sa tête, il prend les choses mieux que
quelqu'un qui ne va pas bien. »
Mais le bruit des avions, c'est ce qui me gêne le plus dans
l'environnement. Et on a un peu peur pour l'avenir: augmentation du
trafic.
On pourrait dire qu'il y a une amélioration avec les nouveaux avions
mais il y a encore les anciens qui volent. Si il n’y avait que des
nouveaux avions, ce serait supportable.
Là où ça nous dérange le plus, c'est le soir au moment des repas.
L'été, la, ça peut-être insupportable. Mais en général, on n’hésite pas
à déjeuner dehors.
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VSG03
L'interviewé est un homme de 65 ans, retraité de la banque ainsi que sa
femme, et père de deux enfants. Il habite un pavillon dont le jardin
fait 250 M2, directement sous la trajectoire des avions. Ses parents
étaient douaniers, ceux de sa femme travaillaient à la SNCF. Il n’a pas
de maison de campagne. Il me reçoit la porte ouverte pour que le
magnétophone enregistre bien chacun des avions qui vont passer. Sa
préoccupation essentielle est de trouver le calme, la sérénité :
il y a trop d'avions et trop de voitures. La RN 6 traverse Villeneuve
Saint-Georges. Sa propre rue est un peu moins bruyante maintenant
qu'elle est en sens unique, mais son passage est encore important.
Il habite Villeneuve Saint-Georges depuis 45 ans, le pavillon
appartenait à sa belle famille. Il dit y avoir ses racines, même si son
enfance s'est déroulée à Valenton, qui jouxte Villeneuve Saint-Georges,
les avions étaient déjà une nuisance, bien que moindre que la RN6. Il
est attaché à cette banlieue, décrite par René Fallet, « une
peinture de la société de l'époque ».
Les avions sont donc le problème principal de son existence, malgré
l'isolation acoustique qu'il a fait réaliser il y a trente ans déjà
(plus tard cette isolation a été complétée par l'ADP et l'ADEME). Le
bruit est insupportable au dehors de cette maison isolée, et réduit à
néant les avantages de la vie pavillonnaire, le jardin n’étant plus un
espace d'agrément. Le kérosène empoisonne les légumes, les salades.
« On ne s'est jamais trop penché sur le sujet je crois, parce
qu'on ne veut pas affoler certainement les populations, mais je pense
que si un jour on faisait une étude très sérieuse, on serait peut-être
très surpris ». Il connaît bien les différents avions, et leur
bruit caractéristique. Le trafic aérien augmente, les Airbus ont
apporté une légère amélioration au plan du bruit, mais les avions
tapent sur les nerfs. Le Concorde est magnifique, mais extrêmement
bruyant. De même que les chasseurs, les 14 juillet.
Le bruit des avions finit par susciter localement une mutation sociale,
de plus en plus de gens quittent la région, et ils tendent à être
remplacés « par des populations à problèmes ». L'immobilier
perd de sa valeur, un très grand nombre de pavillons sont en vente,
mais la réputation de Villeneuve Saint-Georges (avions, bouchons,
bruit, pollution) provoque une chute de l'ordre de 20%. A part les
avions, et en dehors de toute considération politique, précise-t-il, ce
qui pose problème à Villeneuve Saint-Georges ce sont des bandes de
jeunes qui parfois font du bruit une partie de la nuit durant. Une
place proche du pavillon de l'interviewé semble être devenu le lieu de
réunion nocturne de ces bandes de jeunes, qui crient, hurlent, sans que
la police intervienne. Perte de civisme, et « faiblesse pour
appliquer le droit. »
Le souvenir marquant de son enfance est le bombardement aérien d'avril
1944, dans lequel il perdit un certain nombre de copains d'école :
déjà un traumatisme lié aux avions ! Il en parle de façon
détaillée, faisant soigneusement la distinction entre les pilonnages
massifs des américains et les destructions ciblées des anglais.
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VSG04:
L'interviewée est une femme de 71 ans, mariée, dont la fille de 48 ans
est, elle aussi, exposée aux bruits des avions dans la région de
Roissy. Elle a travaillé comme secrétaire à la mairie, son mari était
pharmacien. Leurs parents étaient du même milieu social. Son mari âgé,
actuellement placé en cure de long séjour, est devenu sourd assez tôt.
Ils ont des revenus de l'ordre de 25Kf. Elle habite un immeuble moderne
d'une dizaine d'étages exposé autant au bruit des avions qu'à celui des
trains. Elle y habite depuis 1965, « à l'époque les avions
passaient plus loin ». La modification des axes des pistes les
amena au dessus de leur immeuble en 1974. Auparavant elle a vécu dans
une commune voisine survolée par les avions, où les avions à hélice ne
l'avaient jamais gênée : la gêne, ce sont davantage les réacteurs
que l'accroissement du trafic aérien, surtout au décollage. Elle
apprécie depuis peu l'angle accru au décollage pour diminuer le
bruit... Le bruit des avions est un gros handicap pour Villeneuve
Saint-Georges « parce que les gens n’ont plus pu faire construire,
on avait le droit d'acheter et de modifier du vieux mais plus de
construire du nouveau, donc les gens sont partis plus loin. Mais petit
à petit ils ont été remplacés par des populations, disons, plus
difficiles ». « Villeneuve Saint-Georges était autrefois une
ville très commerçante, très vivante, maintenant deux commerces sur
trois sont fermés. Nous avons eu tous les inconvénients et aucun
avantage, les avions ne nous ont rien apporté », contrairement à
Villeneuve le Roi, plus nuisancé, et qu'ADP selon elle « a donc
muni de grosses ressources ». Villeneuve Saint-Georges est devenu
une commune pauvre avec une population à problèmes, et des impôts très
élevés compte tenu de l'environnement très médiocre. La RN6 et le
train, qui passent tous deux devant l'ancienne pharmacie de son mari,
font un tel bruit qu'il n’y entendait pas les avions, et elle se
demande si cela n’a pas précipité sa surdité. On n’est donc pas très
étonné que l'important pour elle ce soit « le calme et la
tranquillité ». Elle plaint les gens de Roissy, « qui ont des
avions même la nuit », mais considère qu'ils savaient ce qu'ils
faisaient en allant y vivre puisque l'aéroport y a précédé
l'urbanisation, contrairement à la région d'Orly. Son pied à terre à
Trouvaille lui sert heureusement pour y retrouver le calme, « je
me vidais la tête complètement ». Le bruit de la tempête en mer
n’est pas gênant, ni aucun bruit naturel. Ce sont les bruits de moteurs
qui la gênent, même ceux des engins agricoles : le seul bruit
désagréable à Trouvaille c'est celui de l'entretien des pelouses et des
haies avec des outils motorisés, « on ne sait plus rien faire sans
moteurs, maintenant! » Elle s'en veut d'être assez bruyante elle
même, « je suis assez vive ».
Son souvenir marquant est un souvenir de guerre. Elle habitait Le
Creuset, qui fut très bombardé. Elle se souvient du bruit terrible d'un
gros bombardement, à la suite duquel sa famille partit vivre à
Villeneuve Saint-Georges... qui en avril 1944 fut lui aussi bombardé.
Une nuit sur deux, la nuit passée la cave, la peur, le froid, la
faim : « J'entendais les moteurs d'avion avant tout le
monde... »
Entre neuf et dix heures, on ne peut pas écouter la télévision, elle se
réfugie de l'autre côté de son appartement. Pourtant ce n’est plus le
bruit des Caravelle, les moteurs ont fait beaucoup de progrès, et
surtout « les procédures » témoignent du souci de moins gêner
les riverains. Elle se souvient du temps où elle avait commencé à
voyager en avion avec son mari, « j'adorais me sentir décoller,
cette poussée »; elle a remarqué qu'à leur retour elle tolérait
beaucoup mieux le bruit des avions à Villeneuve Saint-Georges. Elle a
dit à ce sujet à son mari que, pour diminuer les plaintes, les gens de
l'aviation « devraient offrir à tous les riverains au moins un
voyage par an ».
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4.6 Les « cas » du groupe C : moyennement gênés par le bruit d'avions
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Ce
groupe est constitué en majorité d’adultes encore jeunes, installés
depuis 10 ou 20 ans dans le quartier, et qui travaillent ailleurs dans
la journée. Le facteur « rang2 » est associé à ce groupe. Les
avions constituent ici une gêne surtout nocturne, l’intensité gênant
davantage que l’augmentation du trafic. Ce niveau de gêne cependant ne
perturbe pas la communication, mais seulement la réception TV (son). La
gêne sonore est parfois également attribuée à d’autres sources que les
avions (sources animales et humaines, non mécaniques). Cependant la
gêne est suffisamment forte pour qu’ils aient besoin, lors des retours
de vacances, de se réhabituer à l’environnement bruyant. Ils regrettent
la dégradation du cadre de vue campagnard, la perturbation du sommeil
par les avions, mais aussi par « les jeunes », ou les
camions. Les bandes de jeunes sont mentionnées à égalité avec les
avions en tant que source de gêne. Leur vie de loisir est indépendante
du bruit et du stress.
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Le cas-type : nous allons exposer celui qui sans doute restera comme étant le plus intéressant, le cas Bull04.
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Sigle
Zone |
Type
Habitat |
profess |
Sexe/Âge |
N enfants |
Rev. mens. ménag |
Style de loisirs |
Poss. /disp
rés. séc. |
Indic
IQV |
Bull04 |
Pav 5p |
chômeur |
H 58 |
3 |
4KF (sic) |
Jardin, etc. |
possible |
Très négatif. |
déclare Pb N°1 |
déclare Pb N°2 |
déclare Pb N°3 |
Attit. env.
l’aviation |
Attit. env.
chgt social |
Question A1 :
Qu’est-ce qui est le plus important pour vous ? |
Exclus soc |
Bruit voisin |
Bruit avions |
Positif |
Négatif |
Le chômage définitif, sa crise personnelle. |
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Ce que dit Bull04 :
L'interviewé est un homme de 58 ans, au chômage depuis quatre ans, et
bientôt au RMI ainsi que sa femme, qui était déjà au chômage avant lui.
Avec de mauvaises indemnités de départ. C’est l’informatisation qui les
a « liquidés », sa femme et lui, et il en veut à la
technique, à la modernité. Trop spécialisé, il ne retrouvera plus
rien ; il est en conflit avec des caisses de retraite qui refusent
de le laisser racheter des points de retraite manquants... Leurs
revenus actuels ne sont plus que de l'ordre de 4000 francs par mois.
Ils habitent la résidence « la clairière », un quartier
pavillonnaire récent en bordure de Bullion, considéré localement comme
le quartier modeste de ce village très résidentiel : « La résidence n’est qu’une pièce rapportée de Bullion, son quartier populaire ».
Il est heureux d’être au moins logé, le pavillon est « fini de
payer ». Cet interviewé manifeste une sensibilité au bruit très
exceptionnelle pour un pavillonnaire, et il vit toujours à la limite du
conflit avec ses voisins auxquels il reproche leurs activités de
bricolage et de jardinage, souvent intempestives d’après lui, sans
qu’une autorité intervienne :
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D 1 - On parle beaucoup en ce moment du phénomène bruit. Qu'en pensez-vous ?
Le problème est politique, il n’existe pas de volonté réelle d’attaquer le problème du bruit.
D 6 - Qu'est-ce qu'on pourrait faire contre le bruit ?
Faire appliquer les textes ! Ils existent, mais ils ne sont pas appliqués.
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Les
problèmes d’environnement lui semblent d’abord liés à l’accroissement
de la population, et à son taux d’équipement en engins qui provoquent
des nuisances de toute sorte, tels que les tondeuses, les taille-haies,
les scooters et mobylettes des jeunes qui font des rodéos traversant le
lotissement la nuit. Il se plaint même du ramassage du verre « à
n’importe quelle heure »:
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D 2 - Quelle importance accordez-vous au bruit par rapport à d'autres problèmes ?
Il
touche beaucoup de gens ; actuellement, le récupération du verre
se fait à n’importe quelle heure... Les gens balancent des bouteilles
dans le container à n’importe quelle heure également...
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L’accroissement
de la circulation est directement lié à celui des nuisances sonores,
mais aussi la dégradation des relations parents-enfants : ce sont
avant tout les jeunes qui font du bruit :
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D 7 - A votre avis, pourquoi les gens aiment-ils faire du bruit ?
Assez classiquement, les jeunes aiment le bruit. Plus l’engin pétarade, plus ils en tirent une intense satisfaction.
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Mais aussi son voisin, « un brave type, bricoleur de génie, mais il a un tour de fraisage dans son garage... » Or, il a deux chambres contiguës avec ce garage ! Lui-même laisse souvent le bricolage à cause du bruit qu’il fait :
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D 9 - Et vous-mêmes, aimez-vous faire du bruit ?
Je déteste le bruit, sauf le bruit nécessaire.
D 10. Craignez-vous de faire du bruit ?
Oui, j’en fais le moins possible.
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Il
était mécano ajusteur au début de sa vie professionnelle, et considère
avoir eu assez de bruit comme cela dans les ateliers :
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E 17 - Y a-t-il des bruits qui vous rappellent un souvenir marquant de votre vie ?
Aucun, je n’ai jamais aimé le bruit, j’étais ajusteur mécano au départ, dans les ateliers il y en a toujours trop !
E 18 - Y a-t-il des bruits qui vous manquent ?
Non, aucun !
E 19 - Dans votre famille, devez-vous faire attention au bruit que vous faites ?
Il y a des règles, attention aux portes... La nuit, discrétion, guerre au bruit.
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Je
devrai le relancer par deux fois, alors même que des avions nous
avaient survolé, pour qu'il mentionne les survols à l'atterrissage par
vent d'Est comme étant une gêne certains jours; mais immédiatement il
atténue ce qu'il vient de dire en déclarant que la situation locale
n’est pas comparable à celle, infernale, des habitants proches d'Orly.
Par ailleurs, les beaux avions ne lui déplaisent pas, « ce sont des machines fascinantes »,
dit-il. Il sort parfois les regarder passer. Leur bruit est devenu
moins aigu, moins sifflant que par le passé, parce que les moteurs sont
maintenant plus puissants, et tournent plus lentement.
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F 7 - Le bruit des avions a t-il changé ? En bien ou en mai ?
Ca siffle moins que les avions dans le passé. Le bruit est moins aigu.
F 8 - A quoi attribuez-vous ces changements ?
La puissance des moteurs... plus de puissance égale moins de bruit.
F 9 - Vous arrive t-il parfois de ne plus entendre les avions ? A quels moments ?
Si je jardine, je ne les entends pas. Si la fréquence augmente, j’en rate plus un seul !
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Il
n’entend pas les avions quand il jardine, mais si leur fréquence
augmente « je n’en rate pas un seul ». Il aime bien le
Concorde « parce qu’il est rare ». Il pourrait accepter
davantage d’avions, s’ils étaient plus discrets.
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Commentaires interprétatifs :
Ce qui est très frappant chez Bull04, c’est une finesse d’écoute
véritablement musicale du bruit des moteurs du Concorde :
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F 25 - Et le Concorde ?
Oui,
ça ronfle, un bruit très caractéristique ! Un bruit sourd, qui
roule... des explosions étranglées... ça crache... Je l’aime bien parce
qu’il est rare !
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Or,
le cas Bull04, nous l’avons vu, est un cas social dramatique.
Logiquement, selon la théorie de la gêne que nous défendons depuis 1975
(théorie qui veut que le bruit soit avant tout un support projectif
constituant un exutoire pour des insatisfactions personnelles de toute
sorte, psychologiques familiales, sociales...), cet homme devrait se
plaindre des survols d’avions au dessus de chez lui. Il devrait se
retrouver dans le « groupe d’attitudes E », le plus virulent
à se plaindre des avions. Il n’en est rien ! Le bruit des avions
est bien moins important que celui du bruit des voisins et celui des
jeunes en scooter. L'explication tient à la solidité psychologique de
M. Bull04, dont on voit le réalisme et la sérénité dans ses réponses à
des questions qui impliquent une bonne perception de la réalité :
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F 35 - Connaissez-vous les mesures antibruit qu'a prises l'aviation ?
Je
sais qu’ils ont proposé des doubles vitrages à certains riverains, mais
c’est pas les compagnies. Elles n’agissent que sous la pression des
associations, elles n’ont pas d’elles-mêmes le souci du bien faire.
F 36 - Les jugez-vous suffisantes ?
Totalement
F 37 - Que faudrait-il faire d'après vous ?
Les
acquéreurs auraient du être informés ! C’est imprudent d’acheter
autour des aéroports... à Bullion, le problème n’existait pas quand
j’ai acheté en 1972. Le problème des avions n’existe que depuis dix ans.
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Autre indication de la solidité psychologique de M. Bull04, son humour devant l’idée de la mort :
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D 12 - Et si votre appartement était totalement silencieux ?
Du moment qu’il y a les petits oiseaux !
D 13 - Quels sont les bruits qui vous manqueraient le plus ?
Les bruits naturels. Pas le silence de la tombe !
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Le
rapport au bruit de M. Bull04 passe d’abord par la différence qu’il
établit entre « les bruits nécessaires » (dont celui,
socialement utile, du transport aérien), et les bruits inutiles qu’il a
tendance à considérer à la limite comme malveillants, non seulement le
bruit déjà cité des rodéos de jeunes et de la collecte du verre quand
il dort, mais nous semble t-il surtout celui lié à l’incompétence : les machines coûteuses mal utilisées par des amateurs (le tour de fraisage de son voisin, etc.).
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F 21 - Prenez-vous parfois l'avion vous -même ? Votre famille ? Quand ?
Par le passé, oui. J’ai rien contre a priori, c’est un engin fascinant.
F 22 -Si vous prenez l'avion, pensez-vous au bruit qu'il fait ?
C’est la nécessité de la chose. Un bruit normal que j’accepte...
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L’avion,
« machine fascinante », produit un bruit ultra-compétent, et
dans le cas du Concorde, il s’en délecte comme le ferait un mélomane.
Ancien ajusteur, il ne supporte pas l’inexactitude des bruits des
machines mal utilisées par ses voisins, et ce sans doute avec d’autant
plus d’irritation (non exprimée dans l’entretien) que dans sa situation
économique devenue précaire (« par le passé, je prenais
l’avion... ») tout gaspillage et tout bris de machine doivent
l’horripiler.
Après la question du Concorde, il déclare préférer davantage d’avions, mais moins bruyants :
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F 26 - Que préférez-vous, moins d'avions mais très bruyants, ou plus d'avions moins bruyants ?
Plus d’avions mais plus discrets...
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On
peut se demander si M. Bull04 ne parle pas ici à la légère...
Connaît-il bien les différents avions, quelle est son attitude envers
l’aviation ? Cette question, qui paraît souvent bizarre aux
personnes interviewées, est loin d’être fantaisiste puisqu’elle reflète
nos discussions avec Bernard Barraqué, chez qui l’augmentation du
trafic aérien permise par la moindre nuisance du bruit des moteurs
modernes constitue une préoccupation majeure, son opinion étant que
chaque passage d’avion gêne les gens, indépendamment des
caractéristiques sonores du survol.
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F 27 - Connaissez-vous les différents avions ? Oui
F 28 - Lesquels sont bruyants, lesquels sont discrets ? Les gros Boeing sont bruyants
F 29 - Et les avions légers à hélice, et les hélicoptères ? C’est pareil, on les entend tous les jours, ils passent dans le sens Nord-Sud, ils sont à Toussus le Noble.
F 30 - Connaissez vous l'histoire de l'aviation ? Oui, enfin, comme tout le monde
F 31 - Quels pilotes célèbres connaissez-vous ? Guynemer, et puis l’auteur du Petit Prince...
F 32 - Les avions à hélice vous dérangent-ils autant ou moins que les avions gros porteurs ? Moins
F33 - Et les avions militaires ? C’est rare
F 34 - Aimeriez-vous apprendre à piloter ? Ça m’aurait plu.
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Son
attitude envers l’aviation, envers ces engins fascinants que sont les
avions, est on ne peut plus clairement positive. Si entre « moins d'avions mais très bruyants, ou plus d'avions moins bruyants ? », M. Bull04 penche pour la seconde solution, c’est le résultat :
- de
son rapport particulier au bruit (clivé entre le
« nécessaire » et « l’inutile »), et de son rapport
aux machines ;
- de sa situation sociale
(calamiteuse) et psychologique (bonne, et de toute évidence se situant
du côté de la famille des caractères obsessionnels) ;
- du
paysage sonore objectif de Bullion, où le grondement des avions est
presque constant, mais bien supporté par les trois autres interviewés
de ce site, tout comme il l’est par M. Bull04.
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Hypothèses de travail sur Bull04
Peut-on enrichir le corps d’hypothèses de travail sur la dynamique de
la gêne due aux bruits d’avion, à partir de ce type de démarche,
finalement ethnologique plus que clinique ? Sur la base des deux
premiers points, on peut sans risque avancer, grâce au cas de M.
Bull04, que le clivage entre différentes significations attribuées au
monde sonore (ici, celui entre nécessaire et inutile) permet, dans un
contexte où jouent des mécanismes de défense de type obsessionnel (ici
la bien nommée « isolation »), de reporter l’agressivité
contre l’évolution technique du monde (l’informatique à la source de
ses malheurs actuels) du domaine de la compétence (symbolisée par celle
de l’aviation et du bruit des impeccables moteurs du Concorde) au
domaine de l’incompétence brouillonne (celle des voisins bricoleurs se
servant de leurs coûteuses machines plutôt approximativement, à en
juger par le bruit qu’ils font).
Sans doute est-il possible d’exprimer ceci plus simplement, en allant
vers des généralisations (nécessaires pour que l’hypothèse devienne
pertinente dans d’autres cas où tout sera différent, sauf la
« structure ».
Autre hypothèse, sur la base du troisième point concernant un double
paysage sonore à Bullion, l’augmentation de la fréquence des survols
finit par créer un grondement permanent, qui est beaucoup moins gênant
que des survols successifs « individuels ». Le caractère
anonyme du grondement permanent fait disparaître un des aspects
psychologiques importants de la gêne, la sollicitation par l’événement
sonore (et la rupture de la pensée qu’elle provoque). Autrement dit, le
bruit d’avion devient du bruit d’autoroute. Cependant, les approches
d’atterrissages à Bullion existent aussi, et dérangent même M. Bull04
(« Si je jardine, je ne les entends pas. Si la fréquence augmente, j’en rate plus un seul ! »). La fréquence des atterrissages, bien sûr.
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Bull01 : Entretien simultané F : 39 ans -, prof. ; H : 38 ans prof. mariés 3 enfants.
Propriétaire pavillon depuis 14 ans. Ils cherchaient un pavillon en
région parisienne et sont arrivés à Bullion par hasard. Un des
inconvénients de vivre ici est le manque de transports en commun.
L'avantage est la volonté de certains bullionnais de conserver le
cachet du village. Les avions sont une petite gêne, mais elle vit avec.
Elle les entend dans le jardin mais pas dans la maison. Elle dit s'être
habituée sans problème, surtout du fait de les avoir seulement à
l'atterrissage, or c'est au décollage qu'ils font le plus de bruit.
Elle ne pense pas quitter Bullion à cause du bruit des avions.
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Bull02 : Entretien simple F : 44 ans ; médecin ; mariée (médecin) ; 2 enfants
Propriétaire pavillon depuis 2 ans. Elle a la sensation de vivre dans
un cadre protégé, un environnement privilégié sans nuisances de bruit,
ni de pollution. Elle apprécie beaucoup les conditions de vie à
Bullion. Pour elle, Bullion est une commune vivante, avec de nombreuses
activités organisées par la mairie et par des bénévoles. Les avions,
elle les entend par périodes, donc elle ne s'en plaint pas. Il y a des
moments où elle entend les avions qui atterrissent mais c'est rare et
ça n’empêche pas les conversations. Elle pense que les avions larguent
une partie du kérosène au-dessus des forêts mais ne l'a jamais
constaté. Sa seule crainte est que Bullion soit envahi par les
promoteurs. Elle a signé des pétitions contre l'installation du 3e
aéroport à Chartres.
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Deuil01
Femme au foyer, 40 ans, mari informaticien, 4 enfants, propriétaire de
leur maison depuis 4 ans, 15 à 20 km de l'aéroport) : Ils
sont venus s'installer ici en raison de leurs moyens financiers :
ils souhaitaient devenir propriétaires, ayant vécu en HLM au Blanc
Mesnil (93). Ils recherchaient une petite maison de village à
restaurer, avec peu de terrain. Deuil La Barre est une commune qui se
rénove, « les rues sont refaites, la Mairie fait tout pour que les
gens restaurent leur façade ». Le centre du village est agréable,
il y a des commerces, des transports, « on est à 10 minutes de
Paris ». Mais la commune est surtout habitée par des personnes
âgées, aux mentalités « anti-jeunes », « les enfants ne
doivent pas faire de bruit », aucune structure d'accueil n’étant
prévue pour eux. Elle prend l'avion deux ou trois fois par an pour
aller voir sa fille qui vit à Grasse. Et elle a conscience, qu'à ces
moments là, elle prend part à la gêne de bruit : « C'est une
petite vengeance ».
Est attachée à son appartement : « Je l'aime. Les avions ne
me feront pas partir ». Pourtant, elle a du mal à regarder sa télé
dont l'image est brouillée malgré l'investissement d'une antenne sur le
toit de l'immeuble.
Elle prend des médicaments pour dormir mais cela a toujours été le cas.
Elle constate les effets de la pollution due au kérosène sur
l'encrassement des vitres de l'appartement qu'il faut nettoyer toutes
les semaines.
Les craintes exprimées : surtout sur l'ouverture des deux futures
pistes qui vont venir perturber le sommeil : « Les gens de
Strasbourg n’en ont pas voulu, donc ça vient sur Roissy. Ca crée une
inquiétude pour nous, pour le bruit et la pollution ». « Ici,
on n’a rien, on ne peut même plus se promener ». « Les avions
gênent tout le monde ».
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Gouss09
homme, Fonctionnaire à la municipalité de Goussainville, 40 ans,
divorcé, 2 enfants, locataire de son appartement depuis 17 ans, à 7 km
de l'aéroport, à l'ouest de Roissy. Il est resté à
Goussainville à la suite d'un accident de sport et ses parents sont
retournés en Espagne. Il est handicapé. Avant Goussainville était plus
calme, il y avait une bonne solidarité entre les gens. Il reste car son
loyer est bas. Depuis 10 ans, il constate une progression de la
violence, il y a des manifestations de gens mécontents, les commerces
de proximité ferment les uns après les autres. La convivialité
disparaît.
Mais la principale nuisance, c'est l'aéroport de Roissy, sans compter
les deux pistes supplémentaires qui vont s'ouvrir et qui vont donc
multiplier le trafic aérien. En été, il y a un avion toutes les 45
secondes qui passe devant les fenêtres. On ne peut pas regarder un film
à la télé, on est gêné dans ses loisirs. Pourtant, la personne
interrogée ne quitterait pas Goussainville pour Paris même pour plus
d'argent : elle est à 50 mètres de son lieu de travail, à 100
mètres de la station du R.E.R., cela en dépit des nuisances : le
quartier qui se dégrade par l'arrivée de nouvelles populations et le
manque de respect d'autrui.
Vit dans un environnement bruyant : les voitures de la rue, les
avions, le train, la salle des fêtes... « On n’y prête plus
attention car c'est un bruit général. Mais finalement, le bruit des
festivités me gène plus que le bruit des avions : je n’arrive pas
à m'y habituer ». Pour lui, les avions sont évidemment plus
bruyants mais il s'y habitue : « Quand je suis à la campagne
je ne peux pas dormir car c'est trop calme ».
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Iver01 : Entretien simple : coiffeuse : 46 ans, mariée ( convoyeur de fonds 51 ans) ; 2 enfants.
Propriétaire maison depuis 2 ans. Elle est née ici et est restée pour
des raisons d'attachements familiaux. lis ont cherché à partir, mais
sont restés à cause de l'emploi de son mari. Elle évoque le problème
des jeunes qui restent dehors jusqu'à deux heures du matin à partir de
début juin, qui sont très bruyants. Elle s'est plaint plusieurs fois à
la gendarmerie. Il y a le problème des avions, mais elle a le sentiment
d'être quand même à la campagne. De plus, s'il n’y avait pas
l'aéroport, il n’y aurait pas d'emplois. Elle entend le bruit des
avions à partir de 4 heures du matin. Elle dit qu'on s'habitue et
qu'avec le double vitrage, l'hiver ça ne la gêne pas trop : c'est
gênant pour se parler quand on mange dehors. Le Concorde fait beaucoup
de bruit, il passe à 11h20 et
16h20, mais c'est rapide, et il est beau. Elle a l'impression que le
bruit des avions augmente régulièrement. Le bruit, elle s'en rend
compte quand elle part en vacances, quand elle revient, il faut qu'elle
se réadapte. Elle craint de passer en zone de bruit parce que ça va
arrêter la construction et donc arrêter la vie du village. Elle ne
participe pas aux réunions contre le bruit parce qu'elle n’a pas le
temps, et parce que de toute façon l'aéroport fait ce qu'il veut. Elle
parle plus du problème de délinquance que de celui des avions. Pour
elle, ça ne sert à rien d'avoir plus d'informations, « on pourrait
faire quoi de plus ? »
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MAm10.
Homme 44 ans, fonctionnaire cadre B. marié et deux enfants, 9 ans et 6
ans. Maison de village, double vitrage, deux ou trois kilomètres des
pistes, propriétaire depuis 13 ans.
A quitté un appartement pour vivre en maison à l'extérieur de la banlieue Parisienne.
Travaille à Paris intra-muros. En arrêt maladie depuis trois mois (colonne vertébrale).
Pas de grands changements ici sauf création zone artisanale et piscine. Quelques logements neufs.
Ici, c'est la campagne mais près de Paris.
Ce qui est moins bien, c'est l'aéroport, il y a du bruit surtout au période « grands départs ».
Mais lorsque j'étais à Paris, j'étais beaucoup plus embêté par le bruit.
Depuis que je suis en arrêt de travail, les gens disent que j'ai bonne
mine. C'est parce que je ne vais pas à Paris. Ici, il n’y a pas de
pollution.
La pollution du bruit, c'est limitée aux jours de grands départs et de
fort vent. De ce côté ci, on est un peu privilégié : on est entre
deux pistes.
Ce qui est bien, c'est que le double vitrage a été pris en charge par
l’aéroport. On utilise jamais le jardin, mais ce n’est pas à cause du
bruit (à cause des voisins).
On se couche plutôt tard et on n’a pas de problème à cause du bruit, sauf à quelques rares exceptions.
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MAub02 : Entretien simple F : 36 ans ; agent de maîtrise PTT ; mariée (professeur) ; 2 enfants.
Propriétaire pavillon depuis 1 an. Ils se sont installés ici parce que
la maison n’était pas chère. Elle dit que le voisin alcoolique et le
bruit des tracteurs dans la ferme à côté sont plus gênants que les
avions de l'aéroport de Roissy. Les avions ne sont pas pour elle un
problème majeur, par contre quand elle part en province et qu'elle
n’entend plus de bruit du tout, au retour, il faut se réhabituer. Elle
décrit un bruit qui arrive progressivement, mais qui ne dure jamais
longtemps. Le bruit le plus fort est celui du Concorde qui passe vers
11 heures, mais il est beau cet avion. Elle dit également que le soir,
quand elle regarde la télévision, elle n’entend plus le son. Elle
aimerait bien être en zone de bruit pour profiter des indemnisations.
Le fleuriste à côté a remarqué la pollution sur ses fleurs. Elle pense
que les avions ne respectent pas les couloirs aériens. Elle n’a pas
d'informations sur la troisième piste. Elle juge plus important de
lutter contre le Front National (membre d'une association), que contre
le bruit des avions.
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MAub06
(Fonctionnaire, 58 ans, mariée, 1 enfant à charge, propriétaire de sa
maison depuis 18 ans, à 5 ou 7 km de l'aéroport, au nord ouest de
Roissy) : Ont choisi de s'installer au Mesnil Aubry par
goût de la nature. Ils vivaient à Noisy le Sec dans un HLM jusqu'en
1980. Ils ne regrettent pas leur choix. Le village était à
l'époque, un village rural déserté. Il s'est repeuplé. Village
tranquille où chacun a son jardin. Les habitants se connaissent tous.
Mais il y a le bruit permanent des avions, il manque des commerces et
il n’y a pas de moyens de transport. Observation des effets de la
pollution - odeur d'engrais, élevage de poules voisin qui entraîne une
invasion de mouches, poussière. Ce sont les nuisances de la campagne.
La personne travaille rue de Rivoli, à Paris et les effets de la
pollution y sont beaucoup plus importants. Ici, il y a les retombées de
kérosène : « Je le vois dans le bassin où il y a des dépôts
gras sur l'eau. En plus du bruit des avions, de nombreux camions
passent dans le village en raison des travaux routiers et autoroutiers
avoisinants. Ils vont vite, ils stationnent n’importe où, Les camions
passent sur une plaque d'égout encastrée dans la chaussée et nous
réveillent vers 5 ou 6 heures ». Bruits de bennes, bruits de
tracteurs interviennent aussi mais à des heures normalement acceptables
quand on vit à la campagne. Il y a aussi le bruit agréable des cloches.
Les avions sont le point noir : ils passent au-dessus du jardin et
font vibrer les vitres qui se fêlent. Le bruit des avions est lié au
vent. C'est au décollage que les avions gênent le plus. A
l'atterrissage, on ne les voit pas. Le Concorde est le plus bruyant.
Certains ont un bruit plus agréable (Airbus).
Quand nous avons visité la maison, j'ai vu et entendu les avions. J'ai
pensé que je ne pourrais pas vivre ici mais les propriétaires m'ont dit
qu'on s'y habituait. Le bruit des avions ne nous empêche pas de
regarder la télé : ça ne nous gâche pas la vie. C'est surtout
l'été, on ne peut pas manger dehors. La qualité du sommeil n’est pas
entamée, ils dorment bien dans l'ensemble. L'ouverture des deux pistes
va entraîner d'autres problèmes : arrivée de populations
indésirables (par la liaison R.E.R. avec Roissy), plus de circulation.
En plus à y a le projet d'autoroute : « Nous sommes cernés
par la civilisation (autoroute, Francilienne, avions sur la
tête) ; je suis la petite fourmi cernée par les géants, C'est
angoissant, Les gens baissent les bras tout de suite, par
défaitisme ».
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Mont08
Enseignant, 36 ans, célibataire, propriétaire de sa maison depuis 5
ans, à 20 km de l'aéroport, au nord de Roissy : Il a
trouvé une maison à rénover à Montmorency, commune qu'il connaissait
déjà, ses parents habitant la région. Il a choisi en fonction de ses
moyens financiers. Il ne constate pas de changement sur Montmorency
depuis son installation. C'est une commune tranquille avec des jardins.
Il y a un peu de bruit en raison de la route nationale et le bruit des
avions est un peu gênant. Il faudrait qu'il y ait néanmoins plus de
vigilance au niveau du bruit qui semblerait s'amplifier, et on commence
à rencontrer des problèmes de sécurité. La Nationale et les avions sont
gênants : « Un enfant qui crie, ça ne me gène pas, du
bricolage, c'est normal ». C'est en fonction des périodes, il y a
des tunnels aériens détournés, et aux périodes de départs en vacances,
il y a plus de trafic. Il y a une pétition qui a circulé mais rien de
plus. La Nationale, c'est quelques motos, par rapport aux avions,
ce n’est rien. Les avions passent au-dessus de la maison. Les voitures
sont gênantes mais -c'est surtout le samedi soir. Les avions, c'est le
même type de bruit mais c'est toute la journée, un roulement.
Le problème des avions touche toute la région parisienne, il y en a partout.
J'ai le projet de quitter la région car je n’attends pas de miracle
ici. E n’y a pas à attendre le changement. Pour la revente de sa
maison, il va essayer de ne pas la revendre à perte mais il ne se fait
pas trop de souci car il ne l'a pas achetée chère et il a fait beaucoup
de travaux de rénovation lui-même.
Pense aller en Normandie où l'immobilier est moins élevé. Ce ne sont
pas les avions qui le feront partir car ils ne le gênent pas à ce
point. Ceux qui vivent en appartement supportent d'autres bruits que
ceux des avions. Et puis, à Montmorency, on n’est beaucoup moins exposé
qu'à Roissy.
De plus, se dit habitué aux avions: Les avions passent, je ne les
remarque plus, Mais si je pars en Normandie quand je reviens, je
ressens la Nationale et les avions comme un poids.
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Sann04 : L'interviewé
est un homme de 50 ans, marié et père de 3 enfants. Il est cadre
supérieur dans la banque, sa femme est chirurgien dentiste en libéral.
Ils habitent un grand pavillon cossu de 7p. avec un jardin de 800M2.
Leur niveau de revenu est de 50-60 KF. L'important pour lui c'est un
bon environnement, ils sont des parisiens venus s'installer en banlieue
précisément pour le trouver. Il ne se plaint d'aucun petit problème
« seulement de grands : la sécurité et l'urbanisation, la
tendance à densifier ». Il participe à l'association de quartier
qui regroupe 8000 habitants; ils ont obtenu une barrière pour se couper
du centre de Sannois, et depuis ils se sentent tout à fait au calme. Il
ne fréquente plus la maison de campagne de ses parents, qu'il laisse
désormais à ses frères. À la campagne, les activités agricoles ne le
dérangent pas. Les bruits, pour lui, c'est « le bruit des avions à
certaines périodes. » Depuis quinze ans qu'il vit là, il n’a pas
noté de différences dans le bruit; il perçoit celles entre Sannois et
Paris, et le fait de devoir boire de l'eau en bouteille. Mais il a un
voisin hypersensible, deux ou trois maisons plus loin, qui se plaint du
moindre bruit, « sans doute un cas psychologique ».
Concernant le bruit des avions, ils ne dérangent que par vent d'Est,
mais il redoute l'extension des pistes de Roissy et une modification
des trajectoires d'envol. il ne perçoit pas de différence entre les
décollages et les atterrissages et il n’a pas d'odeur de kérosène. Il
est assez sensible au bruit, personnellement, il entend aussi bien les
avions que le RER ou l'autoroute 115. Il entend bien le Concorde, mais
il ne s'en plaint pas car c'est deux fois par jour seulement. Il n’est
pas certain que les avions respectent les plans de vol, les altitudes
etc.
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StM02 : Entretien simple. F34 ans ; mariée ; 2 enfants : Propriétaire
pavillon depuis 1 an Elle habite la région depuis qu'elle a 8 ans, et
est contente d'avoir grandi ici. Elle craint l'arrivée de personnes de
banlieue. Elle se plaint d'abord des mobylettes et des camions avant
les avions. Elle dit que le bruit des avions est de pire en pire, mais
qu'on s'habitue, et de plus, sans Roissy, il n’y aurait pas de travail.
Elle se plaint des avions l'été, mais pas l'hiver parce qu'elle a du
double vitrage. Elle fait bien la différence entre atterrissage et
décollage. Elle estime que le Concorde fait beaucoup de bruit, mais il
est beau et elle sort pour le regarder passer. Elle entend plus les
avions en périodes de vacances, mais ça ne l'empêche pas de dormir les
fenêtres ouvertes. Elle ne comprend pas pourquoi le village est
coupé en deux par la zone de bruit. Elle pense que pour beaucoup, dans
son village, les avions sont un problème infime. Elle déclare que l'on
ne peut rien faire contre les avions, c'est le progrès.
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StM10
Homme de quarante ans pavillon en location depuis onze ans. Double
vitrage. Envisage d'acheter. Logisticien. 10 km de l'aérogare dans
l'axe des pistes. Nous sommes venus habiter ici pour des
raisons professionnelles. Il est originaire d'un petit village vers
Saint-Quentin, dans le Nord. C'est ici un petit village agréable calme
et bien fréquenté. Il n’y a rien de négatif, sinon je serais parti. On
est bien ici avec toute la famille. E faudrait peut-être juste un peu
plus de manifestations culturelles. Il y a bien sûr les avions, mais on
s'habitue, on n’y prête plus attention.
Et puis, l'aéroport, c'est intéressant pour la région sur le plan
économique, ça draine des entreprises. Pour mon métier, c'est sûr que
c'est intéressant. L'aéroport, je dirais que c'est un voisinage auquel
il faut s'habituer. Mais les avions, avec les enfants, ça a un air de
fête. Le Concorde : c'est impressionnant. Au début, le bruit des
avions, on y fait attention, puis de moins en moins. C'est une question
de tolérance. En été, par exemple, je ne suis jamais réveillé par les
avions, mais parfois par le train. Certains jours, en fonction du
temps, c'est plus bruyant (bruit des avions).
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5.1 Les différences entre cette synthèse sur 84 cas et les trois préenquêtes
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En
1998, les trois équipes psychosociologiques tombent d’accord, à
quelques nuances près, sur ce qui ressort de la trentaine d’interviews
que chacune a effectué. Leurs conclusions semblent se répondre et se
complèter, d’un rapport à l’autre :
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« Les
entretiens menés auprès des riverains de l'aéroport de Roissy montrent
clairement que le bruit est une dimension important du cadre de vie des
habitants : le bruit des avions est cité spontanément par la quasi
totalité en tant qu'élément négatif du cadre de vie.
Néanmoins, l'environnement au sens large, le cadre de vie, sont sources d'autres inquiétudes.
Il apparaît alors que de nombreux riverains ont un fort vécu de
captivité dans un environnement jugé hostile à plusieurs égards (bruit,
délinquance, urbanisme... ) et ils se retrouvent dans une situation que
nous qualifierons de surcharge environnementale. » (LTE)
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« La
gêne des riverains des aéroports est bien réellement acoustique et
intrusive pour les uns, davantage sémantique et psychologique pour
d'autres, mais elle existe chez tous. Malgré le fait que les personnes
les plus atteintes par ces nuisances n’ont pas voulu participer à
l'enquête (à laquelle ont surtout participé des personnes présentant un
« indicateur de bien être potentiel » positif ou moyen), les
nuisances aéronautiques sont perçues chez 17 interviewés sur 30 comme
étant leur « problème n°1 ». Perçue ou non, parlée ou non,
cette gêne a certainement des effets réels, physiques, psychiques et
sociaux. » (Ipsha-recherches)
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« La
démarche qualitative de cette étude effectuée auprès de 26 riverains de
l'aéroport de Roissy ne permet pas une généralisation, mais ouvre des
voies de réflexion sur les liens entre la gêne ressentie, l'exposition
au bruit et les processus socio-cognitifs. Dans ces entretiens,
l'expression de la gêne ressentie est limitée. La plupart des
individus, pour éviter une position dissonante, modulent la perception
du bruit des avions pour ne pas remettre en cause des choix personnels
comme le lieu d'habitation, des réalités économiques comme un emploi à
l'aéroport. Cette attitude est d'autant plus facile à adopter, qu'ils
trouvent dans leur cadre de vie des éléments positifs. À partir de ce
schéma, le discours le plus répandu est celui de
l'accommodation. » (Europsyt-France)
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« Le
bruit devient alors une dimension objective, réelle, souvent dominante,
qui tient le rôle de catalyseur d'une insatisfaction en matière de
cadre de vie, sans que les attitudes des riverains s'avèrent
particulièrement projectives ou agressives vis-à-vis de l'aéroport.
D'autre part, la mesure même des effets du bruit des avions sur les
riverains par une seul indicateur global est confronté à plusieurs
difficultés de différents types :
- Le
concept de gêne est rarement cité spontanément, alors qu'il est proposé
et mesuré depuis plusieurs décennies. Néanmoins, lorsqu'il est proposé,
il est bien accepté et compris ;
- Bien
qu'étant une source dominante, le bruit des avions, hormis dans
quelques cas particuliers, semble difficilement dissociable d'autres
dimensions du cadre de vie, lorsque il est s'agit de porter un jugement
global en matière d'intensité de la gêne due au bruit des avions
(parcours résidentiel, bénéfices secondaires à habiter ici, tels que
l'emploi, le prix de l'immobilier, ... ).L'existence de facteurs
secondaires semble alors bien confirmée ;
- De
même et bien que jugé comme une nuisance, le bruit des avions
n'explique pas toute la gêne au dire même des riverains : la
sensibilité individuelle entre en ligne de compte. L'importance des
facteurs individuels semble elle aussi confirmée ;
- L'impact
des avions, en terme de nuisances, ne se limite pas au bruit. Il
s'étend aussi à la pollution de l'air, notamment à cause de rejets
perçus comme évitables, alors que les autorités nient l'objectivité de
cette réalité et donc, indirectement, la réalité d'un vécu qui, bien
qu'il puisse être subjectif, ne fait pas moins partie intégrante du
vécu des riverains ;
- Enfin, la perception
des aéroports, notamment par les habitants les plus gênés, semble
s'étayer sur un vécu d'injustice (aides, indemnisations, taxes... ) et
de toute puissance de l'entité aéroportuaire (non respect de la
réglementation, des engagements) renforcé par un important déficit
d'image (ne communique pas... ) et un manque de volonté des pouvoirs
publics. » (LTE)
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« La
signification accordée au bruit des avions se situe également, en
général, au niveau de la relativisation. Elle a lieu par rapport à
d'autres nuisances sonores liées au transport, mais aussi en précisant
des périodes, pour insister sur la nonpermanence du bruit. Une
condition importante pour que le bruit des avions ne devienne pas
intolérable pour les riverains est qu'il ne soit pas ou peu perceptible
à l'intérieur du logement. Une des seules revendications présente dans
les entretiens est donc la généralisation des indemnisations pour
l'insonorisation. La représentation de toute puissance de
l'aéroport influence fortement l'attitude fataliste des personnes
interrogées vis-à-vis du bruit des avions. Toute action ou toute
revendication leur paraît alors inutile et inefficace, et de fait, les
associations de riverains suscitent peu d'intérêt. Le sentiment
d'abandon est également très présent à travers l'image des pouvoirs
publics à qui il est reproché de se désintéresser du problème, ou celle
des média qui ne donnent pas d'information sur le développement de
Roissy. Même si le terme de gêne n'est pas toujours utilisé par les
personnes interrogées, les avions constituent la nuisance principale.
Elle est très présente dans les comportements d'adaptation des
personnes interrogées. Elle s'exprime chez tous les enquêtés par une
inquiétude au niveau de la pollution liée au trafic aérien, ou la peur
de changements de l'environnement liés à l'augmentation du trafic.
À l'issue de l'analyse de ces entretiens, nous pouvons conclure que
l'expression de la gêne n'est pas seulement liée au niveau d'exposition
au bruit. Elle inclut l'ensemble des éléments du cadre de vie ainsi que
les croyances et représentations des individus. Elle est également
influencée par l'obligation de s'accommoder à un environnement que l'on
ne peut pas quitter pour des raisons personnelles ou
économiques. » (Europsyt-France)
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« Mais
dans leur ensemble, les riverains interviewés renvoient plus un
sentiment d'acceptation, voire de résignation, que de rejet massif, ou
de revendications fortes, vis-à-vis des aéroports et des avions. Il
existe des inquiétudes (en matière de santé, de développement de
l'aéroport, ... ) qui paraissent le plus souvent se fondre avec
d'autres inquiétudes plus générales (emploi, développement économique,
délinquance, pollution en général, ... ). Même si le bruit des
avions n'est pas la cause unique d'une dégradation du cadre de vie, son
rôle dominant (en ce qui concerne les dimensions physiques de
l'environnement) et de catalyseur, le positionne au premier plan des
dimensions caractérisant et différenciant cette région d'autres régions
à forte densité urbaine traversant les mêmes difficultés, excepté
celles due au bruit des avions. » (LTE)
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Enfin,
pour l’Ipsha, les riverains se laissent classer selon une typologie en
6 groupes selon leur attitude psychosociologique :
- le groupe A n’est pas gêné du tout par le bruit des avions, car il fait partie de l'aviation
- le groupe B n’est que peu gêné par le bruit, mais on y est vigilant quant au trafic aérien
- le groupe C est gêné par le bruit, mais moins que par d'autres soucis ou nuisances
- le groupe D est très gêné par le bruit, mais le surmonte tant bien que mal ;
- le groupe E est révolté par le bruit, et ne le supporte qu'en militant contre les avions
- le
groupe F les sinistrés par le bruit, qui sont partis vivre ailleurs.
(il n’y a eu, évidemment, aucun représentant du groupe des
« sinistrés » parmi les interviewés).
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5.2 Les trois groupes d’attitudes issus de l’ACP
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Le groupe A : faiblement gênés par le bruit d'avions
Les
interviewés appartenant au groupe A ne sont presque pas gênés par le
bruit des avions; ils le sont souvent davantage par d'autres nuisances
sonores. Leur « principal problème » est celui du bruit ou
vibrations de sources autres qu’aéronautique. Le facteur
« rang3 », logiquement, est étroitement associé au groupe A.
La communication verbale n’est réellement perturbée que par les survols
du Concorde. Les membres du groupe A ne s’intéressent pas aux
différences entre les avions, ni au fait de savoir si l’intensité du
bruit prime ou non sur l’augmentation de la fréquence des survols. Ils
disent en majorité s’être habitués au bruit. Le mauvais voisinage, le
bruit routier et d’autres sources sonores créent une gêne plus
importante que les avions.
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Le groupe B : fortement gênés par le bruit d'avions
Dans
ce groupe d’interviewés qui se déclarent très fortement gênés par les
avions, les ménages de deux personnes sont dominants : il s’agit
de personnes ayant déjà atteint un certain âge et dont les enfants,
devenus grands, sont partis. Le facteur « gêne évaluée à
10 », le maximum, fait partie de ce groupe, ainsi que le facteur
« rang1 ». Ce sont surtout les pointes de bruit, au décollage
et pendant les départs en vacances, qui les gênent le plus. Ils
reconnaissent les avions les plus bruyants, ce sont les avions anciens
et le Concorde. Ce bruit d’avion parvient à masquer la parole, aussi
bien à l’extérieur dans le jardin ou la rue, qu’à l’intérieur du
logement. ; ceci malgré l’insonorisation assez fréquente des
locaux. Ils jugent leur environnement comme étant
« négatif », et trouvent que l’augmentation du trafic est
plus gênante que l’intensité sonore. Ils remarquent la réaction de
surprise, de la part d’invités venant chez eux pour la première fois,
devant des bruits d’avion qu’eux-mêmes ne remarquent plus, tout en les
subissant. Leur « problème n°1 », c’est la pointe de bruit,
l’augmentation de la fréquence des survols, la pollution et le stress.
Ils font état d’une dégradation générale de l’environnement, imputable
à l’aéronautique : mutation sociale négative des quartiers
nuisancés où ils habitent, délinquance, relations humaines regréssées,
faible territorialisation. Leur vie de loisirs est axée clairement sur
l’évasion de ces zones de bruit et de stress. La gêne dans ce
groupe est tellement forte que les propos tenus par les interviewés ont
tendance à s’uniformiser, l’intensité sonore semble mettre tout le
monde ou presque d’accord sur les thèmes essentiels. C’est à Gonesse,
Goussainville et Villeneuve St Georges que l’on trouve les
« cas » les plus parlants, dont nous pouvons nous suffire...
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Le groupe C : moyennement gênés par le bruit d'avions
Ce
groupe est constitué en majorité d’adultes encore jeunes, installés
depuis 10 ou 20 ans dans le quartier, et qui travaillent ailleurs dans
la journée. Le facteur « rang2 » est associé à ce groupe. Les
avions constituent ici une gêne surtout nocturne, l’intensité gênant
davantage que l’augmentation du trafic. Ce niveau de gêne cependant ne
perturbe pas la communication, mais seulement la réception TV (son). La
gêne sonore est parfois également attribuée à d’autres sources que les
avions (sources animales et humaines, non mécaniques). Cependant la
gêne est suffisamment forte pour qu’ils aient besoin, lors des retours
de vacances, de se réhabituer à l’environnement bruyant. Ils regrettent
la dégradation du cadre de vue campagnard, la perturbation du sommeil
par les avions, mais aussi par « les jeunes », ou les
camions. Les bandes de jeunes sont mentionnées à égalité avec les
avions en tant que source de gêne. Leur vie de loisir est indépendante
du bruit et du stress.
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6.1 Comptes-rendus des 84 entretiens
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Groupe A : faiblement gênés
Bull03 :
Entretien simultané F : 46 ans ; secrétaire ; H :
50 ans ; électronicien conduite de vol ; mariés 2 enfants.
Propriétaire pavillon depuis 7 ans. Ils ont quitté Les Ulis pour fuir
le bruit des avions. lis recherchaient un cadre forestier, un peu
campagnard, un peu plus de tranquillité. Il perçoit l'ambiance générale
à Bullion comme remarquable. Il parle de problèmes de drogues à cause
des banlieues difficiles à proximité. Il est gêné par la circulation
sur la route devant sa maison. Il craint la construction du troisième
aéroport à Chartres qui lui apporterait des nuisances liées au bruit
des avions.
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Gon03 : Entretien simple H : 52 ans ; retraité, ancien personnel navigant.
Propriétaire pavillon depuis 17 ans. Maison de famille. Il est soumis
au bruit incessant du trafic de camions sur la nationale qui passe
devant chez lui. Les vibrations des camions détériorent sérieusement la
construction. Le bruit des camions est insupportable : période qui
commence à 4 heures du matin et se termine à minuit. Ce bruit rend
nerveux et perturbe le sommeil. Il dit qu'avec l'habitude, l'homme
s'adapte. Ce trafic routier s'accompagne de pollution, mais il ne faut
pas négliger les dégazages et purges effectués par les avions. Le bruit
des avions ne lui pose pas de problème par rapport à ce qu'il endure
avec le bruit du trafic routier. Le Concorde fait plus de bruit que les
autres, mais il ne passe que deux fois par jour, et il est chouette. Il
pense que dans la gêne il y a une notion d'intolérance, qu'il ne faut
pas oublier que l'on est en région parisienne. L'intérêt international
est trop important, la manifestation contre la troisième piste qui a
réuni 150 000 personnes n’a rien empêché. La municipalité informerait
davantage ses administrés des indemnisations que par le passé. Mais il
pense que l'essentiel des subventions passe dans le budget communal. Il
estime qu'il faudrait interdire les nouvelles constructions là où il y
a un « risque sonore ». Les améliorations techniques sur les
avions pourraient êtres efficaces pour réduire le bruit. Il juge que le
ministère de l'environnement devrait arrêter « la parlote »
et passer à des actions concrètes.
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Gon06 : L'interviewée
est une femme africaine de 41 ans qui a eu cinq enfants, dont trois
sont nés à Gonesse. Elle est cuisinière pour les cantines scolaires;
son mari est menuisier; ils gagnent 23 KF par mois environ. lis
habitent une maison de ville de quatre pièces avec un jardin de 100 M2.
L'important pour elle c'est d'abord la sécurité, car elle a été
récemment victime d'un cambriolage. Également le bruit, mais il est
beaucoup moins important que la sécurité. Auparavant ils vivaient à
Paris dans le 11 ème; ils sont partis à Gonesse pour devenir
propriétaires (il leur reste neuf ans à payer). Ils sont là depuis une
dizaine d'années, ils ont une bonne entente avec les voisins mais ils
trouvent qu'il y a trop d'enfants trop bruyants. Leurs fêtes familiales
sont parfois bruyantes mais elle dit que les voisins font des fêtes
également... Elle a vécu dans sa Guinée natale jusque à l'âge de vingt
deux ans, puis elle est partie à cause du régime politique de Sekou
Touré. Maintenant que le régime a changé, le projet du couple est de
rentrer en Guinée pour s'y installer, et le mari menuisier construit
actuellement une maison en Guinée dans ce but. Ses enfants préfèrent
rester en France, et elle espère qu'ils trouveront du travail. Elle a
commencé depuis 4 mois un travail à l'éducation nationale comme
cuisinière, où elle trouve que pour l'instant l'ambiance est bonne.
Le bruit des avions lui paraît relativement supportable à Gonesse, si
elle le compare à celui que supporte sa cousine à Goussainville. Les
avions sont difficiles à supporter le soir et la nuit, surtout en été.
Les atterrissages sont plus pénibles que les décollages, « c'est
quand il descend qu'on l'entend vraiment beaucoup ». Elle ne sait
pas si le bruit des avions a changé. Elle pense que le bruit des avions
n’a pas d'influence sur sa santé. Le couple prend l'avion tous les ans
au moins pour se rendre à Conakry, l'avion est le cordon ombilical qui
les relie à leurs origines et leur permet de supporter une vie
difficile en France. Elle supporte plus ou moins bien les voyages, elle
dit que 6 heures d'avion c'est long. Le Concorde fait beaucoup de
bruit, tout le monde sait que c'est lui qui passe, et il passe souvent.
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Gon07/08 (couple) : Le
mari et la femme de ce couple ont tous deux 37 ans. Ils ont eu une
petite-fille de trois ans. Ils habitent une maison de ville au centre
de Gonesse, avec un jardin de 800M2 en cœur d'îlot. Il est éducateur
sportif, et elle est infirmière psychiatrique sur Paris. Leurs revenus
sont de l'ordre de 25 KF. Le plus important pour eux c'est la famille,
la santé, le cadre de vie. Le bruit des avions fait problème dans leur
vie actuelle. La circulation également est pénible, le bruit est
cependant tolérable à cause de l'isolation des fenêtres. Il a toujours
habité Gonesse avec ses frères, qui vivent dans le même immeuble, ils
habitaient autrefois juste de l'autre côté de la place, et n’avaient
alors que le bruit des avions du Bourget : c'est avec Roissy que
les choses se sont nettement aggravées. Il regrette la perte de l'eau
de source de Gonesse, si excellente que la firme Schweppes était venue
s'y installer. Désormais ils boivent l'eau du réseau, beaucoup moins
bonne. Elle vient de Neuilly sur Marne, où elle vivait dans l'ensemble
« Les esplanades », « des tours très réussies » et
qui semblent l'être resté. Elle est moins satisfaite de son quartier
que lui, dont c'est le quartier d'enfance, Gonesse est une ville
désagréable à cause de sa circulation et de son manque d'espaces verts,
dit-elle. Dans l'idéal ils préféreraient vivre à la campagne mais pas
trop loin de la ville. Pour les vacances ils vont souvent à la mer et à
la montagne, ils ont un studio pour les sports d'hiver. Dans la nature,
la pluie, l'orage, « c'est le bruit de la vie », et les
machines agricoles ne les gênent jamais à la campagne. Le changement
social est très rapide, « la société change à vue d’œil, mais on
s'adapte ». Le bruit du tonnerre et des avions fait parfois peur à
la petite-fille de trois ans. lis ne trouvent pas qu'il y ait davantage
de bruit qu'autrefois. Lui a un travail bruyant (piscine), et se
demande s'il n’a pas une perte d'audition. Les jeunes font exprès de
faire du bruit avec les mobylettes sur la place devant la maison. Elle
supporte mieux le silence que lui, qui a besoin d'une dose de fond
sonore. Concernant les avions, elle dira que « le soir quand
il fait chaud, on ne peut pas ouvrir les fenêtres, ce n’est plus
possible ». Les week-ends les avions passent parfois toutes les
trente secondes et au minimum toutes les trois minutes. Elle ne perçoit
pas de différences entre les décollages et les atterrissages; lui si,
il trouve qu'en phase d'atterrissage on les entend davantage. On les
voit facilement de chez eux, même les phares d'atterrissage les
dérangent (surtout l'enfant). Ils ne sortent jamais les voir; il trouve
que le bruit des avions a diminué : « les hélices étaient
plus bruyantes, elles avaient une autre sonorité ». Il arrive
qu'ils n’entendent plus le bruit à cause de leurs activités. Les avions
les dérangent parfois pour regarder la télévision (son). Ils pensent
que le bruit des avions à une influence sur la santé au plan
psychologique. Le Concorde est magnifique, il passe tous les jours à
1lh30, il est très bruyant mais c'est la technologie française, et le
progrès, et sur Gonesse heureusement il est déjà haut. Il ne
connaissent pas du tout les différents avions. « Les avions
d’aéro-club, c'est pas la même chose, c'est une passion! »
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Iver02 : L'interviewé
est un homme de 37 ans, marié et père de deux enfants, vivant dans une
maison de village au centre d'Iverny avec un jardin d'environ 600
mètres carrés. Il travaille comme technicien de logistique chez
Citroën, sa femme comme laborantine ; ils ont un niveau de revenus
de 26 KF. Il est conseiller municipal, et s'occupe du comité des fêtes
de ce village de 400 âmes. Ce qui est important pour lui, c'est d'abord
la famille, ensuite le cadre de vie, le travail, les amis. Rien, selon
lui, ne fait problème dans cet endroit, où ils ont acheté il y a huit
ans, et où il se sent plutôt bien. Il se déclare sensible aux questions
d'environnement et « pas trop mai loti ». Ce n’est qu'ensuite
seulement qu'il aborde le problème des avions, qu'il relativise en
disant que Roissy était là avant eux, « on a acheté notre maison
en connaissance de cause ». Ils ne sont jamais contents de voir
des avions passer au dessus d'eux, surtout quand ils essayent de
profiter du jardin, mais la gêne n’est pas tant liée à la quantité
d'avions qu'à certains survols à basse altitude : ils n’ont pas
« vraiment vu la différence » lors de la grève d'Air France.
Le choix du logement s'est décidé sur la base de sa localisation
intermédiaire entre les lieux de travail des deux conjoints (entre
Meaux et Aulnay sous Bois). Ils ont vécu deux ans à Meaux en HLM
auparavant, dans un quartier « qui n’a pas forcément très bonne
réputation ». Ils espèrent trouver une maison encore plus
intéressante dans le village même, et restent aux aguets des occasions
qui se présentent. Il a refusé une mutation à Vélizy, intéressante au
plan du salaire, pour rester vivre à Iverny. Il pourrait échapper aux
avions en se mettant aux vert chez ses parents dans le Nord, mais il
précise que le bruit n’est pas si gênant qu'ils doivent en arriver là.
Il ne se rend de dans cette maison que pour des fêtes de famille.
Le bruit, il le supporte difficilement mais ce n’est pas tellement
celui des avions que le bruit des chiens des voisins. Pourtant les
avions, dit-il, sont surtout gênants aux décollages par vent d'Est,
quand il fait beau : c'est quand ils sortent dans le jardin! La
plupart du temps les vents sont de l'Ouest et les avions ne les
survolent qu'à l'atterrissage, ils sont moins bruyants (ce serait 80%
du temps). Le bruit des avions selon lui n’a pas vraiment changé ;
et quelle que soit son activité, il les entend toujours. Il ne pense
pas que le bruit des avions influe sur la santé. En les voyant passer,
il a souvent envie de partir loin en vacances, dans les Antilles
françaises par exemple. Du Concorde il dira : « c'est notre
horloge, 1lh20, il fait énormément de bruit, mais il est
magnifique ! Il fait vibrer les carreaux de la petite
avancée ». Travaillant bénévolement pour la mairie, il connaît le
Plan de gêne sonore, les aides à l'habitat... et il estime que
« si on avait tout ce qui est promis, ça serait intéressant
1 » La vraie solution, selon lui, c'est la réduction du bruit à la
source car l'isolation ne règle pas le problème des jardins.
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Iver04 : C'est
une femme de 33 ans, qui a deux enfants et habite une maison de ville
avec cour intérieure de cinq pièces, riveraine de la départementale 115
qui traverse lverny. Elle est comptable « dans une grande boîte à
Neuilly sur Seine », son mari est chauffeur, ils ont un niveau de
revenus de 20 KF. Il se joindra à nous en cours d'entretien. Le
problème principal chez eux ce sont les camions de betterave entre le
mois d'octobre et de décembre ; ensuite les avions. Mais il se
plaignent encore davantage du bruit des voisins « qui n’ont aucun
respect des normes de la communauté », car Roissy disent-ils,
« on s'y habitue, ». Dans l'ensemble ils trouvent qu'il y a
davantage de bruit maintenant qu'il y a 7 ans, quand il se sont
installés. Les avions sont le plus gênants le soir, de 19h à 21 h., ils
font plus de bruit au décollage, ça empêche de dîner dehors; on les
entend davantage quand il fait mauvais temps parce qu'il passent plus
bas. Ils sortent souvent à 11h15 pour voir passer le Concorde. Avec le
bruit de la route ils ne sont dérangés par les avions qu'au dehors de
la maison, et surtout le week-end car ils travaillent ailleurs en
semaine. lis ne croient pas que le bruit des avions influe sur la
santé, « sauf qu'il énerve beaucoup certains jours. »
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Iver07
femme, 25 ans, trois enfants, sans-emploi. Maison de village en
location, avec double vitrage, à 30 km de l'aéroport : Elle
est venue s'installer avec son mari il y a moins d'un an, pour le
travail. Ils sont originaires du sud de la France. Spontanément, les
problèmes sont d'ordre administratif et financier: allocations
familiales, aide au logement... En matière de cadre de vie :
c'est calme, c'est une petite ville, on se connaît tous, il y a des
commerces pas loin.
Mais ça manque un peu d'activité pour les enfants.
On a toujours habité en ville, ici c'est bien reposant : la ville, c'est bruyant.
Ici, on a une cour et on peut faire un barbecue.
Suggéré : les avions, au début, on les entendait, puis maintenant, on les a oubliés.
On vit fenêtres ouvertes. C'est super, les avions : je ne suis jamais monté mais j'aimerais bien.
C'est comme les trains, j'ai habité à côté : on pense à tous les
gens qui se retrouvent, ou qui partent en voyage.
Les avions : c'est un peu le rythme de la vie.
C'est vrai que des fois, on pense à l'accident, mais ça n’est pas très important.
Du bruit, il y en aura toujours, on ne peut rien faire.
Avant, on vivait en caravane, alors maintenant, on est super bien en maison.
On a remarqué qu'il y avait plus d'avions vers 7/8 h le soir, mais ça ne gêne pas plus.
La nuit, après avoir passé une journée avec les enfants, on dort bien : j'entends rien.
Et la journée, on est une famille très bruyante, avec nos enfants plus deux autres que je garde.
On est plus embêté par les voitures que par les avions : avec les voitures, on a peur pour nos enfants.
Les avions, ils ne nous font pas peur pour nos enfants.
Ici, on est bien, j'ai déjà à habité à côté du train et ça ne me faisait rien.
Note qualité de vie: 8.
Note gêne: 0. Environnement: effet positif. Aéroport: non, ne pense pas qu'il ait un effet négatif.
Origine très modeste, bilan cadre de vie positif Pas de troubles du
sommeil, utilise le jardin A toujours connu un environnement sonore lié
au transport Plus préoccupée par des inquiétudes financières
qu'environnementale
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MAm02 :
Entretien simultané : F : 25 ans fonctionnaire ;
H : 31 ans pâtissier ; mariés ; 3 enfants.
Propriétaire pavillon depuis 6 mois. Installation au Mesnil pour le bon
rapport qualité prix de la maison. Elle juge la municipalité très
active, avec des activités organisées pour les enfants. Ils entendent
les avions seulement 1/2 heure par jour. La nuit, ils sont réveillés
une ou deux fois par les avions. Les mobylettes sans pot d'échappement
sont jugées plus gênantes que les avions. Ils différencient
atterrissage et décollage ; à l'atterrissage, le bruit est plus
léger. Selon le sens du vent le bruit retombe ou remonte. Les avions
sont un peu plus gênants l'été quand ils sont dehors. L'hiver dans la
maison, ils se disent pas gênés. lis s'attendaient à êtres plus gênés.
Elle dit qu'en venant s'installer ici, ils savaient pourquoi ils ont
acheté moins cher, il ne faut pas rêver, ils ne vont pas aller se
plaindre ensuite contre les avions. Ils n’osent pas demander
d'indemnisation pour insonoriser le grenier, parce qu'ils s'estiment
peu gênés. Les politiques parlent de nuisances dues au bruit, mais
n’envisagent pas de solutions. Les écologistes parlent toujours de la
même chose : le diesel et la pollution. Ils n’ont pas
d'information sur les associations.
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MAm05 : L'interviewée
est une femme de 48 ans, mariée et mère de deux enfants. Ils habitent
provisoirement en attente de résoudre un conflit juridique concernant
la livraison de leur nouvelle maison en Corse. Elle est cadre
administratif en mairie, le mari est mécanicien d'Air France sur
moteurs à réaction. Leur niveau de revenus et de 22 KF. L'important
pour elle c'est l'environnement, c'est la raison pour laquelle ils ont
fait construire à une maison en Corse, sa région d'origine (elle a vécu
jusqu'à 8 ans près de la base aérienne de Ghisonaccia). Malheureusement
l'entrepreneur ayant fait faillite, il y a des difficultés matérielles
pour récupérer cette nouvelle maison, alors même que leur pavillon à
Vemars était déjà vendu. Ce problème n’est cependant pas grand-chose en
comparaison de son problème de santé : suite à une transfusion
douteuse il y a dix ans, elle souffre d'une maladie grave dont elle ne
veut pas dire le nom, mais dont le pronostic est inquiétant. Elle y
fait face courageusement, « sans Prozac ». Elle occupe son
temps à maîtriser l'informatique, les modems, et le tricot ! Elle
aime bien la mer, la plage en décembre. A la campagne les activités
agricoles la dérangent. Le bruit est quelque chose d'intolérable,
« sauf les avions »! Elle trouve que « les mobylettes
donnent envie de tuer ». La gêne dépend de la musicalité des
bruits : le son des cloches est supportable, les autobus de la
déviation actuellement devant chez elle ne le sont pas. Il lui est
souvent arrivé d'appeler la police à cause des voisins bruyants.
Concernant le bruit des avions elle dira tout d'abord « que ça, de
la dérange pas », surtout les essais de moteurs qui signifient
pour elle que son mari fait son travail ; mais un peu plus tard
elle explique que les décollages sont vraiment gênants... Elle ne
connaît pas la différence des bruits entre les différents avions, chose
qu'elle a délégué à son mari. Elle pense que l'on arrive à éliminer le
fait de les entendre, mais le bruit des avions a une influence sur sa
santé, dit-elle, il provoque un choc physique, une montée d'adrénaline.
Le Concorde est très beau, il est très bruyant mais il monte très vite.
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MAm09.
Homme, vingt-trois ans, célibataire, commerçant, habite au dessus de
l'Épicerie. Locataire de l'appartement avec double vitrage depuis moins
d'un an. Il vivait avant, en ville : Ville- Parisis.
Heureux d'être venu habiter ici et d'avoir ouvert ce commerce. Ici,
c'est plus tranquille. Satisfait de l'agrandissement de la zone
industrielle.
E y a un peu le bruit des avions mais dit être déjà habitué.
Peu d'inquiétude : juste peur qu'il y ait l'autoroute.
Le bruit des voitures sur la route est plus gênant que le bruit des avions.
Voitures, petites motos : bruit plus aiguë, donc plus gênant.
Le trafic semble augmenter : certains avions sont plus bruyants (les avions russes et le Concorde).
Avec la deuxième piste, Ça va développer la région.
Le Concorde : plutôt agréable, il fait partie de l'environnement.
La gêne, ça dépend de chacun quand on travaille, on fait moins
attention au bruit (à l'inverse des personnes âgées). J'attends
beaucoup de l'extension du village au niveau économique &
commercial.
La nuit: bon sommeil avec les fenêtres fermées.
Aucun problème de sommeil sauf avec les mobylettes.
A déjà pensé au risque (crash), mais pas souvent.
Plus d'avions en été. Moins d'avions le week-end.
L'aéroport - on va faire les courses, là-bas, le soir, c'est pratique.
Un peu peur que tous les avions passent sur la même ligne au-dessus de leur tête.
La vie de village : on se connaît tous, et c'est agréable.
Plus peur de l'insécurité : vol, racket, incident...
village mort : les jeunes bougent beaucoup, ils vont ailleurs. Il manque de logements locatifs.
Note qualité : 7. Note gêne : 3.
Santé et environnement : incidence plutôt positive : pas de
pollution, pas d'usines, c'est plus sain qu'à Paris.
Commerçant
nouvellement implanté: le bénéfice, tant en terme économique que de
cadre de vie, est important Se dit peu dérangé par les avions mais dort
fenêtres fermées Quelques craintes ambivalentes sur l'avenir: oui pour
le développement (économique) mais inquiétudes sur l'augmentation du
trafic. Inquiétudes face à la délinquance. Repère des différences de
volumes du trafic (W.E., vacances)
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MAub01 :
Entretien simple F : 33 ans ; employée de bureau (congé
parental) ; mariée (imprimeur) ; 3 enfants. : Propriétaire
pavillon depuis 9 ans. Toute sa belle famille est originaire de la
région, de plus, la maison était bon marché. Elle dit que lorsqu'ils
ont acheté, ils n’ont pas fait attention aux bruits. Elle évoque un
petit village où tout le monde se connaît et où l'ambiance est bonne.
Elle regrette que la municipalité ne fasse pas grand-chose pour les
jeunes. Elle a peur de l'arrivée des immigrés. Elle dit que les avions
c'est l'enfer, mais que son voisin avec son tracteur aussi. Un
problème de perte de temps dans les transports l'a amené à venir
s'établir à Gonesse. Il dit qu'il a négligé l'environnement. Il pense
habiter dans un cadre privilégié par rapport au prix des loyers.
L'inconvénient est la proximité de Roissy. Quand les fenêtres sont
ouvertes, il n’entend plus le son de la télévision. Il évoque une
circulation intense. Il les entend à partir de 4 heures du matin. Il
connaît les horaires de passage du Concorde. Il y a des périodes de
passage ou d'après lui c'est horrible : ce sont les entrées et les
sorties, un peu comme le RER ; entre 8 et 10 heures et entre 17 et
19 heures, et au moment des départs en vacances. Au début de son
installation, il a compté la fréquence de passage des avions, un toutes
les 3 minutes, et avec le temps il y fait moins attention. Il ressent
une angoisse du scratch à cause d'une erreur ou d'une défaillance
mécanique. Il emprunte souvent l'avion et pense que c'est le moyen de
transport le plus performant, mais il pense que pour les gens qui ne
prennent jamais l'avion le bruit est horrible. Il dit que les gens
cultivent des légumes qu'ils ne peuvent pas consommer à cause des
huiles qui sont rejetées à l'ouverture des trains d'atterrissages. Il
reconnaît les actions de la municipalité et du conseil général,
notamment une enquête sur les nuisances. Mais il dit que l'on a fait
taire les gens avec la baisse des impôts locaux. Il connaît plusieurs
associations et pense qu'elles devraient aller d'avantage au-devant des
riverains.
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Mont02 : Entretien simple F : 29 ans comptable ; célibataire Elle habite Montmorency depuis 17 ans.
Locataire appartement depuis 2 ans Elle a choisi ce logement parce
qu'il lui plaisait, et a fait attention au calme et aux commodités de
transports. Elle évoque un lieu privilégié à proximité de Paris et
offrant le calme d'une petite ville. De plus, les possibilités
d'activités sont très nombreuses. Elle parle du bruit des avions
seulement après relance. Elle estime que ça n’a rien à voir avec le
bruit incessant des voitures sur une grande route dont la permanence
rend fou. Le bruit des avions n’est pas nocif, il ne prend pas la tête.
Si ça lui rendait la vie impossible, elle aurait déménagé depuis
longtemps. Au début elle était un peu gênée parce qu'elle n’était pas
habituée, mais maintenant elle ne les entend plus. Elle aime les avions
et est impressionnée par leur technologie.
À un moment le bruit des avions était insupportable, mais il y a eu des
pétitions et quelques changements sont intervenus parce que la
population a râlé. Elle reconnaît les résultats obtenus grâce à
l'action des associations.
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Mont03 :_ Entretien simple F : 54 ans ; infirmière ; mariée (enseignant) ; 2 enfants.
Propriétaire pavillon depuis 2 ans. Elle est née à Montmorency, elle a
vécu dans le Nord, et revient s'installer à Montmorency pour sa
retraite. Pour elle, c'est le dernier coin de paradis. Elle se dit
moins gênée par les avions que par les bruits de mobylettes, de motos,
ou de conflits de voisinage. Elle précise toutefois, que l'été sur la
terrasse, il lui arrive d'arrêter la conversation à cause des avions.
D'après elle ce sont les associations qui ont obtenu une orientation
des pistes différentes et le contournement de la vallée de Montmorency.
Avant la modification des axes, il y avait des largages de kérosène qui
ont engendré la perte de cèdres. Elle craint que les deux pistes
supplémentaires n’entraînent une détérioration du cadre de vie avec une
augmentation du bruit, une augmentation de la pollution par le
kérosène, et une augmentation du risque lié à la circulation aérienne.
Elle pense qu'à partir du moment où les décideurs économiques ont fait
des choix, la population n’a pas grand-chose à dire. De toute façon il
faut bien que les avions volent.
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Mont04 : Femme
de 46 ans mariée, mère de trois enfants. Elle est agent d'éducation,
son mari ouvrier électricien. Ils gagnent 15 KF. lis vivent dans un F4
en HLM, où ou il se plaignent des dégradations depuis un an maintenant,
du fait « de bandes venues des autres banlieues ».
L'important pour eux, avant tout, c'est la propreté. Le bruit n’est pas
mentionné comment problème d'environnement, « ici, c'est calme, le
bâtiment B est calme... » C'est la pureté de l'eau qui pose
problème, ils boivent de l'eau minérale. Le thème du bruit apparaît à
propos du travail : son travail dans des cantines scolaires est
bruyant. Les voisins également sont bruyants, ils la réveillent la nuit
(fêtes), ils bricolent parfois tard le soir (perceuses). Concernant le
bruit des avions elle dira « par moments c'est un problème ».
À la belle saison, avec les départs en vacances, elle les entend à
partir de 5 heures du matin. Voir les avions depuis chez elle
« n’est pas évident ». Elle ignore sa distance à Roissy. Le
bruit des avions n’a pas changé. Il n’influe pas sur sa santé, mais
peut-être chez d'autres personnes au niveau de l'audition. Elle ne voit
aucune différence entre les avions, même entre le Concorde et les
autres.
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Mont06 : Homme
de 28 ans, célibataire, habitant un studio, « professeur des
écoles » sur Gonesse, gagnant 15 KF. L'important pour lui
« c'est de vivre bien ». Il mène la vie normale d'un jeune de
son âge ; il est sportif et fait du VTT et du jogging. Ses parents
étaient ouvriers, et il a « réussi pas mal d'études ». Rien
ne fait problème dans son existence actuellement. Mais, concernant
l'environnement, il déclare que les avions posent problème. Le problème
du bruit se pose pour lui surtout dans son travail à l'école, « on
est obligé de vivre avec ». Même le parquet, dit-il, y est
bruyant. Le bruit en général augmente parce qu'il y a de plus en plus
de moteurs, et « parce que les gens ne se rendent pas compte du
bruit qu'ils font, ils vivent dans le bruit ». Lui-même, les
éboueurs le réveillent la nuit. Mais c'est le bruit des avions qui
constitue le « gros point noir ». Les avions commencent tôt
le matin vers 5 ou 6 heures, les différences entre décollages et
atterrissages sont « flagrantes ». Il n’a pas besoin de
sortir dehors pour les voir, ils passent souvent très bas au-dessus de
son immeuble (le même immeuble que l'interview précédent). Il pense que
le bruit des avions à une influence sur la santé, notamment « les
états dépressifs à Goussainville » et sur les écoliers de son
établissement à Gonesse, où « les conditions sont
terribles »; cette école est obligée de fermer lors de la tenue
des salons du Bourget. Le Concorde passe assez haut chez lui, mais il
sait qu'à Gonesse il est terriblement bruyant. Il connaît bien les
différents avions, « a force de les voir » et trouve qu'en ce
moment il y a beaucoup d'avions à hélice. La solution selon lui est
dans la technologie des réacteurs.
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Mont07
homme, Technicien en dépannage sur photocopieur, 28 ans, célibataire,
locataire de son appartement depuis 5 ans, à 20 km de l'aéroport, à
l'ouest de Roissy)
En arrivant de Brest, il a trouvé un emploi sur Montmorency.
Il constate un changement entre la province et la banlieue parisienne. E y a plus de circulation.
Le quartier où il habite s'améliore. E s'intègre bien. C'est un
quartier tranquille, où l'on respire, il y a la forêt, on peut faire du
sport: « On se sent encadré ».
En revanche, il n’y a pas de transports en commun. Montmorency est une
ville dortoir mais on y trouve tout pour sortir.
« C'est le travail qui tue ! ». Ici, il n’y a pas de
bruit la nuit sauf quelques jeunes qui discutent. E n’y a pas de
problème comme à Sarcelle où il y a du stress, de la circulation pour
se rendre au travail.
Le bruit perçu est surtout celui des voitures à 6 heures le matin.
Les avions, on s'habitue et les fenêtres sont isolées. Il ne les entend
pas la nuit, ils font moins de bruit que les voitures : « On
est en hauteur à Montmorency, on les entend moins qu'à Roissy.
La journée, je ne suis pas là, la nuit je dors. Ca ne m'a jamais
réveillé et en plus, je savais qu'il y avait des avions. On les voit
qui amorcent leur descente. » Il n’entend pas le Concorde, il le
voit seulement à 20 heures.
Le trafic est plus intense l'été à cause des vacances.
Il prend l'avion, sans aucun problème. E ne pense jamais aux accidents.
Il n’a aucune envie de partir de Montmorency. E craint au contraire
qu'un autre travail ne l'éloigne de son lieu d'habitation.
A Montmorency il n’y a pas de pollution « le ciel est bleu, alors
qu'il est gris à Paris ». Ce sont les gens qui sont près de Roissy
qui sont stressés.
Note qualité de vie 7
Note gêne 4
Incidence Enviro-santé Non
Satisfait de son environnement 'espaces verts et des infrastructures
que des équipements). Les avions ne sont pas un problème pour lui. Il
les entend peu et il s'est habitué au bruit. Les voitures le gênent
davantage car elles génèrent du stress. Les avions c'est important pour
l'économie. ]A Montmorency, la forte présence de la verdure est une
grande compensation au bruit.
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Sann01 : Entretien simple H : 43 ans ; informaticien ; marié (informaticien) ; 2 enfants
Propriétaire pavillon depuis 11 ans. Il cherchait une maison assez
grande, au calme, à proximité des écoles. Il se plaint de la vie
socioculturelle pas terrible à Sannois, de l'absence d'un vrai centre
ville. Il parle des problèmes de voisinages, de cambriolages. Le bruit
des avions ne le gêne pas parce qu'il aime les avions. Il aime les
avions pour le côté technique et la beauté de la ligne. La gêne serait
une question de disposition, une affaire de perception, de sensibilité.
Il reconnaît que le maire a organisé des réunions d'information.
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Sann02 :
Entretien simple : F : 50 ans ; employée de
banque ; divorcée ; 1 enfant Elle habite Sannois depuis 40
ans. : Locataire appartement. Elle dit que la vie à
Sannois est relativement agréable : ville calme et tranquille où
l'on se sent en sécurité. Elle regrette que le commerce de proximité ne
soit pas maintenu. Elle évoque une pétition qui circule pour réclamer
l'installation d'un commissariat. Elle a fait installer du double
vitrage à cause du bruit de la circulation routière. Fenêtres ouvertes,
l'été, il y a beaucoup de bruit, mais ce n’est pas insupportable. Elle
dit ne pas connaître le problème des avions. Elle en entend seulement
un ou deux parfois, mais ce n’est pas désagréable. Pour elle le bruit
le plus insupportable est le bruit incessant comme celui d'une
autoroute.
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Groupe B : fortement gênés
Gon01 : Entretien simultané : 32 ans, assistante maternelle, mariée (acheteur Air France) ; 1 enfant.
Locataire pavillon depuis 2 ans. H : 41 ans ; employé PTT marié (secrétaire) ; 3 enfants. Propriétaire pavillon depuis 12 ans.
Elle est arrivée il y a deux ans suite à une mutation de son mari. Elle
regrette le sud de la France où elle vivait avant. S'il n’y avait pas
d'avions, il n’y aurait pas grand-chose à Gonesse. Beaucoup d'emplois
directs ou indirects en rapport avec l'aéroport. Elle parle d'une
banlieue à problèmes à proximité et des cambriolages. Elle dit que les
avions ne sont pas très gênants parce que les logements sont bien
insonorisés. Elle estime que ce n’est pas pire qu'un train ou qu'une
route passante. Elle peut identifier les avions, ainsi que
l'atterrissage et le décollage. Elle dit s'être habituée au bruit, à
l'exception du Concorde à qui elle pardonne parce que c'est une sacrée
technologie. Elle remarque l'odeur du kérosène et les dépôts sur le
mobilier de jardin. Elle note que sa fille est un peu plus enrhumée et
malade ici qu'ailleurs. Elle évoque le problème du salon du Bourget,
plus bruyant que le trafic aérien. Elle pense qu'en général, on parle
plus d'environnement que du bruit des avions. Elle estime que le maire
ferait mieux de se battre pour insonoriser l'hôpital plutôt que de
lutter contre la troisième piste. Elle juge les revendications peu
réalistes,
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Gon02 : Entretien simple H : 57 ans ; retraité, imprimeur. :Propriétaire
maison depuis 37 ans Il se plaint de l'environnement qui a changé. Il
ne pensait pas qu'il y aurait tant d'avions, ça s'est beaucoup aggravé.
Il veut quitter la région pour aller rejoindre ses frères dans le sud
de la France. Il essaye de vendre depuis 2 ans en vain. Il entend le
bruit des avions même fenêtres fermées. Il dit qu'il y a trop de bruit
et que les avions jettent du kérosène, le mobilier de jardin est
toujours sale. Fenêtre ouverte, il n’entend pas la télévision. Ça le
fait sursauter surtout le soir, et quelquefois à 4 heures du matin, ça
le réveille. Au moment des départs en vacances, en juillet-aout, c'est
le pire. Il ne différencie pas les avions sauf le Concorde. Il
reconnaît atterrissage et décollage. Il pense s'être habitué, mais
pense que c'est excessif, un nouveau venu ne supporte pas. Il dit
que l'inconvénient c'est le bruit, sinon il aime bien les avions. Il
demande à ce qu'on lui baisse les impôts locaux, ou qu'on les aide à
insonoriser encore plus. Il n’est pas trop au courant des procédures
d'indemnisations. Il a participé à deux manifestations, mais elles
n’ont pas arrêté la construction des pistes. Personne ne peut rien
faire contre le bruit des avions. Les actions des associations sont
peine perdue. Aucun ministre ne pourra arrêter les nuisances de
l'aéroport, c'est l'économie vitale du pays.
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Gon04 : Entretien simple H : 51 ans ; informaticien ; marié ; 3 enfants. Locataire appartement.
Un problème de perte de temps dans les transports l'a amené à venir
s'établir à Gonesse. Il dit qu'il a négligé l'environnement. Il pense
habiter dans un cadre privilégié par rapport au prix des loyers.
L'inconvénient est la proximité de Roissy. Quand les fenêtres sont
ouvertes, il n’entend plus le son de la télévision. Il évoque une
circulation intense. Il les entend à partir de 4 heures du matin. Il
connaît les horaires de passage du Concorde. Il y a des périodes de
passage ou d'après lui c'est horrible : ce: sont
les entrées et les sorties, un peu comme le RER ; entre 8 et 10
heures et entre 17 et 19 heures, et au moment des départs en vacances.
Au début de son installation, il a compté la fréquence de passage des
avions, un toutes les 3 minutes, et avec le temps il y fait moins
attention. Il ressent une angoisse du scratch à cause d'une erreur ou
d'une défaillance mécanique. Il emprunte souvent l'avion et pense que
c'est le moyen de transport le plus performant, mais il pense que pour
les gens qui ne prennent jamais l'avion le bruit est horrible. Il dit
que les gens cultivent des légumes qu'ils ne peuvent pas consommer à
cause des huiles qui sont rejetées à l'ouverture des trains
d'atterrissages. Il reconnaît les actions de la municipalité et du
conseil général, notamment une enquête sur les nuisances. Mais il dit
que l'on a fait taire les gens avec la baisse des impôts locaux. Il
connaît plusieurs associations et pense qu'elles devraient aller
d'avantage au-devant des riverains.
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Gon05 : L'interviewée
est une femme de 47 ans, mère de trois enfants, récemment devenue
veuve. Elle habite un F4 dans un bloc HLM situé dans un beau parc. Elle
est mère au foyer (ancienne vendeuse) et son niveau de revenus et de
l'ordre de 10 KF. Son mari était dépanneur d'engins de chantier. Elle
peut aller à la campagne, dans de la famille. Ses parents étaient de
condition modeste, comme elle. Sa première préoccupation est la
tranquillité et la propreté : son HLM est en effet très dégradé,
au point qu'elle apprécie d'habiter le 4ème étage « qui est assez
tranquille », par rapport à l'insécurité du rez de chaussée. En
deuxième lieu elle se plaint des avions, qui la gênent pendant la
journée. Le problème de son quartier, selon elle, est donc la gêne des
avions le jour et celle des bandes de jeunes certaines nuits. A part
cela elle apprécie de vivre dans la verdure, « je m'y plais
beaucoup, on a de la chlorophylle, ici, on n’est pas trop dans le
béton ». Elle habitait à Sannois il y a vingt-cinq ans, c'était
encore un petit village, une autre époque; elle s'est installée à
Gonesse à cause du travail de son mari : « au début c'était
bien ici, il y avait une convivialité, ça empire petit a petit ».
Elle est tentée de partir à cause du niveau qu'atteint désormais le
vandalisme dans le quartier : avec l'état dans lequel est
l'entrée, elle a un peu honte de recevoir des invités. Mais elle
« tient à cet endroit », pour y avoir vécu avec son défunt
mari et ses enfants, dont le premier vient de quitter la maison. Un F4
dont elle dit qu'il est spacieux, avec sa loggia. Elle connaît les
voisins depuis plus de vingt ans, qui sont très calmes. Elle ne sort
que rarement, « à cause des distances », elle est casanière.
Le bruit en général est gênant pour elle, mais n’est pas plus important
que les autres problèmes, bien qu'il ait beaucoup augmenté : le
nombre de vois s'accroît en permanence. Les bruits gênants sont les
bruits techniques, ainsi que ceux de voisins trop différents
(asiatiques), mais elle aime bien un orage à la campagne, un fond
sonore de vent dans les branches.
Les avions sont par moments assez gênants pour qu'elle n’entende pas sa
télévision, surtout aux décollages. « Quand le Concorde décolle,
on l'entend! » Elle aime bien voir les avions, elle va au salon du
Bourget, « les voir faire des loopings, des figures. C'est la
technique, c'est le modernisme, c'est beau quoi. » Elle connaît St
Ex, Hélène Boucher... Le bruit des avions n’a pas changé; parfois des
visiteurs lui font remarquer le bruit qu'elle n’entend plus elle même,
trop affairée. Mais rien ne l'empêche d'ouvrir la fenêtre, même le
Concorde... « ça dure une minute, ça n’empêche rien du tout. On
les entend davantage le soir, parce que le bruit ambiant est
moindre ». Cela la dérange davantage qu'ils passent toutes les 30
secondes exactement sur le cimetière de Gonesse, où est enterré son
mari, et, concernant les vivants, elle dit : « l'hôpital à
côté, qu'est ce qu'il doit prendre! ». Elle se souvient de
l'accident du Tupolev sur le Tillay, qui est rattaché à Goussainville.
Elle même n’a pas peur, mais dans le quartier il y a beaucoup de gens
qui craignent un nouvel accident.
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Gon09
femme au chômage, 40 ans, mariée, 2 enfants, locataire de son
appartement depuis 11 ans, à 3 ou 4 km de l'aéroport, à l'ouest de
Roissy : Raisons choix résidentiel :moyens
financiers et travail. Le mari est conducteur d'engins. Ils viennent de
Normandie où ils vivaient à la campagne. Ils sont là parce qu'ils y ont
trouvé du travail. Depuis leur arrivée, ils constatent le
changement de mentalité des gens qui vivent dans l'isolement: personne
ne se parle.
La commune est mal desservie en transports en commun. Il y a trop de
bruit, trop de pollution sonore et de kérosène : le linge blanc
devient noir. Mais tout dépend du vent.
Les gens n’ont aucun civisme, les animaux polluent la résidence. Les
appartements vieillissent mal. Ils ne sont pas insonorisés, on entend
tout.
Les avantages de la résidence sont: la verdure, la clarté des
appartements, le parc où les enfants peuvent jouer. La mairie a une
bonne écoute pour ses habitants.
Les points faibles de Gonesse sont: l'insécurité qui est partout. Il
n’y a pas d'autorité pour faire régner l'ordre. Les enfants ils se font
tabasser à l'école. Il n’y a rien pour eux.
Le problème majeur, c'est la sécurité: « Que l'Etat et les
citoyens prennent leurs responsabilités. D y a le problème des ethnies
différentes, on le vit dans la cité, il y a des clans.
Ici, les enfants ont de l'asthme et des bronchites, c'est dû à la
pollution. D'ailleurs ça correspond toujours au pic de pollution.
« Ca m'a fait arrêter de fumer ».
En dehors des bruits de voisinage, il y a le bruit des avions : on
n’entend pas la télé. Tout vibre. On arrête de discuter. Le Concorde
fait vibrer les carreaux.
Il y a aussi le problème des vents qui ramènent les bruits et les
odeurs. Aux heures de pointes, les avions passent parfois par 6 à la
fois et toutes les 2 minutes. Sur Roissy, c'est toute l'année en raison
des salons qui ont souvent lieu le week- end. la nuit, ils passent,
c'est 2 heures, ils nous réveillent.
La famille utilise l'avion. C'est normal qu'il y ait des avions mais il
faudrait qu'il ait des aides pour les riverains. On ne peut pas dire
non aux aéroports.
La famille part le plus souvent possible en Normandie, environ une fois
par mois. Es se rendent compte qu'ils sont nerveux, stressés par le
bruit : « On s'emballe pour un rien, on s'énerve sur les
gamins qui font du bruit ».
Les craintes résident dans l'insécurité: « On a peur que ça
devienne comme aux US, on se sent en insécurité ». Ils pensent aux
accidents d'avion, notamment en raison des collisions successives de
ces derniers temps : « Quand il y a une collision, ça nous
rappelle que nous habitons là ».
Ils sont inquiets pour les deux pistes qui vont s'ouvrir, le bruit sera
multiplié par deux : « Où vont-ils passer ?. Dans les
écoles, les enfants n’entendent pas la maîtresse ». On constate
des problèmes de surdité.
Note qualité de vie 5
Note gêne 7
Incidence Enviro-santé Nervosité, stress, surdité des enfants
le problème essentiel réside dans l'insécurité et le manque de responsabilité de chacun.
Il dépasse la gêne due au bruit des avions qui bien qu'intolérable,
demeure un phénomène « normal ». Les conditions de vie de la
famille sont difficiles dans une cité peu rassurante, dans un
appartement mal isolé, qui se dégrade. Ils réclament des aides et un
peu d'égard de la commune pour leur bien-être.
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Gon10
Femme, sans emploi, 33 ans, mariée, époux chauffeur livreur, 3 enfants,
locataire de son appartement depuis 11 ans, à 20 km de
l'aéroport : Originaire de l'Aisne, elle a trouvé un
emploi à Roissy par l'intermédiaire de son parrain. Il y a 6 ans
qu'elle a été licenciée. C'est son parrain qui lui a trouvé son
logement sur Gonesse. Elle espère retourner à St Quentin car ici les
gens ne sont pas sociables, il y a de la délinquance, de la violence,
des cambriolages : « Ce n’est plus possible de vivre
ici ». Ca a mal évolué, les gens sont plus agressifs qu'avant
car il y a moins de travail, ils sont désœuvrés. On ne s'entend pas
avec les gens des autres immeubles. en revanche, il y a eu une
amélioration de l'habitat sur Gonesse, il y a de beaux pavillons, de
meilleures infrastructures routières, l'installation de grandes
surfaces, un collège... Mais dans le quartier il n’y a pas grand chose,
pas de structure pour les jeunes, ils sont trop libres. Il manque des
îlotiers, il n’y a pas assez de patrouilles, on manque de sécurité. Il
faudrait plus d'emploi pour les jeunes qui n’ont pas de but.
La présence de l'aéroport est pénible car elle engendre des nuisances.
Mais il faut qu'on s'adapte, c'est la modernisation. « Il faut
accepter la modernisation ». « Quand je suis arrivée, j'ai
été perturbée car il n’y a pas d'avion par chez moi ». « Je
me suis intégrée à la région. Ce n’est pas dramatique les avions. Il
faut suivre le courant ».
La personne est dépressive et stressée. Elle a peur qu'on la cambriole
car elle l'a déjà été : « Il faut attendre que ça passe.
C'est une angoisse ». Elle a peur pour ses enfants, peur qu'on les
agresse : « Mon fils n’a pas de répondant ».
« C'est pour ça qu'on veut partir ». Elle voudrait une région
avec des espaces verts.
Quand elle travaillait, c'était pire : les enfants, le travail,
les transports. Elle avait peur de la foule. Elle devait prendre le
bus, le train, le RER, tout cela était une grande source de stress pour
elle.
Le bruit des avions fait vibrer l'appartement, on n’entend plus la
télé. La nuit ils passent aussi. On s'y est habitué. Quand le Concorde
passe le mur du son, c'est terrible, c'est comme une détonation. En
journée, il passe à 11H15, à 22H30/23H le soir. E y a moins de bruits
ambiants, on le remarque plus. Les autres gros avions font à peu près
le même bruit : « On s'y est habitué ». C'est quand ils
atterrissent qu'ils font le plus de bruit. Le Concorde, c'est quand fi
décolle.
Il n’y a pas d'aides proposées aux riverains, si ce n’est pour les
nouveaux immeubles ou les immeubles rénovés qui sont isolés. Pas
d'isolation des fenêtres dans l'appartement. « Mais les avions ne
me gênent pas à ce point ». Ce sont surtout les gens qui la
gênent, sa région d'origine lui manque aussi : « Je n’aime
pas Paris. Ca me fait peur, la foule, les gens se regardent de travers,
il n’y a pas de sincérité, pas de contact ». Son mari travaille à
Roissy, ils restent donc ici pour l'instant.
N’ai jamais pris l'avion mais elle aimerait bien en avoir l'occasion.
Elle n’a pas de problème de sommeil : « S'il y avait 5 ou 6
avions en plus, ce ne serait pas gênant ». D'après elle, les gens
de Goussainville sont plus gênés.
La présence de l'aéroport ne nuit pas à la santé, au contraire sa
présence est nécessaire, « ça donne du travail ».
Note qualité de vie 7
Note gêne 5
Incidence Enviro-santé non, c'est un peu un écran à son anxiété
Les avions sont un inconvénient normal : il faut vivre avec son
temps. La source d'angoisse sont les cités, la délinquance, la
violence, l'inactivité des jeunes. Voudrait retourner à St Quentin mais
son mari n’y trouverait pas de travail. Depuis qu'elle ne travaille
plus, elle est moins dépressive. Elle préférerait avoir 10 avions de
plus par jour que tous ces gens. Ses souhaits : monter un jour
dans un avion et qu'il y ait du travail pour les jeunes.
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Gon11
Au chômage, 47 ans, marié, épouse manutentionnaire à Roissy, 5 enfants,
propriétaire de sa maison depuis 11 ans, à 5 km de l'aéroport, au sud
ouest de Roissy : Venu à Gonesse pour ses enfants. Avant
ils vivaient à Gennevilliers et ce n’était pas bien pour les enfants
car il y avait de très mauvaises relations pour les adolescents. Là,
c'est mieux, c'est une cité pavillonnaire de trente trois logements.
Mais il rencontre encore des problèmes parce qu'il y a différentes
familles, de différentes nations. « Il ne faudrait pas de mélanges
raciaux en raison des différences de mentalités. E faut respecter ce
qu'on a choisi, sinon on dégage ».
Il faudrait améliorer l'éducation des jeunes et que l’État soit plus
responsable : il ne fait rien pour les aider, il ne prend pas les
jeunes en main pour l'avenir.
Un autre problème qu'il n’avait pas à Gennevilliers: les avions.
« On se réveille toutes les nuits. C'est un problème
supplémentaire très important. Pendant les vacances c'est encore pire
car l'été il y a plus de départs donc plus de trafic.
Toutes les cinq ou dix minutes il y a un avion qui passe ».
« Quand on ouvre notre porte c'est impossible. Quand c'est le
Concorde, la maison tremble pendant 15 minutes.
Même le soir. C'est le pire ». « C'est impossible de s'habituer ».
Les habitants ont fait des pétitions, des manifestations et certaines
villes en ont retiré des bénéfices : aides, réductions, travaux à
Roissy et à Goussainville. Mais à Gonesse ça n’a rien changé.
Le bruit des avions me perturbe, on ne dort pas. Le sommeil est
toujours interrompu. Les enfants se réveillent souvent mais ils
s'habituent mieux.
Si il nous rend malades nous ne nous en rendons même pas compte. Ma
femme travaille à Roissy. Elle perd la mémoire. Elle a eu un malaise à
son travail qui n’a pas été diagnostiqué.
ne sait pas comment les choses vont évoluer: On supporte de moins en moins le bruit quand on vieillit.
Il ne sait pas non plus ce que l'avion dégage comme pollution:
« On ne sait pas ce qu'on respire. On peut avoir une maladie, on
ne sait pas d'où elle vient.
Il craint la pollution, ce qui tombe des avions. On mange des fruits,
les enfants prennent des pommes sur les arbres, il peut y avoir des
conséquences.
Il a peur que son bien immobilier soit invendable : « Qui
voudrait de ma maison ? Je vais être perdant. Je serai obligé de
tout abandonner. Or, je ne compte pas rester. Je ne sais pas où aller
mais je cherche la tranquillité.
J'ai peur de ne pas pouvoir vendre. Mais il estime que ce n’est pas
trop dramatique et qu'il y a pire. « Je supporte. C'est le seul
choix que j'ai ».
E prend l'avion tous les ans pour retourner dans le pays d'origine (immigré deuxième génération).
Note qualité de vie 4
Note gêne 10
Incidence Enviro-santé avions néfaste pour la santé peut-être a long terme.
Deux sources de nuisance : la vie en cité et les problèmes raciaux
et des jeunes qu'elle entraîne et le bruit des avions. Désir de partir
mais il n’en a pas les moyens financiers. Ne comprend pas qu'il n’y ait
pas d'aides accordées aux riverains. Les habitants de Gonesse ne sont
pas pris en considération, ils ne sont rien pour les pouvoirs publics.
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Gouss01 : Entretien simultané F : 27 ans aide soignante H : 31 ans instituteur ; mariés ', sans enfant.
Logement de fonction depuis 1 ans et demi. Il est originaire de la
région. Le vieux pays est décrit comme vivant même s'il n’y a pas de
mairie. Il y a une association de défense des riverains et d'autres
associations culturelles. Quand l'aéroport s'est construit, les gens
ont eu très peur que la piste passe juste au-dessus d'eux, ils ont tous
déménagé, et certains ont vendu leur maison. Beaucoup de logements
murés ou squattés au vieux pays, ils ne comprennent pas pourquoi Roissy
ne s'en préoccupe pas plus. Les seules nuisances qu'ils reconnaissent
sont aériennes. Quand le Concorde passe, les vitres bougent, il y a des
vibrations, et ils ont l'impression qu'il va s'écraser. Ils arrêtent
toute activité au passage du Concorde. Leur rythme journalier est
ponctué par les avions : à 5h30-6 heures il est réveillé par les
avions, et à 11h20 mn il y a le Concorde. En juillet-aout au moment des
départs en vacances, le bruit est continu. Les gens qui ont des jardins
ouvriers se plaignent des dépôts de kérosène. Quand il y a du
brouillard et pas de vent, ils sentent le carburant. Les amis qui
viennent chez eux ont énormément de mal à dormir. Ils estiment qu'une
route passante, c'est pire que les avions, quand la voiture passe, ça
donne un bruit sourd, en continu. Mais ils pensent que c'est aussi une
question d'habitude. Quand on est dans l'avion, on ne pense pas à ceux
qui sont en dessous. lis pensent que même avec des regroupements, des
pétitions, ça ne changerait pas grand-chose. Qu'il y ait des pétitions
ou pas, « ils » auront le dernier mot, « ils »
feront leur projet.
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Gouss02 : Entretien simple H : 82 ans marié, retraité ; président association de riverains depuis 30 ans.
Propriétaire pavillon depuis 38 ans. Pour lui, l'aéroport représente
toute l'économie du val d'Oise, c'est un des pôles de développement. Il
dit que l'aéroport s'est construit en catimini. Il pense qu'on ne
s'habitue pas au bruit des avions, qu'il y a des répercussions
nerveuses. Il se déclare trop vieux pour déménager et que de toute
façon à condition de trouver un acheteur il perdrait 50 % du prix de sa
maison. Il parle essentiellement des actions et procès qu'il a menés
avec son association contre l'ADP. Il dit que l'on peut porter plainte
contre son voisin parce qu'il fait trop de bruit, mais contre l'ADP on
ne peut rien faire. Il dénonce la volonté de construction des mairies
des communes exposées. î Il pense qu'il faudrait prendre en compte
l'insonorisation totale des logements, et pas seulement les fenêtres.
Il juge les politiques et les associations impuissants face à
l'aéroport.
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Gouss03 : Entretien simultané : 67 ans, retraitée ; H : 72 ans, retraité ; mariés.
Propriétaire pavillon depuis 28 ans. Quand il s'est installé, il ne
savait pas que l'aéroport allait exister. Avant l'aéroport, il avait la
sensation de résider à la campagne où il faisait bon vivre, depuis des
populations différentes se sont installées et c'est devenu une zone
dortoir. Les nuisances de Roissy-en-France n’ont rien arrangé, beaucoup
de gens ont quitté la région à cause de ça. Il n’y a plus de commerces
de proximité. Il dit ne pas avoir les avantages économiques de
l'aéroport et notamment le dégrèvement des impôts locaux. Pour lui, la
plus grosse nuisance de Goussainville est l'aéroport : les avions
ce n’est pas invivable, mais ça dégrade le cadre de vie. Il pense que
l'aéroport s'est agrandi de façon incroyable, en plus ils ne respectent
pas les lois de l'aéronautique car il entend des avions la nuit alors
qu'il ne devrait pas y en avoir. Avant il pouvait manger dehors, mais
maintenant c'est parfois impossible ou alors il faut se taire. Il
évoque des créneaux où le trafic est plus important : entre midi
et 14h, le soir, les périodes de vacances. Il cite également le passage
du Concorde à 11 h20. Il parle de la pollution du kérosène qui s'évacue
comme les vapeurs de gaz oïl et de carburant. Il a un dossier
d'indemnisation auprès de l'ADEME en cours. Il a tardé à demander une
indemnisation, car accepter l'argent c'est accepter les nuisances. Il a
changé d'avis car il s'est rendu compte que c'est le pot de fer contre
le pot de terre, la bataille était perdue d'avance. Il regrette que
toutes les pièces du logement ne soient pas prises en compte. Il dit
que l'été, fenêtres ouvertes, l'insonorisation ne sert à rien.
Il a pensé à déménager, mais il estime qu'il perdrait 20 à 30 % du prix
de sa, maison. Personne ne peut rien faire, les manifestations n’ont
pas empêché les pistes. Madame Voynet parle beaucoup de pollution mais
jamais de l'aviation.
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Gouss04 : L'interviewé
est un retraité de 62 ans, marié et père de deux enfants, mariés
eux-mêmes. Il est grand père de 4 petits-enfants. Il habite un pavillon
de 5p avec un petit jardin, dont il a fait lui-même tous les travaux à
partir de 1971, pavillon qu'il a racheté à un ami après l'accident du
Tupolev, tombé précisément à cet endroit (l'école Pasteur) :
plusieurs habitants sont partis vivre ailleurs, ne supportant plus ce
souvenir. Il était chauffagiste, sa femme agent d'entretien, leurs
revenus sont de l'ordre de 10 KF mensuels. Le plus important pour lui
c'est le bruit, ensuite l'air pollué par les avions, et l'eau. Il est
né en Italie, au Nord de Venise, et il y a vécu jusqu'à 19 ans, âge
auquel il est venu travailler en France, en 1955. Devenu retraité, il
n’a plus une minute de temps libre : « je fais tout. le fais
le manger, je fais la lessive, je fais la peinture, tout ! je fais
tout, comme ça on est tranquille ». lis ne partent jamais en
vacances, ni en week-end; ils n’ont aucun endroit où fuir le bruit des
avions : « on dit souvent qu'on s'habituer. Ce n’est pas vrai
1 On ne s'habitue jamais. « Il trouve que le bruit « c'est pareil
depuis vingt ans ». C'est surtout grave le soir à partir de 19h.
Il ne parvient pas à imaginer comment serait sa vie si son logement
était totalement silencieux. Les décollages sont beaucoup plus bruyants
que les atterrissages, et parfois c'est toutes les deux minutes. S'ils
passent très bas, ils empêchent de suivre une conversation dans son
pavillon. lis le réveillent vers 5h30 ou 6 heures du matin, et
l'empêchent de s'endormir le soir. Il n’a jamais pris lui-même l'avion;
il n’entend aucune différence dans leur bruit depuis vingt ans. Le
Concorde : « Ne m'en parlez pas 1 C'est la belle bête mais
alors... C'est strident mais bref. Ça bouge le cœur »... La seule
solution, c'est qu'il n’y ait plus aucun avion. Les petits avions des
aéro-clubs gênent beaucoup moins, ils les appellent « avions à
pédales » , parce qu'ils passent très lentement. Les avions à
hélices sont presque aussi bruyants que ceux à réaction. La peur
des accidents est restée vivace dans ce quartier, où l'on connaît par
cœur leur liste complète depuis la chute du Tupolev.
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Gouss05 : L'interviewée
est une femme de 35 ans, mariée et mère de deux enfants, technicienne
en milieu hospitalier, habitant un pavillon de 6 pièces avec un jardin
d'environ 600M2. Le mari est chauffeur-livreur. Leurs revenus sont de
14 KF. L'ambiance est sécuritaire dans ce pavillon gardé par un chien
très efficace. L'interviewée pratique le judo, et déclare que sa
préoccupation n°1 est la sécurité; en second lieu seulement elle se
plaint des avions : le ménage est en train d'isoler la maison
contre le bruit. L'air sent le kérosène, il y a un dépôt de gras sur
l'eau; sa famille boit de l'eau en bouteille. Concernant
l'environnement, elle estime que le problème le plus grave c'est le
bruit des avions « parce que l'insécurité c'est partout! ».
Sa maison n’aura pas droit aux aides à l'isolation acoustique, car ils
n’ont acheté qu'en 1984. « En 1984 il y avait beaucoup moins de
bruit que maintenant, c'est devenu dramatique ! » , et
c'était plus facile de supporter le bruit « quand on était jeunes,
on avait vingt ans ». Lors de la grève d'Air France, elle s'est
aperçue que c'est cette compagnie qui selon elle fait le plus de
bruit : « les avions qui décollent très très haut ne posent
pas de problème. Ceux d'Air France sont beaucoup plus lourds, ils ont
plus de mal à décoller ». Elle est arrêtée pour maladie en ce
moment, et constate la différence d'ambiance sonore avec une semaine
normale : « Ça va quand on travaille, bon les week-ends on
s'en accommode, mais là je trouve ça très pénible ! » Sinon,
le quartier et les voisins sont agréables, l'insécurité proviendrait
des collectifs dans Goussainville. Le bruit des chiens, le leur et
ceux des voisins, est un bruit relativement positif puisqu'il signifie
que le quartier est bien surveillé malgré le bruit des avions qui peut
fournir un écran acoustique à celui des agressions et de l'insécurité.
« Le plus dur à supporter c'est le retour des vacances, il faut se
réhabituer, quoi. De ce point de vue là, je préfère encore le
Concorde. » Cependant, le souvenir marquant de son enfance au
Tillay c'est l'accident du Tupolev, qui a coupé en deux la maison en
face de chez elle... Un vieux voisin garde la mémoire de tous les
accidents aériens depuis l'avant guerre. « Quand je raconte aux
gens que j'habite près de l'aéroport de Roissy, que j'ai le TGV qui
passe, et la Francilienne en plus, il me disent que je suis folle
d'habiter là ! » Le couple s'est donné deux ans pour observer
l'évolution du trafic aérien et partir éventuellement dans l'Oise,
malgré l'éloignement de leur lieux de travail et les frais de transport
que cela entraînerait. Ils envoient les enfants le plus souvent
possible chez leur grand-mère à Perpignan « et on doit les mettre
sur l'avion à Orly, c'est un comble ! » Les bruits de la
campagne ou de la nature, même violents, ne la gênent pas, mais un
tracteur à 4 heures du matin certainement (c'est le cas dans les
faubourgs de Perpignan... ) Elle avait d'ailleurs une volière de
tourterelles : le voisin s'est plaint de leur bruit, elle a du
prendre un lapin Le silence « c'est bizarre » , car elle a du
bruit à son travail et du bruit à la maison, « mais ça serait
agréable de temps en temps ». Pourtant, elle n’aime pas le
silence, angoissant ainsi que la solitude, et elle « allume la
télé tout le temps » , mais si c'était totalement silencieux, ce
ne sont pas les avions qui lui manqueraient, mais bien le bruit des
enfants, celui de la vie.
Les avions sont le plus gênants « quand ils font leurs essais de
réacteurs, et qu'on essaye d'écouter la télé ». La différence est
très nette entre les atterrissages et les décollages : elle
préfère les atterrissages, car les avions sont plus visibles, et ils
font moins de bruit. Les décollages seraient supportables « s'ils
décollaient un petit peu plus haut, comme le Postal, il me dérange
pas. » Cette préférence n’est pas due au fait que le Postal est un
avion à hélices, mais au fait qu'il « prend beaucoup plus
haut ». Le bruit des avions a changé, mais en mal : « il
est plus fort, il est plus lourd, plus grave, il dure plus
longtemps ». Ni elle ni son mari n’ont jamais pris l'avion, même
pour Perpignan. Pourtant, « l'aviation est une belle chose ».
« On le prendra bien un jour, l'avion. On ira au Canada ».
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Gouss06
Chauffeur livreur, 33 ans, marié, 2 enfants, locataire de la maison
depuis 6 ans, depuis 20 ans avec ses parents, à 1 km de l'aéroport, au
nord de Roissy) : Ses parents, originaires du Nord, se
sont installés à Goussainville pour raisons professionnelles. La maison
occupée actuellement est celle que ses parents habitaient en location
et dont il a repris le bail Le problème numéro 1 de Goussainville,
c'est la délinquance : « On ne peut rien avoir de neuf. On
rénove tout et tout se recasse ». La commune est bien équipée pour
une petite commune
stade de foot, piscine. Mais les habitants saccagent tout et la piscine est devenue impraticable
L'emplacement de la maison est agréable, en pleins champs mais eue se
trouve en bout de piste et, l'été, toutes les 30 secondes et toutes les
minutes l'hiver, un avion décolle : « Avec les jumelles, on
voit le pilote ! » Le pire de tout, c'est quand le Concorde
décolle, c'est le plus bruyant (plus de 110 dB) et il décolle trop
bas : « Les vitres de la maison vibrent », « Mes
enfants se bouchent les oreilles », « Je suis prêt à recevoir
des gens pour filmer le Concorde à 300 ou 400 mètres ». Sans
compter les essais, même si c'est moins fort, on les entend quand même.
Les avions devraient avoir des réacteurs moins bruyants et décoller
plus loin des habitations. Ce serait l'amélioration à apporter en
priorité à Goussainville.
Malgré les travaux d'isolation aux fenêtres, à la charge du locataire,
le bruit reste difficilement supportable. Même la nuit les avions
décollent: « Ils ne respectent pas le sommeil des gens. Ils
décollent à 2 ou 3 heures du matin ».
En cas de catastrophe, la personne interrogée se déclare aux premières
loges : « L'école avait été touchée lors de l'accident du
Tupolev ».
En plus des avions, l'environnement souffre du bruit des petites
départementales, qui demeure néanmoins acceptable. En revanche, les
voitures génèrent de la pollution. Mais ici, l'air n’est pas plus
pollué qu'ailleurs : « Je livre tous les jours sur Paris et
on ressent encore plus la pollution qu'ici ».
Le bruit des avions est plus insupportable l'été (on vit plus en
extérieur ou fenêtres ouvertes et le trafic est plus intense). Le
Ministre des Transports devrait être plus vigilant, d'autant qu'il va y
avoir une troisième piste qui va s'ouvrir: « S'il y a un problème
en plein décollage, ce sera sur Goussainville. Toute la ville sera
écrasée. Nous sommes dans une zone à hauts risques ».
Malgré tout, l'interlocuteur reste en raison du loyer, très bas. De
plus, ses parents habitaient là et il ne voudrait pas que d'autres y
habitent. C'est sentimental.
La personne utilise l'avion pour partir en voyage : « C'est
un avantage d'être à côté ». Elle souhaiterait partir le week-end
et va chez sa sœur en Normandie de temps en temps : « Je
trouve que c'est très, très reposant, ce qui montre à quel point le
bruit est fatiguant ». La qualité du sommeil est troublée, on se
repose mal, on se fatigue plus vite que ceux qui vivent à la campagne
par exemple.
La
crainte essentielle est une catastrophe aérienne due à un problème de
décollage ou à un attentat sur un avion. E redoute l'ouverture de la
troisième piste dans un an : « Ca va être incroyable, de pire
en pire ». Il trouve d'autant plus inadmissible que l’État ne
rembourse pas les travaux d'isolation engagés par les riverains ou
qu'aucune aide de quelque nature que ce soit ne soit allouée.
Note qualité de vie 5
Note gêne 10
Incidence Enviro-santé N. S. P.
Malgré délinquance et bruit, reste attaché à son logement (lien
sentimental et loyer très attractif) La crainte d'un accident d'avion
est très souvent évoquée
Victime d'un gouvernement qui ne respecte pas la qualité de vie des
citoyens en n’hésitant pas à ouvrir des pistes supplémentaires et qui
n’offre aucune compensation d'aide financière.
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Gouss07
(Chef d'équipe au PTT, 45 ans, divorcé, propriétaire d'un appartement
neuf, isolé aux narines, depuis novembre 1997, à 2 km de l'aéroport, au
nord-ouest de Roissy) Revenu depuis novembre à
Goussainville après avoir vécu à Gonesse à partir de 1989 à la suite de
son divorce. Préfère Goussainville plutôt que Gonesse car il y a des
attaches familiales et professionnelles. Pour lui, il y a le même bruit
ici qu'à Gonesse et à Gonesse, c'est presque pire.
Depuis 29 ans qu'il habite Goussainville, il constate une évolution de
la population : « la délinquance a augmenté de façon
vertigineuse. Dans 5 ans ce sera Harlem ». Il impute ce changement
à la crise économique où il n’y a plus de place pour les faibles.
Goussainville présente néanmoins des avantages, comme : son centre
commercial, le train, les transports en commun, « on est à 15
minutes de Paris » et la commune est très bien équipée. Mais il y
a beaucoup de misère à Goussainville : 11 y a beaucoup de médecins
et de pharmacies, c'est lié à la misère. E y a de plus en plus de
dépressifs ».
Pour lui, les gens sont mal traités: « Le bruit est un manque de
respect ». Il faudrait les informer davantage sur les aides qu'ils
peuvent avoir pour améliorer leur cadre de vie. Il faut les
responsabiliser pour qu'ils demandent plus. Souligne que Goussainville
devient une commune envahie par le béton et c'est ce qui entraîne les
problèmes de santé : « C'est psychologique ». Les
enfants sont habitués :"C'est comme aux US, les gosses poussent
dans le béton. Or, chômage et béton = délinquance ».
A Goussainville, il y a le bruit des avions mais aussi celui du train.
On s'habitue au bruit, on devient sourd, on parle plus fort. Reconnaît
qu’économiquement « il est impossible de supprimer les
avions ».
Mais Goussainville est une zone sinistrée et il est inacceptable que
les habitants, paient des impôts locaux : « A Roissy en
France, ils ne paient pas d'impôts alors que nous oui et nous sommes
plus gênés qu'eux par les avions. C'est un manque de respect pour
l'être humain ».
Le sommeil est perturbé: « On croit qu'on s'habitue mais non. Je
suis nerveux de nature mais je le suis encore plus avec le
bruit ». Le Concorde est l'avion le plus bruyant mais c'est un
avion de prestige. « Si il était rentable, on l'accepterait mieux.
Parmi les avantages que l'on pourrait accorder aux habitants de
Goussainville en compensation du bruit des avions, il y a la gratuité
des voyages en avion, par exemple.
La personne interrogée craint aussi qu'il y ait un jour un problème de
réacteur et qu'il y ait « un scratch comme en 74 ». Rêve de
quitter Goussainville à la retraite sans trop y croire pourtant
« Ca fait partie des rêves ». Mais si la proximité de
l'aéroport est ressentie comme une gêne, « il ne faut pas oublier
qu'il a créé des emplois et qu'il fait vivre une partie de la
population ».
Note qualité de vie 4
Note gêne 10
Incidence Enviro-santé pollution: « Les arbres sont remplis de kérosène ». nervosité
Met en évidence les aspects positifs d'habiter dans une commune bien
équipée et qui vit de l'aéroport, et les contreparties, lourdes à
supporter qui font de Goussainville une zone sinistrée
Bruit des avions qui porte atteinte à la santé nerveuse des individus,
extension des constructions qui entraîne toujours plus de délinquance,
exposition aux risques d'accidents aériens de la population qui doit
tout supporter sans compensation de l'état.
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Gouss08
Retraitée, 75 ans, veuve, locataire de son appartement depuis 40 ans, à
7 km de l'aéroport, à l'ouest de Roissy : Elle a habité
le premier HLM de Goussainville où elle vit toujours. Elle a la
nostalgie de l'époque où l'on vivait à Goussainville l'été les fenêtres
grandes ouvertes. Maintenant, ce n’est plus possible en raison des
agressions et des cambriolages : « Il n’y a plus de
sécurité ». Avant, Goussainville était une petite ville de
campagne, tranquille, où tout le monde se connaissait. Aujourd'hui, il
n’y a plus de petits commerçants. La commune a grossi et est passée de
12 000 à 30 000 habitants. Goussainville se rénove énormément mais
les espaces verts disparaissent, il n’y a plus d'endroits sûrs pour se
promener, les enfants n’ont plus les champs pour s'amuser comme
autrefois. Tout est construit. Si bien qu'on s'enferme devant sa
télé : « On souffre d'une insuffisance vitale ».
Pour améliorer les conditions de vie à Goussainville, il faudrait qu'il
y ait plus de surveillance de police. Actuellement, il y a un grand
laisser aller : « Les fleurs sont ravagées, plus rien n’est
respecté. Les parents n’éduquent plus leurs enfants ».
L'Office d'HLM a fait des travaux d'isolation des fenêtres et depuis,
« on dort mieux malgré le bruit de la rue et des avions ».
S'inquiète des deux nouvelles pistes qui doivent ouvrir prochainement.
Elle évoque le Concorde qui passe deux fois par jour et qu'on n’entend
pas en ce moment en raison de la grève. Sans compter les 747 qui
décollent: « L'été, les fenêtres ouvertes, ce n’est pas
possible ».
Vit dans un environnement bruyant: le voisinage de l'immeuble, les feux
tricolores sur le trajet qui mène à la gare, les voitures qui passent
au mépris des gens qui traversent... Tout cela dans un bruit sourd. Le
pire, c'est le Concorde, deux fois par jour, qui fait vibrer tout
l'appartement. Par beau temps, il vole plus haut et on l'entend moins.
C'est surtout quand il décolle La nuit, il y a les gros avions qui
passent à 2H30. Le bruit des 747 est plus sourd. Ils décollent tous les
uns à la suite des autres. L'été, on ne peut pas parler dehors, les
avions décollent et atterrissent sans cesse.
La personne se déclare trop âgée pour remédier à sa situation : Je
ne peux rien faire. Je crains qu'on ne puisse plus dormir. Elle s'est
habituée au train qui passe à 50 mètres de chez elle mais ce n’est pas
possible de s'habituer avec les avions.
Elle prend l'avion deux ou trois fois par an pour aller voir sa fille
qui vit à Grasse. Et elle a conscience, qu'à ces moments là, elle prend
part à la gêne de bruit : « C'est une petite vengeance ».
Est attachée à son appartement : « Je l'aime. Les avions ne
me feront pas partir ». Pourtant, elle a du mal à regarder sa télé
dont l'image est brouillée malgré l'investissement d'une antenne sur le
toit de l'immeuble.
Elle prend des médicaments pour dormir mais cela a toujours été le cas.
Elle constate les effets de la pollution due au kérosène sur
l'encrassement des vitres de l'appartement qu'il faut nettoyer toutes
les semaines.
Les craintes exprimées : surtout sur l'ouverture des deux futures
pistes qui vont venir perturber le sommeil : « Les gens de
Strasbourg n’en ont pas voulu, donc ça vient sur Roissy. Ca crée une
inquiétude pour nous, pour le bruit et la pollution ». « Ici,
on n’a rien, on ne peut même plus se promener ». '«Les avions
gênent tout le monde ».
Note qualité de vie 7
Note gêne 8
Incidence Enviro-santé Non, mais le sommeil va être perturbé.
Femme âgée qui n’a jamais quitté Goussainville. Tout se dégrade, les
gens ne communiquent plus, la ville ne propose rien Le bruit des avions
empire inévitablement. Très inquiète de l'ouverture des deux futures
pistes. Elle ne peut pas partir car elle est trop vieille et elle est
attachée à son appartement.
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Iver03 : Une
femme de 42 ans, mariée avec deux enfants, vivant dans une maison de
ville de six-sept pièces « un peu biscornue » , car issue de
la réunion de deux maisons plus petites. Elle travaille comme
secrétaire de mairie à Tremblay. Son mari est maître d'hôtel. Leur
niveau de revenus et de 24 KF. L'important pour elle, dans l'ordre, ce
sont les enfants, la famille, son mari, son travail. Ils ont choisi de
vivre là, pour la proximité de leur travail et les bonnes
communications, enfin pour le rapport qualité prix de l'endroit. Ce qui
fait problème pour elle que ce sont les avions, surtout depuis l'accord
sur la nouvelle piste : les problèmes d'environnement sont
importants. Le bruit des avions s'est accentué, surtout la nuit. Elle
trouve les charges locales et foncières très chères pour un tel
environnement. Cela ne semble pas sans rapport avec le fait
qu'auparavant elle vivait à Bagnolet en HLM, proche du périphérique, et
qu'elle entendait bien le bruit de cette circulation, dit-elle. Depuis
deux ans qu'ils sont là, ils commencent à connaître un peu mieux les
voisins, surtout à travers les enfants. Ils reçoivent beaucoup de
visites, des amis s'installent eux aussi dans le coin. Mis à part les
avions, le seul inconvénient de leur nouvelle existence c'est le café
d'en face, un café à camionneurs... Elle dit retrouver ici quelque
chose de son enfance d'exilée espagnole à Montauban, la verdure, la
campagne. Depuis qu'ils vivent là, ils ne sont pas encore retournés au
cinéma. Concernant le bruit, elle dit que maintenant il y a beaucoup
plus de moteurs qu'autrefois, et davantage de bruit la nuit. Elle même
se trouve bruyante quand elle fait son ménage. Un bruit de tracteur tôt
le matin, ou la bétonnière d'un bricoleur du dimanche gâchent le
plaisir de la campagne, elle préfère encore les avions ! Les
avions ne sont gênants, en fait, que quand le vent est porteur
« il y a des jours où on ne les entend pas ». Mais les jours
de décollage on les entend très fort ; « le dimanche on les
entend même en continu, c'est ce qui dérange le plus ». Le soir,
parfois jusqu'à minuit, elle entend des avions ; les étés
davantage qu'à la mauvaise saison. Lors de la grève d'Air France ils se
sont aperçus que l'essentiel de la gêne, y compris la nuit, correspond
aux vols de cette compagnie. Le bruit influe sur la santé, il porte sur
les nerfs, il est stressant. Elle est plus sensible au bruit lors de la
rentrée de septembre, parce qu'elle a passé des vacances au calme.
Quand le bruit d'un avion est extrêmement fort, il lui est arrivé de
sortir dans la rue pour regarder ce qui se passe. Cela lui arrive aussi
lors des survols du Concorde, « parce qu'il est beau »; son
bruit est très fort, mais il est très court.
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Iver05
femme de quarante-trois ans, agent des postes, en congé parental, cinq
enfants. Propriétaire d'une maison de village depuis dix ans. Quitte la
région pour raisons professionnelles. Elle vient de vendre la maison.
Satisfaite du prix. : Maison de village mitoyenne.
Double vitrage. 10 km des pistes, aux croisées des axes aériens. C'est
un rapprochement familial et professionnel qui les a amenés à habiter
ici. Ils sont originaires de Seine-et-Marne. Spontanément, ce qui a
changé, ce sont les avions : il y a deux fois plus avions qu'avant
depuis l'année dernière. » On ne comprend pas pourquoi. On
évite d'ouvrir les portes, les fenêtres. On utilise rarement le jardin
à cause des avions. Cela fait trois ans que je n’utilise plus le
jardin : ils ont modifié les trajectoires : ils croisent
au-dessus du village. À l'intérieur, on avait le sentiment d'être
protégé, surtout du bruit. Le trafic routier ici n’est pas du tout
gênant. J'ai toujours été sensible au bruit, mais ici, je l'ai surtout
découvert depuis deux ou trois ans. Les enfants, ça les énerve :
ils parlent plus fort,, ils augmentent la voix. On entend pas la télé
avec les avions : les enfants se mettent à parler plus fort. On
considère que c'est un peu une erreur d'être venu ici : raison
économique et à cause du bruit. C'est l'été qu'on les entend le plus,
parce qu'on ouvre les fenêtres et il y a plus d'avions. La nuit je ne
suis pas gênée par les avions. Ma fille qui dort au grenier, aménagé en
chambre, ne s'en plaint pas. On parle de pistes en plus, mais ça ne
peut pas être pire que maintenant. »
Pas de peurs liées au risque d'accidents aériens.
Les avions c'est surtout du bruit (plus que pollution de l'aire, danger...
Il n’y a que moi qui suis gênée. Ni les enfants, ni mon mari ne s'en plaignent.
Je suis beaucoup plus sensible qu'eux.
Mais non je ne prends pas de médicaments à cause du bruit.
Note qualité de vie: 7. Note gêne: 5.
Ça ne m'empêche pas de vivre. Incidence environnement: non.
Forte sensibilité individuelle au bruit Projette ce vécu sur les
enfants Augmentation forte de la nuisance ces trois dernières années
Vente satisfaisante de la maison. Utilise peu le jardin mais pas de
troubles du sommeil.
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MAm01 :
Entretien simultané : F : 42 ans secrétaire ; H :
53 ans retraité SNCF ; mariés ; 5 enfants.
Elle est née ici. Propriétaire pavillon depuis 20 ans. Elle évoque une
commune agréable à vivre, mais parle de problème de désertification
(peu de commerces). La commune organise des activités et des voyages
pour les enfants. La commune est très bien équipée en infrastructures.
Les avions sont gênants surtout l'été quand il fait beau. L'été, les
doubles vitrages ne servent à rien. Elle ne supporte plus les avions
entre midi et 14h et le soir entre 19h et 21h, au téléphone, elle est
obligée d'interrompre la conversation. Elle décrit le problème des
bandes de jeunes, le soir, avec leurs mobylettes, qui les ont
contraints à mettre du double vitrage dans les chambres, mais aussi le
problème, le week-end, du bruit de la salle des fêtes. Elle reconnaît
que l'aéroport a généré tout autour de sa périphérie un essor important
mais il y aurait une mauvaise répartition des taxes professionnelle, de
plus, beaucoup de gens ici, travaillent à l'aéroport. Elle juge la
procédure d'indemnisation par l’ADP compliquée, et elle pense qu'ils
dépassent le plafond de ressources. Quand les enfants seront grands,
ils s'installeront à Valréas où ils ont une maison. Ils s'y rendent
autant que possible pour respirer. Ils partiront à cause du stress de
la vie parisienne, pas spécialement à cause de Roissy. En tant que
conseiller municipal, il participe à des réunions avec l'ADP, il est
donc informé sur le développement de Roissy.
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MAm03 :
Entretien simultané : F : 39 ans agent administratif Air
France ; H : 44 ans pilote de ligne ; mariés 3
enfants : Propriétaire maison depuis 10 ans. Il est
originaire de la région. Elle parle d'une commune rurale. Une partie de
l'aéroport est sur le terrain de la commune et donc il y a des taxes
importantes qui lui sont versées. Mais la commune est située en zone de
bruit, donc la construction est réglementée. Elle pense que le maire
décourage les actions contre l'ADP. Pour elle, la dépréciation du
patrimoine est compensée par la proximité du lieu de travail. Elle se
déclare la seule à entendre le bruit des avions dans sa maison. Au
décollage, ils ne peuvent pas se parler. Les vibrations qu'elle ressent
parfois très fortement sont irritantes pour le corps. L'été ils les
entendent plus parce qu'ils ont les décollages, alors que les 3/4 du
temps ils les entendent à l'atterrissage. Le Concorde règle les
horloges de la région. L'aéroport est une nuisance, mais avec toute
l'infrastructure qui a été faite autour de l'aéroport, et toute la
qualité de vie qui a été consécutive, ils évoquent une qualité de vie
rehaussée. Ils décrivent le problème de la pollution du kérosène
qui oblige à nettoyer le salon de jardin tous les 3 jours, à cause de
cela ils ne font plus de potager. On ne peut pas retourner en arrière,
il faut donc s'adapter. Il est, de plus difficile, pour un pilote de
ligne de râler contre l'aéroport. Pour eux, la seule action
envisageable, est de demander que les avions nouvelle génération
remplacent plus vite les avions ancienne génération.
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MAm04 :
Entretien simultané F : 37 ans employée France Télécom ;
H : 44 ans employé communal mariés ; 1 enfant : Propriétaires
pavillon depuis 13 ans. Quand ils ont choisi de vivre au Mesnil, Roissy
était déjà là, ils jugent donc difficile de se plaindre. L'avantage,
qu'ils trouvent à habiter près d'un aéroport est la bonne desserte des
transports en communs. Ils entendent les avions, mais n’y font plus
attention. Toutefois, ils les jugent gênants l'été, fenêtres ouvertes
ou quand ils sont dehors. Ils les entendent au décollage, mais quand
ils atterrissent, ils ne les entendent pratiquement pas. lis décrivent
le bruit des avions comme un gros bourdonnement qui varie selon les
avions et selon que l'air est sec ou humide. L'institutrice dit que les
enfants sont distraits par le bruit des avions et que c'est embêtant
pour la concentration. Dans la cour, ils voient parfois des tâches, ils
retrouvent des tâches violettes sur le linge étendu dehors, ils
n’imaginent pas ce que ça peut être d'autre que le kérosène. L'odeur
quand on l'a c'est toute la journée, ce n’est pas comme le bruit. On
est obligé de supporter, si on n’est pas content, on va vivre ailleurs.
Ils ont pensé à déménager, mais les prix de l'immobilier les obligent à
rester. Il y a l'économie du pays qui est en jeu, l'aéroport c'est
peut-être des nuisances, mais la France a besoin d'un aéroport. Ils
sont allés à la maison de l'environnement à Roissy et ont été
satisfaits des explications. Avec le doublement des pistes, le trafic
sera plus fluide, il n’y aura donc pas forcément plus de nuisances. Ils
entendent les associations à la télévision, mais se plaignent de
n’avoir jamais d'informations dans la boîte aux lettres.
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MAm06 : L'interviewé
est un homme de 28 ans, vivant maritalement, père d'un enfant. Il
travaille comme mécanicien chez Citroën à Aulnay, sa femme est
secrétaire. Leur niveau de revenus est de 14 KF. Ils habitent une
maison de ville de quatre pièces, dans laquelle il faudrait 80 KF de
travaux d'isolation pour le salon, et 40 KF pour la cuisine.
L'important pour lui est de mieux respirer, dit-il : il y a trop
de pollution, trop de déforestation, en Amazonie il y a eu des
milliards d'hectares de forêt coupée. Il ne fait pas confiance à l'eau
du robinet, il boit de l'eau en bouteille. Il est asthmatique, il est
soigné par désensibilisation; il attribue son asthme aux gaz des
avions, aux fortes chaleurs, aux pics de pollution. Les problèmes
d'environnement sont extrêmement importants pour lui, la pureté de
l'air en premier lieu, en second l'état des routes pour les rendre plus
fluides, en dernier la crainte des chutes d'avions. Il est né ici même,
ses parents habitaient cinq cents mètres plus loin; c'est la vie de
village. Il dira curieusement ne pas avoir de temps libre, ses
activités de loisirs l'absorbant entièrement... Une fois par mois ils
vont du côté de Péronne, dans la maison de ses beaux-parents, pour se
déstresser car ils n’ont pas de bruit d'avions. À la campagne, il n’a
jamais entendu des bruits agricoles. Le bruit des avions est
« gênant l'été pour le barbecue : un avion toutes les cinq
secondes » , il provoque des fissures dans la maison, des
vibrations du sol, « et ils construisent deux nouvelles
pistes ». Il faudrait mettre en place le
« contre-bruit » au décollage, dont il a lu la description
dans un article de la revue de l'ADP distribuée gratuitement dans la
région. Il met parfois la musique à fond, chez lui ou dans sa voiture,
« ça fait écran ». Parfois ce sont les voisins qui sont
gênants, avec leur escalier en bois, quand la petite dort. Gênants
également, les camions qui font du travail de nuit. Concernant les
avions plus particulièrement, le plus gênant ce sont les pics de
décollages vers 10, 11 heures jusqu'à 15 heures et le soir à partir de
22 heures jusqu'à une heure du matin. Il ne sort jamais de chez lui
pour voir passer un avion, « ça fait vingt ans que je les
vois ! Sauf le Concorde, mais celui-là passe vite ! » Le
bruit des avions a changé, la Caravelle a disparu, « elle mettait
longtemps à passer ». Il lui arrive de ne plus entendre les
avions, « mais seulement les tout petits ». Il n’est pas
certain que le bruit des avions ait une influence sur sa santé,
« mais ça rend nerveux, ça stresse ». Une solution, d'après
lui, serait de reverser correctement les fonds collectés contre le
bruit, et réservés aux accédants d'avant 1978.
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MAm07.
Femme 60 ans, d'origine portugaise, retraitée de la restauration
(collectivités). Habite ici depuis trente ans, propriétaire d'une
maison de ville depuis 1978. 15 km des pistes. Double vitrage : Son mari est venu ici, en premier, pour la construction de l'aéroport.
Se dit spontanément de plus en plus gênée à cause du bruit et de la
poussière. Elle n’ouvre plus les portes et les fenêtres. Les enfants
sont grands et ils sont restés sur la région.
Mais elle envisage de retourner vivre au Portugal avec son mari et une de ses filles qui est au chômage.
Le village est agréable : Le maire fait des efforts pour les
enfants et le troisième âge. Mais il n’y a pas grand-chose à faire ici,
surtout pour les jeunes
Les travaux sur la route. occasionnent beaucoup de bruit, des
poussières. Il y a de plus en plus d'avions. Depuis cinq ans, le trafic
a triplé et ils font toujours autant de bruit.
Parfois, on a peur des avions mais on vit avec.
Es vident leur réservoir d'essence avant de se poser. On est obligé de laver plusieurs fois les légumes.
Pour repartir au Portugal, ils vont revendre leur maison, mais ça ne
les inquiète pas : il y a beaucoup de gens qui travaillent à
l'aéroport qui cherchent à acheter une petite maison dans le coin. Ca
se vend bien.
N’utilise plus le jardin (à cause du bruit).
Pour dormir, elle utilise des bouchons de cire.
Il n’y a pas de période particulière sur l'année, en ce qui concerne le bruit.
Pense que parfois, elle est peut-être plus énervée à cause du bruit, on ne se repose pas comme il faut.
Parfois, c'est le ras-le-bol, surtout depuis qu'elle ne travaille plus.
Loin du bruit, près de la famille, au Portugal.
Ici, les gens disent parfois : c'est la rue du Portugal.
Pour l'isolation au bruit, pas d'aide par l'aéroport (maison achetée en
1978). Pourtant, à l'époque, quant on est venu s'installer ici et qu'on
a acheté la maison, il y avait beaucoup moins de bruit, l'aéroport
était en construction.
Note qualité de vie: 3. Note bruit avions : 10.
Environnement santé: peut-être : sinusites (pollution).
Sentiment
de lassitude, de « fin d'une époque » Très gênée par les avions
sans mécanismes de projection. L'indemnisation des riverains repose sur
des dates injustes. Inquiétudes environnementales : vidange des
réservoirs. Désir de partir. Pas d'inquiétudes sur la revente de la
maison.
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MAm08.
Femme, 60 ans, assistante maternelle à domicile. Maison de village.
propriétaires depuis 1987. Double vitrage sur certaines fenêtres.
Sur la commune depuis 1974, son mari travaillait pour la construction de l'aéroport.
Je ne me plains pas de mon cadre de vie.
C'est un petit pays agréable, on se connaît, on se parle entre voisins.
E y a tout à proximité : plus de commerces.
La proximité de l'aéroport, c'est bien : il y a tous les commerces ouverts tard et tous les jours.
44 a fait revivre le village. C'est positif, pour le travail, l'industrie.
Avant, quand il n’y avait pas d'avions ou beaucoup moins, c'était quand même plus agréable.
Les avions, c'est surtout le kérosène : pollution de l'air.
Quand on pose des questions, on nous dit que les avions ne rejettent rien, mais je ne suis pas d'accord.
le linge, je l'étends à l'intérieur de la maison (à cause des rejets).
Il y a de plus en plus de bruit avec les avions et ils sont toujours aussi bruyants, ça n’a pas changé.
L'été, on ne peut pas ouvrir les fenêtres (jour et nuit à cause du bruit des avions).
Quelques craintes que le bruit augmente, mais n’a pas l'inquiétude
quant à la revente éventuelle de la maison. C'est très demandé ici par
les gens qui travaillent.
En conclusion, ce qui est le plus gênant, c'est le bruit des gros
avions et le bruit des voisins : la maison est mitoyenne et mal
isolée et ils écoutent la musique, la télévision à fond, il faut
toujours leur dire de baisser.
Plus de bruit au décollage.
Un peu le sentiment que l'aéroport s'en fout.
Note qualité de vie 8.
Note gêne 3,5.
Incidence N.S.P..
Importance dans le discours de l'impact de l'aéroport sur l'emploi
Sentiment d'une vie qui s'est améliorée sur le plan matériel (vivait
avant en caravane) Avions plus bruyants au décollage Pas d'inquiétudes
sur la revente. Les enfants (interrogés brièvement) : la fille (19
ans) pas du tout gênée. Le fils (21 ans) arrivé en fin
d'entretien : discours très agressif vis-à-vis des autorités
aéroportuaires (non-indemnisé, extension de l'aéroport, non-respect des
couloirs aériens)
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MAub03 : Entretien simple H : 58 ans ; serrurier ; marié (employée) ; 1 enfant : Propriétaire
pavillon depuis 16 ans lis ont acheté au Mesnil par rapport à la
proximité de leur lieu de travail. La maison était peu chère et très
spacieuse. Il décrit un petit village avec quelques animations. Il
remarque les avions le soir quand il regarde la télévision fenêtre
ouverte. L'hiver, quand tout est fermé, il dit n’entendre quasiment
rien. Par contre le passage du Concorde à 11 h 20, empêche toute
conversation téléphonique., Il a le désavantage de les avoir au
décollage, parce qu'à l'atterrissage, ils font moins de bruit. Il dit
s'être habitué. Sa maison était déjà isolée quand il l'a achetée, il ne
se sent donc pas concerné par les indemnisations. Il n’a pas
d'information sur les associations de riverains.
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MAub04 : L'interviewée
est une femme de 37 ans, mariée et mère de six enfants. Elle habite une
maison de ville de 6 pièces, dans la rue centrale du village. Son mari
est chauffeur agricole. Leur niveau de revenus est de 14 KF. Ce qui est
important pour elle c'est une bonne vie à la campagne. Mais il y a les
avions de Roissy, à 5 kilomètres à vol d'oiseau. Elle ne voit aucun
autre problème dans son existence, sauf des allergies. Les problèmes
d'environnement sont dans l'ordre : le bruit, l'air, et l'eau qui
est très calcaire. Le kérosène se dépose sur les vitres. Mais les pots
d'échappement des voitures des clients de la boulangerie d'en face sont
encore pire. C'est la vraie vie de village, ils connaissent tout le
monde, le curé, etc.. lis sont en froid avec les boulangers : leur
caravane garée devant chez eux gêne la boulangerie. La nuit à la
campagne ils ne sont gênés que par les camions de betteraves. Le bruit
est une préoccupation importante, elle trouve qu'il y a de plus en plus
d'avions, de circulation, etc. Le meuglement des vaches lui manque. Le
bruit des avions est le plus pénible en rentrant de vacances, à cause
du calme dans les Vosges. Il passe un avion toutes les quarante
secondes le soir entre 18h30 et 21h30. Selon le vent ils passent très
bas au-dessus de chez elle au décollage, elle n’entend jamais
d'atterrissage. Parfois, ils sortent voir passer le Concorde
« parce qu'il est très beau ! » Depuis neuf ans qu'ils
sont là, elle ne trouve pas que le bruit des avions ait changé. Il
influe sur la santé, il provoque des acouphènes. Aux débuts de sa vie
de couple elle entendait les avions de la base militaire de Meyenheim:
ici, c'est pire! Elle ne pense pas que l'on puisse faire grand-chose.
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MAub05 : L'interviewé
est un homme de 52 ans, marié, père de trois enfants. Il habite un
pavillon de cinq pièces, avec un jardin de 700M2. Il est surveillant de
travaux à la DDE, sa femme est chef de service d'une société d'intérim.
Leur niveau de revenus et de 19 KF. L'important pour lui c'est le bruit
de l'aéroport, la décharge de l'AREPP, l'autoroute, la RN 16. Également
l'apparition de l'insécurité dans les petites communes. Récemment son
barbecue a été volé, ainsi que le stock du voisin. Il est président de
l'association du lotissement de douze lots. Il constate un renfermement
croissant, une perte de convivialité depuis 1981. Dans son enfance, il
a connu Villeneuve-Saint-Georges vers 1950 et n’a pas gardé de souvenir
des avions. L'aviation est une des grandes épopées de notre époque; son
père était un ami de l'as de la chasse Clostermann. Dans la nature il
aime aussi bien le calme que le torrent où l'orage. Il a du mai à
s'imaginer « à la campagne » , et il répond à la question sur
les engins agricoles qu'un tracteur à 5h du matin ne le gène pas :
« on ne les entend pas, les avions les couvrent ». C'est le
vent d'Est qui apporte le bruit, le vent d'Ouest le diminue. Le temps
cotonneux et le brouillard diminuent également le bruit. Les
différences sont très nettes entre décollages et atterrissages.
« Aux décollages, parfois, leurs ailes sont remontées tellement
ils sont chargés ». Non seulement il les voit de chez lui, mais il
pense même que les pilotes utilisent son pavillon à lui comme balise
pour tenir leur cap lorsqu'ils décollent: ils passent tous au-dessus de
chez lui ! Le bruit des avions à changé pour certains modèles, il
reconnaît les Airbus. Il est certain que le bruit des avions influe sur
la santé. Il connaît le système Sonate, etc.
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MAub07
Gérante d'une société de production, 55 ans, mariée, propriétaire de sa
maison depuis 13 ans, à 10 km de l'aéroport, au nord de Roissy : Mari
compositeur de musique, Paris lui était devenu insupportable, il
fallait trouver un endroit où il puisse continuer à travailler
efficacement ». L'air est meilleur ici qu'à Paris. Au Mesnil
Aubry le gros problème ce sont les transports. Les avantages du
village : tout le monde se connaît, on a une vie associative, des
amis que l'on découvre plus en profondeur. Les relations sont plus
solides en ville, qu'à Paris. « On a un curé pour le
village ».
La personne interrogée travaille dans le spectacle. Quand ses clients
ou les comédiens viennent pour travailler au Mesnil Aubry, « C'est
un bonheur pour eux. » Ils travaillent comme à Paris mais sans le
bruit ni le stress. Toute la maison est organisée pour les clients.
Par rapport au bruit des avions : isolation de leur logement mais
le bruit extérieur est dramatique pour leur travail. Les avions ne
restent pas dans leur couloir, ils traversent les champs économies de
kérosène moins cher que de payer une amende. Les avions font du bruit
la nuit.
La commune manque de transports en commun pour les jeunes qui n’ont
rien à faire. Ils n’ont pas de structures d'accueil et ils n’ont pas
les moyens physiques de s'échapper. La commune manque aussi de
commerces. E n’y a pas de police. Les camions et les motos roulent trop
vite.
Le seul bruit dérangeant provient des avions. Les cloches de l'églises
rythment les heures. Les tondeuse, les aboiements des chiens, les
singes du voisins, passionné d'animaux en voie de disparition. Ces
animaux chantent et crient tous ensemble : c'est la jungle, c'est
un plus exotique pour le village. La Nationale engendre un bruit de
fond mais ce n’est pas agressif. Le bruit des avions c'est une
agression grave jour et nuit. Tout dépend du vent. L'été, il y a un
avion qui passe toutes les minutes. Mais ils nous agressent tant au
niveau du bruit qu'au niveau du kérosène. Ici un appareil de mesure de
pollution sonore a été installé pour modifier le plan de couverture des
nuisances. Cela aide à faire comprendre ce qu'un avion engendre de
nuisance pour les habitants. Les 747, les 737, les 327, sont les plus
bruyants et « le Concorde, c'est le pompon ». Les Airbus sont
moins bruyants.
Les périodes sensibles sont 11h, 14h, 18h30, 21h. Quand le Concorde
passe tout vibre. C'est dramatique. Il passe au-dessus du studio. Mais
il y a des périodes de nuisances toute la journée à cause des autres
avions. On a pensé partir. Mais on a conçu un programme informatique
qui analyse le bruit de l'avion et le dissocie du son musical. Quand
les avions passent les concerts s'arrêtent.
Pas envie de déménager ; on pourrait pourtant facilement dissocier
le studio de notre lieu d'habitation. On se donne encore une chance. De
plus la taxe professionnelle qu'elle apporte est importante pour la
commune, elle l'aide dans ses travaux. Il faut faire des démarches pour
obtenir des aides : « On a une écoute de ADP, prêt à aider
pour la conservation de l'église. On se débrouille. le bruit est une
difficulté intégrée. A Paris les studios sont victimes du métro. Si les
avions suivaient leur couloirs, il n’y aurait pas de problèmes :
Après l'accident en Hollande nous n’avons pas entendu d'avions pendant
deux mois. L'ouverture des 2 pistes va amener plus de trafic. Les
habitants manifestent pour que les pilotes respectent les normes. On a
des amis qui sont partis à cause des avions et de la pollution. Leurs
enfants étaient d'une grande nervosité. La santé des habitants et des
enfants est atteinte par la proximité de l'aéroport. Ne perd pas
espoir: ADP fait des efforts d'information et de coopération par
rapport aux nouvelles pistes. Il y a des efforts pour réduire le bruit
des moteurs, les nuisances. Mais y aura t-il respect des
accords ? ».
Note qualité de vie 9
Note gêne 10
Incidence Enviro-santé Oui nervosité, sur les enfants
Installation d'une société de production : positionnement original
pour les clients à la campagne. Nuance entre les bruits ambiants et le
bruit des avions qui sont une vraie pollution pour activité pro.
Ambivalence : rester dans l'intérêt de la commune et partir pour travailler dans meilleurs conditions.
Espère pourvoir continuer à concilier activité et bruit des avions car
il suffit de respecter les couloirs aériens autorisés : il peut y
avoir compatibilité entre la réglementation et leur activité.
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MitMor01 Femme,
36 ans, enseignante. Mariée et un enfant Originaire de
Clermont-Ferrand, sur MITRY depuis 1990, propriétaires d'un appartement
en habitat collectif.
Pas de double vitrage, troisième étage, 15 km de l'aéroport.
A occupé au début un premier poste d'enseignante sur Paris, puis sur M.M à sa demande pour quitter Paris
Habiter la région parisienne a toujours été considéré comme une étape
dans leur vie de couple avant de pouvoir retourner à Clermont-Ferrand.
Ils sont mutés pour la rentrée de cette année vers Clermont-Ferrand où
sont restés leur famille et leurs amis et donc en instance de déménager.
Mitry-Mory, c'est la campagne, il y a de la vue.
Mais aussi du bruit : les camions, les voitures, et aussi un peu de vandalisme.
Mais c'est familial, ici il y a des activités, il y a de la nature, et des plans d'eau.
La seule chose qu'on reproche ici, c'est un peu le bruit des avions.
Mais quand on vient s'installer ici, on le sait. Mais depuis qu'on
habite ici, ça a augmenté, surtout le soir, vers 8 h ou 9 h.
L'incidence de l'aéroport : le bruit et le développement industriel (il y a plus de camions).
Dans notre famille, quand ils viennent ici, ils sont réveillés par les avions.
Mon mari, n’était pas réveillé par les avions. Depuis un an qu'il est
muté sur Clermont-Ferrand quant il revient le week-end ici, maintenant
il est réveillé.
Notre fille, elle est parfois réveillée, elle fait des cauchemars. Mais elle est fascinée par les avions.
E me semble qu'il y a plus d'avions qu'avant. Et plus, de gros avions,
au bruit assourdissant. Ils sont très bruyants, entre 9 h et 10 h 30
(le soir).
Les seules craintes qu'on ait ici, ce sont les risques chimiques industriels.
Nous repartons pour Clermont-Ferrand et nous avons vendu notre
appartement très rapidement. C'est vrai qu'on a peut-être un peu de
pollution à cause des avions mais je ferme les fenêtres.
J'ai toujours dormi les fenêtres fermées.
Je n’ai jamais pris l'avion, ça me fait peur et ça me fascine en même temps. Je crois que j'aime beaucoup les avions.
Ça ne nous dérange pas beaucoup, mais c'est vrai que les longs week-ends, au bout, on se rend compte qu'il y a du bruit.
Si on était resté sur la région parisienne, je pense qu'on ne serait
pas resté ici, pas à cause des avions, mais pour avoir un appartement
plus grand. J'aime beaucoup cette région (école, activité culturelle...
). il y a aussi la proximité des commerces. C'est un endroit calme on
est coupé de la ville et c'est bien. Mais ici, je ne suis pas chez moi,
ce n’est pas ma région. On est très content de repartir.
Note qualité de vie : 7,5. Note gêne : note 5. Mais c'est pas vraiment de la gêne, ça m'inquiète juste un peu.
Vécu d'être « de passage » ici. Souligne l'augmentation du trafic
Tendance à minimiser l'impact du bruit (sur sa fille, pour son mari).
Peu sensible personnellement au bruit. A toujours dormi fenêtres
fermées. Satisfaite de la revente du logement.
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Mont01 : Entretien simple H 44 ans ; spécialiste produits pneumatiques ; marié (comptable), 3 enfants
Propriétaire pavillon depuis 1976. Maison de famille Il s'est installé
à Montmorency pour le cadre, il souhaitait vivre en pavillon. Le côté
sympathique de Montmorency est l'aspect village, mais il n’y a pas
beaucoup d'activités pour les jeunes.
Il habite sur le bord d'une départementale, à proximité d'un feu de
signalisation, il se plaint des nuisances du trafic routier (bruit et
pollution). Il dit qu'il peut se protéger du bruit routier grâce aux
tôles qu'il a posées sur son portail, mais ne peut rien contre le bruit
des avions. Il se déclare franchement gêné par les avions, et s'il part
ce sera à cause de ça. La fréquence de passage des avions serait
d'après lui d1mn 30, de plus il est réveillé à 5h30 par les avions. La
nuisance a augmenté progressivement, jusqu'à devenir pour lui une
hantise. Seul le Concorde ne le dérange pas parce que c'est le
prestige, une belle prouesse technique. D'après lui, ceux qui
travaillent dans le domaine de l'aviation s'adaptent mieux. Il dit que
tout est sale à cause du largage du kérosène, mobilier de jardin et
nature. Il estime que les deux nouvelles pistes vont impliquer un
doublement du trafic. Les avions ne respecteraient pas les altitudes de
décollage, mais il ne sait pas auprès de qui se plaindre. Il n’a pas de
double vitrage et ne trouve pas normal d'avoir à payer
l'insonorisation. Il pense que celui qui râle le plus fort obtient
quelque chose, et que d'autres communes ont dû râler plus fort que
Montmorency. Les associations ne seraient plus écoutées, il faudrait
des actions plus musclées.
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Mont05 : Homme
de 37 ans, vivant maritalement, deux enfants. Habite un quatre pièces
dans un immeuble classique. Il gère une auto-école; son amie est
responsable commerciale, ils ont un niveau de revenus d'environ 30 KF.
L'important, pour lui, c'est la qualité de vie, et le rôle
social : « trouver sa place, socialement. » Il a choisi
de vivre sur les hauteurs de Montmorency, au bord de la forêt, retiré
du centre : « c'est relativement agréable » , mais son
vrai terroir est dans sa Corrèze natale. Auparavant il habitait à
Soisy, qu'il a quitté à cause du projet BIP (autoroute urbaine). Le
problème pour lui c'est le manque de temps, il a plusieurs activités,
dont sa militance pour les Verts. L'environnement prend la première
place dans ses préoccupations, une place nationale. Il précise qu'il ne
vote plus ici, mais en Corrèze. Les problèmes d'environnement vont du
manque de civisme individuel, tel que les bouteilles jetées en forêt,
jusqu'au nucléaire et à la politique de l'environnement au plus haut
niveau. À la campagne il aime le calme mais aussi les orages. Les
engins agricoles, cependant, polluent l'air. A Montmorency, le bruit
est un problème important sur le haut de la colline où se situe son
immeuble : il reçoit le bruit des avions de plein fouet, et se
demande s'ils respectent bien les hauteurs de survol réglementaire. Il
trouve les avions plutôt gênants à l'atterrissage, selon lui leur bruit
n’a pas sensiblement changé. Il pense que les avions ont une influence
sur la santé. Le Concorde passe tous les jours à 11h15, « Il est
très bruyant, mais il est beau, est c'est une réalisation, un
patrimoine ». Il ne voit comme solution que de déménager les
aéroports, mais refuse l'idée d'un grand aéroport pour les futurs
supersoniques en Corrèze.
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Roiss01
Femme, fonctionnaire au Centre Culturel du Blanc Mesnil, 39 ans,
mariée, 2 enfants, propriétaire de sa maison depuis 15 ans, à 1 km de
l'aéroport, face aux pistes) Cherchait à devenir
propriétaire car était locataire au Bourget. L'offre de Roissy
correspondait aux moyens financiers du couple. Quand ils ont acheté,
Roissy était un vinage tranquille et charmant.
Depuis l'achat du pavillon en 1983, Roissy s'est fortement urbanisé:
constructions d'hôtels, de logements collectifs... Et puis, il y a eu
l'extension de l'aéroport, et le bruit des avions, et la pollution...
On voit qu'il y a de la pollution, les meubles de jardin, les fenêtres
sont gris, sales. Roissy est une commune riche, proche de l'autoroute
et à proximité de Paris par le R.E.R., elle bénéficie des équipements
d'une grande ville.
Mais avec l'extension de l'aéroport, on a vu un changement de
population. Les personnes qui s'installent relèvent des APL, ce sont
des familles nombreuses de milieux sociaux défavorisés. Aussi
maintenant, c'est ici comme dans les banlieues, il y a des vols, de la
dégradation, de l'insécurité.
Il faudrait freiner l'urbanisation où tout est concentré sur le centre
du village. On aurait dû construire les hôtels en dehors. On manque
d'espaces verts : « Avant, derrière chez nous, il y avait un
champ, maintenant, on construit un immeuble de 3 étages. Quand nous
sommes arrivés sur Roissy, il y avait une grande ferme. Elle a été
démolie il y a deux ans et on y construit des immeubles à la
place ».
Le couple songe à revendre son bien immobilier car il a peur que le
bruit des avions augmente. E y a des essais de réacteurs qui se font en
extérieur et non dans un hangar comme ce devrait être le cas. Es ont
des amendes mais leur montant est inférieur au coût du carburant. La
nuit, c'est à 5H, le soir. vers 22H. On en souffre plus l'été car les
fenêtres sont ouvertes.
Les enfants à l'école ne sont pas gênés, ils travaillent les fenêtres
ouvertes. Les avions ne passent pas encore au-dessus mais ça va arriver.
Madame ne pense pas aux accidents. Les riverains ne connaissent pas les
aides : il faut y aller de soi-même pour avoir des informations.
Très étonnée qu'il n’y ait pas plus d'associations contre le bruit. On
a l'impression que toute tentative de requête est étouffée.
Le bruit des avions est très présent, c'est un bruit lourd qui masque
tout : « On n’entend plus les oiseaux ». Le bruit des
avions est aussi pénible que celui de l'autoroute :
« Dimanche nous sommes partis à cause du bruit. On a fait un
pique-nique avec les enfants ».
Partir devient une nécessité à cause du bruit de l'aéroport mais le
couple a investi et tout recommencer les décourage, sans parler des
attaches affectives. 2 facteurs de déception
l'extension de l'aéroport pour le bruit et de Roissy en France pour les populations indésirables.
La famille utilise l'avion mais ses destinations l'obligent à partir
depuis Orly. Elle part le plus souvent possible, ce qui l'empêche de
profiter du jardin.
La qualité du sommeil ne paraît pas entamée. Ce n’est pas le bruit de
l'aéroport qui réveille, c'est plus la circulation des gens qui passent
dans la rue. Les enfants ont souvent des angines ou des bronchites, de
l'asthme parfois. C'est lié à la pollution : « On respire ce
qu'on voit sur nos meubles de jardin ».
Note qualité de vie 7
Note gêne 6
Incidence Enviro-santé Angines... qualité de l'air
En apparence tout va bien : la maison qui est bien aménagée masque
tout. Et puis au fur et à mesure du discours, on évoque le bruit
croissant des avions, la pollution.
Dès qu'ils peuvent, ils partent le week-end. Ils envisagent de vendre et aller à Senlis.
La population se dégrade : il y a moins de sécurité. Il y a un risque pour la sécurité des enfants.
Désir que l'urbanisme sur Roissy soit stoppé. Parle d'accords tacites
entre la ville qui reçoit des indemnités et l’État qui, en échange, demande à la municipalité d'étouffer les plaintes.
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Sann03 : L'interviewée
est une retraitée de 66 ans, mariée et mère de trois enfants. Elle
habite un immeuble du centre ville de Sannois, un appartement de cinq
pièces. Son mari était courtier, leur niveau de revenus est de 20 KF.
Ce qui fait problème pour elle c'est d'abord le bruit, ensuite l'eau
trop calcaire. Ils ont été les premiers habitants de cet immeuble
moderne du centre ville, dans lequel ils se sont repliés pour être plus
en sécurité, après plusieurs cambriolages de leur pavillon. Elle ne
reconnaît pas du tout le Sannois de son enfance, où les enfants
pouvaient jouer dehors en toute sécurité; elle préfère la vie
d'autrefois. Ils partent le plus souvent possible dans leur maison de
campagne « pour décompresser de la vie urbaine » , mais la
base d'Evreux en est proche. Les activités agricoles à la campagne
« ne sont pas agréables ». Le bruit est très important
par rapport aux autres problèmes, car il y en a de plus en plus :
la circulation et les avions en premier lieu, mais également les jeunes
qui rôdent en bandes la nuit au centre ville, « et font des fêtes
impossibles ». Son appartement se trouve donc cerné par le bruit
de toutes parts : dans la rue devant chez elle il y a la
circulation le jour et les bandes de jeunes la nuit, sur la façade
derrière il y a le bruit des avions que l'on entend très bien, et pour
comble de malheur son voisin de dessus possède un petit Yorkshire, aux
aboiements fréquents duquel réplique instantanément celui de son voisin
de dessous (un Yorkshire également)!
En ce qui concerne le bruit des avions, il pose problème tous les
matins, côté chambre. La vallée de Montmorency résonne, répercute les
bruits des avions. Elle ne perçoit pas de différences entre les
décollages et les atterrissages, mais les voit très bien de chez elle;
elle va les voir à sa fenêtre quant ils font trop de bruit. Le bruit
des avions a changé, elle a l'impression qu'il y en avait moins
autrefois, ou bien qu'ils passaient ailleurs. Il lui arrive de ne pas
les entendre quand on passe l'aspirateur. Lorsque le Concorde passe,
elle pense à sa fille qui habite exactement sous sa trajectoire. Les
aéro-clubs, les avions à hélice, les hélicoptères ne les dérangent qu'à
la campagne, près d'Evreux : « nous avons de tout, même des
ULM, et puis les préparatifs du défilé aérien du 14
juillet ! » Elle préfère finalement ne pas apprendre à
piloter car elle aurait trop peur des lignes à haute tension en volant
à basse altitude...
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StM01 : Entretien simple H : 32 ans ; artisan ; marié ; 2 enfants.
Propriétaire pavillon depuis 2 ans. Il dit avoir acheté sur un coup de
tête. Il est surtout gêné par les avions quand il est dehors et le
soir. Sur la terrasse, il faut parler fort, de même chez lui, fenêtre
ouverte, il faut monter le son de la télévision. Le seul qui ne le
dérange pas c'est le Concorde, parce qu'il est agréable à regarder. La
fréquence de passage des avions est de l'ordre de 2 à 3 minutes. Les
avions l'énervent, mais il dit qu'on s'habitue à tout. Il pense que
l'immobilier est dévalorisé de 20 à 30 %. Il est situé tout
nouvellement en zone de bruit, mais il estime que les dossiers
d'indemnisations sont trop compliqués. Il dit que toute action est
inutile parce que c'est le pot de terre contre le pot de fer car il y a
trop d'argent en jeu.
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StM03 Entretien simultané F : 34 ans ; H : 41 ans comptable, mariés Originaires de la région.
Propriétaire pavillon depuis 7 ans lis ont choisi Saint-Mard pour la
commodité des transports. Quand ils se sont installés, ils ont bien
pesé le pour et le contre. Comme ils sont arrivés après l'aéroport, il
pense que c'est à eux de s'adapter. Pour eux, les avions sont gênants
parfois l'été, fenêtres ouvertes, mais c'est quand même supportable.
Dehors, quand un avion passe, ils arrêtent de parler. lis reconnaissent
le Concorde et ses horaires. Ils vont voir de temps en temps décoller
les avions qui sont pour lui plus synonyme de voyage que de
développement économique. Mais il précise que la région s'est bien
développée grâce à l'aéroport. lis parlent de la pollution et de
l'odeur du kérosène. lis reconnaissent l'évolution technique des avions
qui font maintenant moins de bruit, et pensent qu'il faut continuer
dans ce sens. lis ne sont pas sûrs d'être dans la zone de bruit. Ils
trouvent injuste la notion d'ancienneté dans l'attribution des
indemnisations, parce que tout le monde est soumis au même bruit. Il
estime que l'on pourrait moduler le pourcentage d'indemnisations en
fonction du nombre d'années d'ancienneté. D'après lui, les avions ne
respectent pas les couloirs aériens, mais il n’a jamais pensé à porter
plainte. Ils pensent que les politiques ne peuvent rien contre le bruit
des avions.
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StM06 : L'interviewée
est une femme de 28 ans, sans enfants, qui vit maritalement. Elle est
institutrice à 12 km de là; son compagnon est ingénieur informaticien;
leurs revenus globaux sont de l'ordre de 15 KF. L'important pour elle
c'est le bonheur, la santé. L'endroit où elle habite est très clair,
très vert, avec des grandes fenêtres. Elle y trouve une grande qualité
de vie par comparaison avec son ancien quartier dans le 93, quartier
calme mais purement urbain. Le bruit des avions constitue le seul
aspect négatif du quartier : la pureté de l'eau est satisfaisante,
l'eau a bon goût. L'air, pour sa part, est meilleur qu'à Paris. Mais
l'environnement devient très vite stressant quand il fait beau ' et
qu'il passe 5 avions en 15 minutes. Elle prétend ne pas avoir besoin de
passer des week-ends à la campagne - Dur échapper au bruit des avions.
Pour ses vacances, elle préfère aller à la mer; cependant le bruit du
vent ou de la tempête la dérange : le bruit en général a pour elle
une très grande importance. Elle trouve qu'il y a maintenant beaucoup
plus de bruit qu'autrefois : bruits de transports, mais également
les médias, la télé, la radio. Les avions sont très gênants le soir à
partir de 19h30 ou 20h00, mais elles ne les entend pas pendant la nuit.
Elle ne perçoit pas de différences entre les atterrissages et les
décollages, son ami par contre les perçoit. A l'école où elle travaille
on a du interrompre un match de football avec des élèves à cause du
passage du Concorde, qu'elle trouve très beau mais extrêmement bruyant.
Les avions à hélice dérangent moins à son domicile mais à d'autres
endroits il sont terribles, de même que les avions militaires quand il
y en a.
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StM07 : L'interviewée
est une femme de 40 ans mariée et mère de trois enfants; elle est mère
au foyer. Elle habite un pavillon de 6 pièces avec jardin de 700 M2.
Son mari est ingénieur technico-commercial ; ils ont un niveau de
revenus de 15 KF. Ils habitent l'endroit depuis 6 ans, mais n’étaient
pas du tout de la région : ils viennent de Tours, le mari a
accepté une mutation sur Paris et ils ont voulu éviter la ville et la
banlieue en s'établissant à St Mard. Ce qui fait problème dans leur
existence c'est qu'ils sont déçus du choix qu'ils ont fait de la
campagne : ils trouvent finalement qu'il y a autant de problèmes
que dans la grande ville, qu'ils connaissent très bien ayant vécu au
centre ville de Tours et également au centre ville de Lyon. Cela en
dehors même des problèmes d'environnement, qui dans l'ordre sont :
le bruit, l'eau qu'ils sont obligés de boire en bouteille, les odeurs
de kérosène, et les voisins bruyants. « Les avions, au moins, on
s'y attendait ». Ils rêvent désormais d'une grande maison, sur un
grand terrain, très isolée. Ils retournent souvent chez sa sœur, ou ses
beaux-parents, dans la banlieue lyonnaise où ils n’entendent plus
d'avions. Ils aiment les vacances en forêt ou au bord de la mer; à
la campagne des bruits de tracteurs ne les dérangent pas :
« c'est comme le chant du coq ». Le bruit les dérange
beaucoup, ils ont l'impression que « c'est toujours quand ça
pourrait être calme » qu'il y en a le plus, et que les gens,
décidément, aiment faire du bruit. Les avions également semblent, ces
derniers temps, avoir décidé de survoler précisément leur pavillon. Le
Concorde, par exemple, quand il garde sa route normale ne pose aucun
problème, « mais quand il me survole ça fait gling gling dans la
vitrine et ça vibre longtemps ». Elle sort pour le regarder. Les
petits avions à hélice ne la dérangent pas, elle a vécu près d'un
aéro-club à Lyon. Les gros peuvent être dérangeants à cause de l'heure:
« ça réveille ».
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StM08 : Il
s'agit d'un couple (34 et 35 ans), elle est enseignante à 8 km de là,
et lui est dans l'automation industrielle à Marne la Vallée; ils ont
trois enfants. Ils vivent là depuis 1990, dans un pavillon de 6 pièces,
dont le jardin fait 900 M2. Leur niveau de revenus et de l'ordre de 23
KF. Ce qui est important pour eux, c'est de vivre là où les enfants se
sentent le mieux. Les principaux problèmes sont le bruit des avions, la
pollution de l'air (la table de jardin est noire à cause du kérosène),
ainsi que l'eau qui est très calcaire. Le problème se pose avec plus
d'acuité à la belle saison, par rapport à l'utilisation du
jardin : « C'est en plein été qu'on est vraiment gênés !
On en prend plein les oreilles! » Pendant ses deux mois de
vacances en tant qu'enseignante, elle est forcée d'établir son emploi
du temps par rapport aux avions en profitant de leurs heures creuses.
Ils ont choisi leur pavillon pour se rapprocher du village de St Mard,
« il y a davantage de vie urbaine » qu'à Thieux où ils
vivaient auparavant. Le voisinage leur paraît convivial, il y a eu
beaucoup de bricolage au départ, et beaucoup d'entraide entre voisins.
Ils font partie d'une association antibruit, ils militent pour
l'environnement en général. Ils n’ont pas de maison de campagne, et
font du camping en vacances pour être plus près de la nature. Ils
supportent bien tous les bruits naturels, les engins agricoles ne les
réveillent pas. Ils pensent qu'il y a maintenant plus de bruit
qu'autrefois, car « si le projet de la cinquième piste été
abandonnée d'autres ont été construites » : si on parle de bruit,
il ne peut s'agir dans leur esprit que de bruit d'avions. Les avions
les dérangent le plus à leur retour du travail, dans le jardin, de 11
h30 à 14 heures, et de 18 heures à 21 heures. Les décollages « on
les entend depuis la salle à manger ». Ils sortent parfois pour
regarder certains avions, surtout le Concorde, qui « parfois passe
à 21 heures ! On le regarde toujours, il est le plus
bruyant ». Ils constatent, toutefois, qu'il existe une habituation
relative car des amis en visite chez eux sont surpris par le bruit de
certains avions qu'eux-mêmes n’entendent plus. L'influence sur la santé
porte sur l'énervement. Les avions à hélice ne sont gênants que sur le
Bourget. Une solution sont les procédures d'envol, « l'A-320, il
décolle avec un angle beaucoup plus raide, on les entend beaucoup
moins. »
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StM11.
Femme 35 ans sans enfant, propriétaire depuis onze ans. Maison de ville
avec jardin. Bibliothécaire. Concubinage. Double vitrage. 15 km
aéroport. Dans axe pistes. En zone rouge. Originaire de Beauvais et on
habite ici parce que c'est près du travail. C'est un
village tranquille, mais ça c'est beaucoup agrandi et il y a plus de
circulation routière. Les relations de voisinage sont très très bien
ici et c'est le plus important.
Un problème: il manque de transport en commun. Et puis, il y a
l'aéroport: le trafic augmente, plus de bruit. Le bruit des avions,
c'est plus un problème que le bruit des voitures, ici.
Non je pense pas que l'environnement ait un effet sur ma santé.
peut-être pour ceux qui ont déjà des problèmes, oui. L'hiver, on est
moins dérangé par le bruit que l'été : ils décollent sur nous.
C'est sûr que quelqu'un qui va bien dans sa tête, il prend les choses mieux que quelqu'un qui ne va pas bien.
Les avions, ils sont plus bruyants au décollage qu'à l'atterrissage. On
remarque bien que les avions anciens font plus de bruit.
Mais je ne critiquerai pas trop, parce que ça me fait vivre l'aéroport,
et puis ça me permet de voyager aussi. C'est aussi un bassin d'emploi
important pour la région.
Moi, j'aime pas le bruit. Je suis plutôt du genre à rechercher le calme, je ne suis pas bruyante.
En Assisté : oui, on laisse les fenêtres ouvertes et on va dans le jardin sans problème. Je suis bonne dormeuse.
Mais le bruit des avions, c'est ce qui me gêne le plus dans
l'environnement. Et on a un peu peur pour l'avenir: augmentation du
trafic.
On pourrait dire qu'il y a une amélioration avec les nouveaux avions
mais il y a encore les anciens qui volent. Si il n’y avait que des
nouveaux avions, ce serait supportable.
Là où ça nous dérange le plus, c'est le soir au moment des repas.
L'été, la, ça peut-être insupportable. Mais en général, on n’hésite pas
à déjeuner dehors.
Nous, on part le plus souvent possible en vacances : c'est le
plaisir d'aller découvrir d'autres pays, d'autres gens.
J'aimerais que Saint-Mard reste un petit village et qu'il ne se fasse pas manger par la ville.
Si on devrait partir, (un peu à cause des avions, mais surtout à cause
du manque de terrain.) ce serait pour aller dans un petit village un
peu plus loin.
D'une façon générale, je me trouve très bien ici : on est bien entouré, on a une maison qu'on aime.
qualité de vie: 9. Gêne : 6.
Incidence environnement aéroport :ne sait pas.
Augmentation du trafic et du bruit Avions moins bruyants qu'avant Plus de bruit au décollage
Incidence comportementale et sur sommeil faible
Craintes pour l'avenir
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VSG01/02 (couple) : Ce
couple de retraités de 72 et 74 ans habite un étage de quatre pièces
d'un grand pavillon en copropriété, depuis leur mariage il y a 60 ans.
Le mari avait pris la tête de l'entreprise de bâtiment de son père; ils
sont tous deux des villeneuvois de toujours, ainsi que leurs enfants.
Ils ont souffert du bruit des avions presque toute une vie, mais
viennent d'obtenir des fenêtres isolantes de l'ADEME, en février 1998.
Ils déclarent que cette isolation est efficace à 80%, « et même
quand il y a moins d'avions », ce qui nous paraît être davantage
un effet subjectif de la récente isolation plutôt qu'une réalité du
trafic... Ils disent que Villeneuve Saint-Georges a beaucoup
changé, les enfants ont tendance à partir, et ils lient ce fait à
l'insécurité et l'appauvrissement de la ville. Ils sont moins
satisfaits de Villeneuve Saint-Georges qu'autrefois; il y a trop de
cambriolages. La police ne fait rien. Autrefois « La
Passerelle » , où ils habitent, c'était le quartier résidentiel,
« il arrivait qu'on parte en vacances en laissant les portes
ouvertes ». Les seules personnes qu'ils fréquentent maintenant
sont quelques vieilles familles, amies de longue date. lis ont une
résidence secondaire à 80 km, mais ils ne voient pas de lien avec la
possibilité qu'elle leur offre d'échapper au bruit des avions. Aucun
bruit à la campagne n’est gênant, y compris les tracteurs. Le bruit
n’est plus un problème du tout, depuis l'isolation acoustique, et même
quand ils ouvrent les fenêtres désormais l'ambiance sonore leur semble
plus supportable. Les avions seraient non seulement moins nombreux (?),
mais aussi « plus silencieux, on ne peut pas les comparer à il y a
une quinzaine d'années ». Par ailleurs, ils « ont
l'habitude » , et ils ne travaillent plus, et « on supporte
mieux quand on n’est pas stressé par le travail ». Le bruit
« porte sur les nerfs, sur la santé c'est moins sûr ».
Les avions ont selon eux diminué en nombre depuis l'ouverture de la
dernière piste de Roissy, il y a cinq ou six ans. « Avant, quand
on était dehors on ne s'entendait pas parler... quand les enfants
étaient jeunes, on ne pouvait pas manger dehors ». A Villeneuve
Saint-Georges, ce sont les décollages qui sont le plus gênants,
« c'est plus long ». Ils les voient facilement, « ils
passent au dessus de la maison ». Actuellement, il est devenu
possible de suivre une conversation dans la rue, les moteurs ont
changé. Ils ne pensent pas au type d'avion, sa destination, ses
voyageurs ou sa cargaison : « les avions ne font pas
penser ». Le Concorde ne passe jamais, ils ont du le voir deux
fois dans leur vie. Quant à échanger son bruit contre le grondement
permanent de Villeneuve Saint-Georges, contre six Concorde par jour,
ils s'estimeraient gagnants; mais, réalistes ils disent que « six
Concorde ce n’est pas beaucoup » , en termes de transport. Les
petits avions des aéro-clubs n’ont pas le droit de survoler Villeneuve
Saint-Georges (à quelque chose malheur est bon). Ils estiment en
conclusion que la solution au bruit des avions est l'isolation
acoustique des logements, comme chez eux.
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VSG03 : L'interviewé
est un homme de 65 ans, retraité de la banque ainsi que sa femme, et
père de deux enfants. Il habite un pavillon dont le jardin fait 250 M2,
directement sous la trajectoire des avions. Ses parents étaient
douaniers, ceux de sa femme travaillaient à la SNCF. Il n’a pas de
maison de campagne. Il me reçoit la porte ouverte pour que le
magnétophone enregistre bien chacun des avions qui vont passer. Sa
préoccupation essentielle est de trouver le calme, la sérénité :
il y a trop d'avions et trop de voitures. La RN 6 traverse Villeneuve
Saint-Georges. Sa propre rue est un peu moins bruyante maintenant
qu'elle est en sens unique, mais son passage est encore important.
Il habite Villeneuve Saint-Georges depuis 45 ans, le pavillon
appartenait à sa belle famille. Il dit y avoir ses racines, même si son
enfance s'est déroulée à Valenton, qui jouxte Villeneuve Saint-Georges,
les avions étaient déjà une nuisance, bien que moindre que la RN6. Il
est attaché à cette banlieue, décrite par René Fallet, « une
peinture de la société de l'époque ».
Les avions sont donc le problème principal de son existence, malgré
l'isolation acoustique qu'il a fait réaliser il y a trente ans déjà
(plus tard cette isolation a été complétée par l'ADP et l'ADEME). Le
bruit est insupportable au dehors de cette maison isolée, et réduit à
néant les avantages de la vie pavillonnaire, le jardin n’étant plus un
espace d'agrément. Le kérosène empoisonne les légumes, les salades.
« On ne s'est jamais trop penché sur le sujet je crois, parce
qu'on ne veut pas affoler certainement les populations, mais je pense
que si un jour on faisait une étude très sérieuse, on serait peut-être
très surpris ». Il connaît bien les différents avions, et leur
bruit caractéristique. Le trafic aérien augmente, les Airbus ont
apporté une légère amélioration au plan du bruit, mais les avions
tapent sur les nerfs. Le Concorde est magnifique, mais extrêmement
bruyant. De même que les chasseurs, les 14 juillet.
Le bruit des avions finit par susciter localement une mutation sociale,
de plus en plus de gens quittent la région, et ils tendent à être
remplacés « par des populations à problèmes ». L'immobilier
perd de sa valeur, un très grand nombre de pavillons sont en vente,
mais la réputation de Villeneuve Saint-Georges (avions, bouchons,
bruit, pollution) provoque une chute de l'ordre de 20%. A part les
avions, et en dehors de toute considération politique, précise-t-il, ce
qui pose problème à Villeneuve Saint-Georges ce sont des bandes de
jeunes qui parfois font du bruit une partie de la nuit durant. Une
place proche du pavillon de l'interviewé semble être devenu le lieu de
réunion nocturne de ces bandes de jeunes, qui crient, hurlent, sans que
la police intervienne. Perte de civisme, et « faiblesse pour
appliquer le droit. »
Le souvenir marquant de son enfance est le bombardement aérien d'avril
1944, dans lequel il perdit un certain nombre de copains d'école :
déjà un traumatisme lié aux avions ! Il en parle de façon
détaillée, faisant soigneusement la distinction entre les pilonnages
massifs des américains et les destructions ciblées des anglais.
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VSG04 : L'interviewée
est une femme de 71 ans, mariée, dont la fille de 48 ans est, elle
aussi, exposée aux bruits des avions dans la région de Roissy. Elle a
travaillé comme secrétaire à la mairie, son mari était pharmacien.
Leurs parents étaient du même milieu social. Son mari âgé, actuellement
placé en cure de long séjour, est devenu sourd assez tôt. Ils ont des
revenus de l'ordre de 25Kf. Elle habite un immeuble moderne d'une
dizaine d'étages exposé autant au bruit des avions qu'à celui des
trains. Elle y habite depuis 1965, « à l'époque les avions
passaient plus loin ». La modification des axes des pistes les
amena au dessus de leur immeuble en 1974. Auparavant elle a vécu dans
une commune voisine survolée par les avions, où les avions à hélice ne
l'avaient jamais gênée : la gêne, ce sont davantage les réacteurs
que l'accroissement du trafic aérien, surtout au décollage. Elle
apprécie depuis peu l'angle accru au décollage pour diminuer le
bruit... Le bruit des avions est un gros handicap pour Villeneuve
Saint-Georges « parce que les gens n’ont plus pu faire construire,
on avait le droit d'acheter et de modifier du vieux mais plus de
construire du nouveau, donc les gens sont partis plus loin. Mais petit
à petit ils ont été remplacés par des populations, disons, plus
difficiles ». « Villeneuve Saint-Georges était autrefois une
ville très commerçante, très vivante, maintenant deux commerces sur
trois sont fermés. Nous avons eu tous les inconvénients et aucun
avantage, les avions ne nous ont rien apporté » , contrairement à
Villeneuve le Roi, plus nuisancé, et qu'ADP selon elle « a donc
muni de grosses ressources ». Villeneuve Saint-Georges est devenu
une commune pauvre avec une population à problèmes, et des impôts très
élevés compte tenu de l'environnement très médiocre. La RN6 et le
train, qui passent tous deux devant l'ancienne pharmacie de son mari,
font un tel bruit qu'il n’y entendait pas les avions, et elle se
demande si cela n’a pas précipité sa surdité. On n’est donc pas très
étonné que l'important pour elle ce soit « le calme et la
tranquillité ». Elle plaint les gens de Roissy, « qui ont des
avions même la nuit » , mais considère qu'ils savaient ce qu'ils
faisaient en allant y vivre puisque l'aéroport y a précédé
l'urbanisation, contrairement à la région d'Orly. Son pied à terre à
Trouvaille lui sert heureusement pour y retrouver le calme, « je
me vidais la tête complètement ». Le bruit de la tempête en mer
n’est pas gênant, ni aucun bruit naturel. Ce sont les bruits de moteurs
qui la gênent, même ceux des engins agricoles : le seul bruit
désagréable à Trouvaille c'est celui de l'entretien des pelouses et des
haies avec des outils motorisés, « on ne sait plus rien faire sans
moteurs, maintenant! » Elle s'en veut d'être assez bruyante elle
même, « je suis assez vive ». Son souvenir marquant est
un souvenir de guerre. Elle habitait Le Creuset, qui fut très bombardé.
Elle se souvient du bruit terrible d'un gros bombardement, à la suite
duquel sa famille partit vivre à Villeneuve Saint-Georges... qui en
avril 1944 fut lui aussi bombardé. Une nuit sur deux, la nuit passée la
cave, la peur, le froid, la faim : « J'entendais les moteurs
d'avion avant tout le monde... »
Entre neuf et dix heures, on ne peut pas écouter la télévision, elle se
réfugie de l'autre côté de son appartement. Pourtant ce n’est plus le
bruit des Caravelle, les moteurs ont fait beaucoup de progrès, et
surtout « les procédures » témoignent du souci de moins gêner
les riverains. Elle se souvient du temps où elle avait commencé à
voyager en avion avec son mari, « j'adorais me sentir décoller,
cette poussée »; elle a remarqué qu'à leur retour elle tolérait
beaucoup mieux le bruit des avions à Villeneuve Saint-Georges. Elle a
dit à ce sujet à son mari que, pour diminuer les plaintes, les gens de
l'aviation « devraient offrir à tous les riverains au moins un
voyage par an ».
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Groupe C : moyennement gênés
Bull01 : Entretien simultané F : 39 ans -, prof. ; H : 38 ans prof. mariés 3 enfants. Propriétaire
pavillon depuis 14 ans. Ils cherchaient un pavillon en région
parisienne et sont arrivés à Bullion par hasard. Un des inconvénients
de vivre ici est le manque de transports en commun. L'avantage est la
volonté de certains bullionnais de conserver le cachet du village. Les
avions sont une petite gêne, mais elle vit avec. Elle les entend dans
le jardin mais pas dans la maison. Elle dit s'être habituée sans
problème, surtout du fait de les avoir seulement à l'atterrissage, or
c'est au décollage qu'ils font le plus de bruit. Elle ne pense pas
quitter Bullion à cause du bruit des avions.
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Bull02 : Entretien simple F : 44 ans ; médecin ; mariée (médecin) ; 2 enfants Propriétaire
pavillon depuis 2 ans. Elle a la sensation de vivre dans un cadre
protégé, un environnement privilégié sans nuisances de bruit, ni de
pollution. Elle apprécie beaucoup les conditions de vie à Bullion. Pour
elle, Bullion est une commune vivante, avec de nombreuses activités
organisées par la mairie et par des bénévoles. Les avions, elle les
entend par périodes, donc elle ne s'en plaint pas. Il y a des moments
où elle entend les avions qui atterrissent mais c'est rare et ça
n’empêche pas les conversations. Elle pense que les avions larguent une
partie du kérosène au-dessus des forêts mais ne l'a jamais constaté. Sa
seule crainte est que Bullion soit envahi par les promoteurs. Elle a
signé des pétitions contre l'installation du 3e aéroport à Chartres.
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Bull04 : L'interviewé
est un homme de 58 ans, au chômage depuis quatre ans, et bientôt au RMI
ainsi que sa femme, qui était déjà au chômage avant lui. Leurs revenus
actuels ne sont plus que de l'ordre de 4000 francs par mois. Ils
habitent la « Résidence la Clairière » , un quartier
pavillonnaire récent en bordure de Bullion, considéré comme le quartier
modeste de ce village très résidentiel. Cet interviewé manifeste une
sensibilité exceptionnelle au bruit pour un pavillonnaire, et il vit
toujours à la limite du conflit avec ses voisins auxquels il reproche
leurs activités de bricolage et de jardinage, souvent intempestives
selon lui. Les problèmes d'environnement lui semblent d'abord liés
à l'accroissement de la population et à son taux d'équipement en engins
qui provoquent des nuisances de toute sorte, tels que les tondeuses,
les taille-haies, les scooters et mobylettes des jeunes qui font des
rodéos traversant le lotissement, surtout la nuit, et même « la
récupération du verre à n’importe quelle heure ». L'accroissement
de la circulation y est directement liée, mais également la dégradation
de la relation parents-enfants : ce sont les jeunes qui font du
bruit. Mais aussi son voisin, un « brave type, bricoleur de génie,
mais il a un tour de fraisage dans son garage... » Or, il a deux
chambres contiguës avec ce garage! Lui-même laisse souvent le bricolage
à cause du bruit qu'il fait. Il était mécano ajusteur au début de sa
vie professionnelle, et considère avoir eu assez de bruit comme cela
dans les ateliers.
je devrai le relancer par deux fois, alors même que des avions nous
avaient survolé, pour qu'il mentionne les survols à l'atterrissage par
vent d'Est comme étant une gêne certains jours; mais immédiatement il
atténue ce qu'il vient de dire en déclarant que la situation locale
n’est pas comparable à celle, infernale, des habitants proches d'Orly.
Par ailleurs, les beaux avions ne lui déplaisent pas, il sort parfois
les regarder. Leur bruit est moins aigu, moins sifflant que sur les
appareils du passé, parce que les moteurs sont plus puissants, et
tournent plus lentement. Il ne les entend pas quand il jardine, mais si
leur fréquence augmente « je n’en rate pas un seul ». Il aime
bien le Concorde « parce qu'il est rare ». Il pourrait
accepter davantage d'avions, s'ils étaient plus discrets.
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Bull05 et 06 (couple) : L'interviewé
est un homme de 82 ans (il n’en fait que 70, et précise que sa mère en
a 102... ). Sa femme ne dira pas le sien (elle est plus jeune). Ils se
sont installés en 1981 à la « Résidence la Clairière »
attirés par les bois, pour y trouver le calme. Auparavant ils étaient
riverains à Chaville d'une ligne à quatre voies de la SNCF, avec à
certaines heures un train toutes les deux minutes. Le mari était
technicien radio, la femme coiffeuse; ils perçoivent une retraite de
l'ordre de 15 KF. il est très satisfait d'être propriétaire de son
pavillon de 100m2, avec chauffage au gaz tient-il à préciser. Son
père était ajusteur chez Farman à Billancourt; il a du arrêter ses
études très tôt et se débrouiller dans la vie par ses propres forces.
Il trouve son quartier tranquille, malgré quelques tondeuses, ainsi que
quelques avions. « Mais où n’y a-t-il pas de gêne » , demande
t-il. Ce qui lui pose problème : l'éloignement de Paris, le RER
est à Saint Rémy et ils font 15 km en voiture pour le prendre. Les
dimanches ils s'enhardissent à aller en voiture à Paris pour voir les
musées, les expositions : l'agitation de Paris manque à sa femme,
dont il dit qu'elle a un caractère très différent du sien. Il l'a
rencontrée il y a 50 ans dans le café que tenait sa mère... (enfance
passée au bruit?).
Elle déclare : « le bruit, ici, c'est moi qui le fais! le
bruit c'est la vie! ». Elle trouve Bullion un peu morne, et ne se
plaint que des aboiements des chiens. Les avions ne la gênent pas.
Il se déclare, lui, très sensible aux problèmes de l'environnement et
du bruit, « mais ici heureusement le bruit est faible » ,
sauf les samedis et dimanches où les personnes en profitent pour tondre
le gazon, pour faire des travaux dans leur jardin avec des outils
bruyants « à cause de la mécanisation de nos jours ».
Cependant, les voisins sont très corrects et ne font jamais de bruit
inutile et surtout pas tard le soir. Les relations de voisinage sont
très conviviales, faites d'échanges de services, de prêts d'outils. La
différence d'âge restreint cependant ces contacts.
Quant aux avions, il les entend surtout quand il fait beau, et selon la
direction du vent (Est), mais il ne trouve pas qu'ils posent problème
car « on ne les entend plus à partir de 11 h ou 11 h30 du
soir ». « Cela dépend des pistes d'atterrissage » ,
dit-il. Il craint qu'il y ait davantage de gêne d'avions avec la
déréglementation.
Par ordre d'importance les problèmes d'environnement sont selon
lui : en tout premier,* l'eau (qui est « infecte,
scandaleusement chère »; pour pouvoir jardiner, les gens refont
des puits... ), puis l'air (le kérosène abîme un peu les arbres). Le
bruit lui semble tolérable par comparaison avec son cousin de Brie
Comte Robert, qui, lui, vit l'enfer entre la Francilienne, Roissy et le
TGV... (mais son cousin ne se réveille plus quand un 747 passe à 50m du
toit). « Ça dépend des personnes. Moi c'est depuis que je suis ici
que je peux dormir les fenêtres ouvertes la nuit ». « Il
faudrait être difficile pour ne pas être satisfait de ce
quartier ». Il perçoit cependant très clairement l'accroissement
du bruit dans le temps, au début il passait une voiture toutes les 5
minutes devant chez lui, maintenant ce sont 5 voitures à la minute...
« Ça c'est dégradé, mais qu'est ce qui ne s'est pas
dégradé? ».
S'il n’y avait pas d'avions, ce serait mieux, mais il les supporte. Ils
sont gênants au décollage, vers l'Ouest, de gros porteurs passent
parfois à 100m. Exceptionnellement il sort voir les plus bruyants,
« en fulminant ».
Il signale quand même que le dimanche, l’aéro-club de Toussus-le-Noble
est très bruyant, ces petits avions monomoteurs sont parfois plus
bruyants que certains gros porteurs, et plus longtemps.
Il entend tous les avions, toujours (même quelques avions de chasse)
sans habituation qui fasse filtre. Il n’aime pas trop le voyage en
avion pour lui-même, à cause du bruit. Les avions et l'histoire de
l'aviation le passionnaient au temps de Mermoz, Védrines et Detroyat,
mais ne l'intéressent plus depuis l'introduction du moteur à réaction,
même Le Concorde; il s'intéresse surtout aux trains (qu'il n’entend
heureusement plus) : il est abonné à la Vie du rail Toute locomotive qui passe, il peut en dire le type et la puissance, c'était le seul bon côté de vivre à 10m des voies...
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Bull07 : L'interviewée
est une femme de 62 ans, mariée, qui a eu quatre enfants. Elle est
assistante maternelle, son mari est électricien. Ils gagnent 20 KF. Ils
habitaient la Résidence la Clairière dans un pavillon de cinq pièces
sur un jardin des 600 mètres carrés. Elle se plaint du manque de
commerçants, des transports, du faible équipement du quartier...
L'endroit manque de vie, « c'est un cadre de vie
tristounet ». La vie y est trop casanière, les contacts avec les
gens ne sont pas satisfaisants, sauf avec quelques voisins directs
qu'ils connaissent parfois depuis 27 ans. Elle se plaint également du
manque de sécurité, du vandalisme, des vois, du manque de tranquillité.
lis habitaient autrefois le grand ensemble de Massy qu'ils ont quitté
pour le cadre campagnard de Bullion. Elle finit presque par regretter
les HLM où « il y avait toutes les commodités ! ». Ils
rêvent de changer leur pavillon contre une maison de ville dans le
vieux village de Bullion même, « malgré la route ». Ce qui,
d'après elle, pose le plus de problèmes dans son quartier ce sont les
chats. Il y a beaucoup trop de chats, « on les retrouve dedans en
rentrant ». Elle ne retrouve rien de son enfance à la campagne, en
Bretagne, où ils étaient 12 à la maison. Ici, c'est « la campagne
pour les riches » , Bullion est snob, et tout y est très cher...
Elle ne regrette cependant pas la vie qu'ont eu ses parents, des
fermiers en difficulté financière permanente. Le couple sort souvent,
ils vont marcher, ou ils se promènent en voiture; ils passent leurs
vacances en Bretagne, où à la montagne. lis disposent d'une maison en
Bretagne. Elle aime le bruit de l'eau qui coule, et elle va mettre un
bassin dans son jardin. Les bruits agricoles sont vivants, dit-elle.
Elle donne beaucoup d'importance aux bruits, qui sont « très
gênants ». Mais le silence, trop de calme est gênant également, il
lui faut le bruit de fond de la vie humaine, dit elle. Les corbeaux lui
rappellent les champs de Bretagne. Le quartier est calme, « sauf
quelques avions ». Les voisins sont tous d'accord pour restreindre
le bruit, car les pavillons jumelés ont des problèmes (entre les
numéros 17 et 18 par exemple). Heureusement, eux-mêmes ne sont pas
bruyants, dit-elle. Les avions produisent un grondement quasi
permanent, mais pas gênant. Le vrai problème c'est l'obsession du
voisin mitoyen (l'interviewé Bullion01), « qui ne supporte pas les
chiens, d'ailleurs il ne supporte rien ». Les mobylettes la
dérangent davantage que les avions. Mais par temps très sec on les
entend fort. À table, ils dérangent lors des repas des week-ends dans
le jardin. Ce sont les décollages qui sont bruyants, ils décollent
exactement sur Bullion. On les voit du jardin, ils passent près. Ils
sortent dans le jardin pour regarder quand le Concorde passe. Ils
trouvent que le bruit des avions a changé, ils sont aujourd'hui moins
bruyants qu'au temps des Caravelles. Cela est dû à la technique, au
progrès des moteurs. De façon générale ils supportent bien les avions,
et parfois ne les entendent plus, mais quand ils passent trop bas
« on les entend toujours »
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Deuil01
Femme au foyer, 40 ans, mari informaticien, 4 enfants, propriétaire de
leur maison depuis 4 ans, 15 à 20 km de l'aéroport) : Ils
sont venus s'installer ici en raison de leurs moyens financiers :
ils souhaitaient devenir propriétaires, ayant vécu en HLM au Blanc
Mesnil (93). Ils recherchaient une petite maison de village à
restaurer, avec peu de terrain. Ils ont acheté en fonction du bon
emplacement, proche de la gare et des écoles et Deuil La Barre leur est
apparue comme une commune « plus saine » que Le Blanc Mesnil.
Ils sont déçus par leur choix. Le quartier est pourtant plus
tranquille, mieux fréquenté que là où ils habitaient mais, en revanche,
il n’y a rien pour les enfants, aucun encadrement.
Deuil La Barre est une commune qui se rénove, « les rues sont
refaites, la Mairie fait tout pour que les gens restaurent leur
façade ». Le centre du village est agréable, il y a des commerces,
des transports, « on est à 10 minutes de Paris ».
Mais la commune est surtout habitée par des personnes âgées, aux
mentalités « anti-jeunes », « les enfants ne doivent pas
faire de bruit », aucune structure d'accueil n’étant prévue pour
eux.
Elle prend l'avion deux ou trois fois par an pour aller voir sa fille
qui vit à Grasse. Et elle a conscience, qu'à ces moments là, elle prend
part à la gêne de bruit : « C'est une petite vengeance ».
Est attachée à son appartement : « Je l'aime. Les avions ne
me feront pas partir ». Pourtant, elle a du mal à regarder sa télé
dont l'image est brouillée malgré l'investissement d'une antenne sur le
toit de l'immeuble.
Elle prend des médicaments pour dormir mais cela a toujours été le cas.
Elle constate les effets de la pollution due au kérosène sur
l'encrassement des vitres de l'appartement qu'il faut nettoyer toutes
les semaines.
Les craintes exprimées : surtout sur l'ouverture des deux futures
pistes qui vont venir perturber le sommeil : « Les gens de
Strasbourg n’en ont pas voulu, donc ça vient sur Roissy. Ca crée une
inquiétude pour nous, pour le bruit et la pollution ». « Ici,
on n’a rien, on ne peut même plus se promener ». « Les avions
gênent tout le monde ».
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Gouss09
homme, Fonctionnaire à la municipalité de Goussainville, 40 ans,
divorcé, 2 enfants, locataire de son appartement depuis 17 ans, à 7 km
de l'aéroport, à l'ouest de Roissy. Il est resté à
Goussainville à la suite d'un accident de sport et ses parents sont
retournés en Espagne. Il est handicapé.
Avant Goussainville était plus calme, il y avait une bonne solidarité entre les gens.
Il reste car son loyer est bas. Depuis 10 ans, il constate une
progression de la violence, il y a des manifestations de gens
mécontents, les commerces de proximité ferment les uns après les
autres. La convivialité disparaît.
Mais la principale nuisance, c'est l'aéroport de Roissy, sans compter
les deux pistes supplémentaires qui vont s'ouvrir et qui vont donc
multiplier le trafic aérien. En été, il y a un avion toutes les 45
secondes qui passe devant les fenêtres. On ne peut pas regarder un film
à la télé, on est gêné dans ses loisirs.
Pourtant, la personne interrogée ne quitterait pas Goussainville pour
Paris même pour plus d'argent : elle est à 50 mètres de son lieu
de travail, à 100 mètres de la station du R.E.R., cela en dépit des
nuisances : le quartier qui se dégrade par l'arrivée de nouvelles
populations et le manque de respect d'autrui.
Il est impératif de créer des endroits où les jeunes puissent
s'épanouir, il faut aménager les quartiers les plus défavorisés.
Pour l'incidence de la présence de l'aéroport sur la santé, tout dépend
de la fragilité de l'individu qui sera plus ou moins sujet à l'asthme.
Vit dans un environnement bruyant : les voitures de la rue, les
avions, le train, la salle des fêtes... « On n’y prête plus
attention car c'est un bruit général. Mais finalement, le bruit des
festivités me gène plus que le bruit des avions : je n’arrive pas
à m'y habituer ». Pour lui, les avions sont évidemment plus
bruyants mais il s'y habitue : « Quand je suis à la campagne
je ne peux pas dormir car c'est trop calme ».
Aujourd'hui, il pâtit moins de la nuisance des trains en raison des
nouvelles constructions qui font écran. De plus l'Office d'HLM ayant
fait des travaux d'isolation, il entend moins le bruit en provenance de
l'extérieur que le bruit des voisins : « Tout compte fait,
les bruits de voisinage sont plus gênants et plus inquiétants ».
Le Concorde passe à 11H15. Il est très bruyant : « Quand on
entend le Concorde, on sait que c'est l'heure de l'apéro et quand c'est
un autre qui décolle, on est surpris. On se dit que ce ne sont pas des
vols réguliers ». Le Concorde atterrit tous les soirs vers minuit
vingt.
Se plaint des essais de réacteurs la nuit. On a fait des pétitions qui
n’ont jamais abouti. Maintenant on est vacciné contre les
nuisances ». Les habitants de Goussainville se sont résignés.
Obligé de rester ici pour le travail et par manque d'argent pour
habiter ailleurs. Quittera Goussainville dès qu'il pourra, pour aller
dans le Sud ou le Sud Ouest, en tous cas, loin d'un aéroport.
Il utilise les avions pour voyager: Et comme cela j'embête aussi le
monde. E n’a aucune crainte concernant un éventuel accident
aérien :"malgré les bruits suspects ». Craintes dans l'avenir
de ses enfants qu'il protège. (Divorcé, garde de ses 2 filles). Sa
femme l'a quitté pour s'installer dans l'Hérault. Elle avait aussi de
graves problèmes de santé nerveuse peut-être liés à l'environnement.
Note qualité de vie 6
Note gêne 10
Incidence Enviro-santé Peut être problèmes nerveux
Se positionne comme « un drogué du bruit ». Il ne sait plus
vraiment ce qui le gène le plus entre le bruit des avions, le bruit des
voisins, le bruit de la route, le bruit des samedis soirs...
Se plaint en priorité de l'insécurité de la ville et de la perte de convivialité environnante.
Désire partir sans vraiment y croire. il reporte toutes ses craintes sur ses enfants.
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Iver01 : Entretien simple : coiffeuse : 46 ans, mariée ( convoyeur de fonds 51 ans) ; 2 enfants : Propriétaire
maison depuis 2 ans. Elle est née ici et est restée pour des raisons
d'attachements familiaux. lis ont cherché à partir, mais sont restés à
cause de l'emploi de son mari. Elle évoque le problème des jeunes qui
restent dehors jusqu'à deux heures du matin à partir de début juin, qui
sont très bruyants. Elle s'est plaint plusieurs fois à la gendarmerie.
Il y a le problème des avions, mais elle a le sentiment d'être quand
même à la campagne. De plus, s'il n’y avait pas l'aéroport, il n’y
aurait pas d'emplois. Elle entend le bruit des avions à partir de 4
heures du matin. Elle dit qu'on s'habitue et qu'avec le double vitrage,
l'hiver ça ne la gêne pas trop : c'est gênant pour se parler quand
on mange dehors. Le Concorde fait beaucoup de bruit, il passe à 11h20 et
16h20, mais c'est rapide, et il est beau. Elle a l'impression que le
bruit des avions augmente régulièrement. Le bruit, elle s'en rend
compte quand elle part en vacances, quand elle revient, il faut qu'elle
se réadapte. Elle craint de passer en zone de bruit parce que ça va
arrêter la construction et donc arrêter la vie du village. Elle ne
participe pas aux réunions contre le bruit parce qu'elle n’a pas le
temps, et parce que de toute façon l'aéroport fait ce qu'il veut. Elle
parle plus du problème de délinquance que de celui des avions. Pour
elle, ça ne sert à rien d'avoir plus d'informations, « on pourrait
faire quoi de plus ».
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Iver06
homme, 36 ans, sérigraphe, propriétaire d'un pavillon depuis 2,5
années. maison individuelle, double vitrage, dans l'axe de deux pistes,
à 20 km aéroport. Originaire de Clichy sous-bois puis de
Bondy, vivait en immeuble. Souhaitait quitter la ville, sans habiter en
lotissement.
S'est éloigné de Paris pour le prix.
Voulait vivre à la campagne.
Ici, il y a une bonne ambiance, un bon voisinage, le coin nous a tout de suite plus.
Parle spontanément des avions, mais précise qu'il est content d'habiter
ici même si il y a des avions : on mange dehors on dort la fenêtre
ouverte.
Les critiques : c'est qu'ici il y a pas beaucoup de bus, mais on ne voudrait pas que le village grandisse trop.
On ne veut pas retrouver ce qu'on a connu en ville (immeuble, la délinquance, promiscuité).
Ici, on a trouvé un cadre plus agréable, sans nuisance. Les enfants peuvent grandir et s'épanouir.
Le Concorde : s'il n’y avait que lui, il est joli. Parce que c'est
vrai que la seule nuisance ici ce sont les avions.
Les avions, c'est toujours le même bruit, toutes les trois minutes.
N’a jamais pris avions, mais il trouve ça agréable (vacances, technologie).
J'ai un bon sommeil, je travail dur et je dors bien, les fenêtres ouvertes.
En immeuble, c'était beaucoup plus gênant, le bruit.
On est une famille vivante, bruyante, avec quatre enfants.
Pour l'avenir, j'espère que ça ne changera pas trop.
L'avion ce n’est pas bien pour le bruit, mais c'est bien pour l'économie.
Je trouve que je suis très bien ici, il n’y a pas de pollution.
Ici, il y a l'odeur des champs.
Ça sent bien meilleur que dans l'atelier où je travaille.
Note qualité de vie : 8. La gêne: 5
incidence environnement: aucune, globalement positive
Achat récent d'une maison: sentiment d'avoir gagné en terme de qualité
de vie Pas de troubles du sommeil, Utilise beaucoup le jardin
Environnement sonore familial « riche » Famille avec enfants
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MAm10.
Homme 44 ans, fonctionnaire cadre B. marié et deux enfants, 9 ans et 6
ans. Maison de village, double vitrage, deux ou trois kilomètres des
pistes, propriétaire depuis 13 ans.
Des amis ont vendu la maison et on a acheté en 1985. Vivait avant en banlieue sud de Paris.
A quitté un appartement pour vivre en maison à l'extérieur de la banlieue Parisienne.
Travaille à Paris intra-muros. En arrêt maladie depuis trois mois (colonne vertébrale).
Pas de grands changements ici sauf création zone artisanale et piscine. Quelques logements neufs.
Ici, c'est la campagne mais près de Paris.
Ce qui est moins bien, c'est l'aéroport, il y a du bruit surtout au période « grands départs ».
Mais lorsque j'étais à Paris, j'étais beaucoup plus embêté par le bruit.
Depuis que je suis en arrêt de travail, les gens disent que j'ai bonne
mine. C'est parce que je ne vais pas à Paris. Ici, il n’y a pas de
pollution.
La pollution du bruit, c'est limitée aux jours de grands départs et de
fort vent. De ce côté ci, on est un peu privilégié : on est entre
deux pistes.
Ce qui est bien, c'est que le double vitrage a été pris en charge par 1
'aéroport. On utilise jamais le jardin, mais ce n’est pas à cause du
bruit (à cause des voisins).
On se couche plutôt tard et on n’a pas de problème à cause du bruit, sauf à quelques rares exceptions.
Peut-être qu'il y a des avions plus bruyants que d'autres.
Mais nos inquiétudes, c'est plutôt la délinquance (nos voisins), les jeunes à l'abandon pour qui rien n’est fait.
L'été, il y a des jeunes qui se regroupent et ça, c'est bruyant.
Je suis relativement satisfait de vivre ici. J'ai même l'impression que
le bruit diminue, mais il ne faudrait pas qu'il y ait plus avions.
Les regrets, c'est par rapport au voisin, par rapport à l'aéroport.
La grosse contrainte : on est à une heure et quart de Paris
Ce qui se fait ici, c'est pour les enfants, pas pour les adolescents.
Note qualité de vie: 8. Note gêne: 3.
Incidence environnement: ne sait pas mais peut-être inconsciemment. Des
voisins, des amis parlent de kérosène. On se pose parfois des questions.
Beaucoup plus préoccupé par le voisinage que par l'aéroport Vécu d'un
bilan environnemental positif (moins de pollutions qu'à Paris) Le
regard des amis est plus critique que le sien. Sentiment que le bruit diminue.
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MAub02 : Entretien simple F : 36 ans ; agent de maîtrise PTT ; mariée (professeur) ; 2 enfants.
Propriétaire pavillon depuis 1 an. Ils se sont installés ici parce que
la maison n’était pas chère. Elle dit que le voisin alcoolique et le
bruit des tracteurs dans la ferme à côté sont plus gênants que les
avions de l'aéroport de Roissy. Les avions ne sont pas pour elle un
problème majeur, par contre quand elle part en province et qu'elle
n’entend plus de bruit du tout, au retour, il faut se réhabituer. Elle
décrit un bruit qui arrive progressivement, mais qui ne dure jamais
longtemps. Le bruit le plus fort est celui du Concorde qui passe vers
11 heures, mais il est beau cet avion. Elle dit également que le soir,
quand elle regarde la télévision, elle n’entend plus le son. Elle
aimerait bien être en zone de bruit pour profiter des indemnisations.
Le fleuriste à côté a remarqué la pollution sur ses fleurs. Elle pense
que les avions ne respectent pas les couloirs aériens. Elle n’a pas
d'informations sur la troisième piste. Elle juge plus important de
lutter contre le Front National (membre d'une association), que contre
le bruit des avions.
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MAub06
(Fonctionnaire, 58 ans, mariée, 1 enfant à charge, propriétaire de sa
maison depuis 18 ans, à 5 ou 7 km de l'aéroport, au nord ouest de
Roissy) Ont choisi de s'installer au Mesnil Aubry par goût
de la nature. Ils vivaient à Noisy le Sec dans un HLM jusqu'en 1980.
Ils ne regrettent pas leur choix.
Le village était à l'époque, un village rural déserté. Il s'est
repeuplé. On constate une lente amélioration des constructions :
« Mais nous souhaitons rester petits et préserver une vie de
village ».
Village tranquille où chacun a son jardin. On vit dans les champs et il
y a peu de passage malgré la Nationale dont le bruit se ressent surtout
par vent d'est. Les habitants se connaissent tous. Mais il y a le bruit
permanent des avions, il manque des commerces et il n’y a pas de moyens
de transport.
Le Mesnil Aubry souffre d'un manque d'entretien. Des travaux ont été
entrepris pour la rénovation de la place publique. E faut prévoir des
terrains de sport pour les adolescents.
Observation des effets de la pollution - odeur d'engrais, élevage de
poules voisin qui entraîne une invasion de mouches, poussière. Ce sont
les nuisances de la campagne. La personne travaille rue de Rivoli, à
Paris et les effets de la pollution sont beaucoup plus importants. Ici,
il y a les retombées de kérosène : « Je le vois dans le
bassin où il y a des dépôts gras sur l'eau ».
En plus du bruit des avions, de nombreux camions passent dans le
village en raison des travaux routiers et autoroutiers avoisinants. Es
vont vite, ils stationnent n’importe où, Les camions passent sur une
plaque d'égout encastrée dans la chaussée et nous réveille vers 5 ou 6
heures ».
Bruits de bennes, bruits de tracteurs interviennent aussi mais à des
heures normalement acceptables quand on vit à la campagne. B y a aussi
le bruit agréable des cloches.
Les avions sont le point noir : ils passent au-dessus du jardin et
font vibrer les vitres qui se fêlent. Le bruit des avions est lié au
vent. c'est au décollage que les avions gênent le plus. A
l'atterrissage, on ne les voit pas. Le Concorde est le plus bruyant.
Certains ont un bruit plus agréable (Airbus).
Quand nous avons visité la maison, j'ai vu et entendu les avions. J'ai
pensé que je ne pourrai pas vivre ici mais les propriétaires m'ont dit
qu'on s'y habituait. Le bruit des avions ne nous empêche pas de
regarder la télé : ça ne nous gâche pas la vie. C'est surtout
l'été, on ne peut pas manger dehors.
Inquiète de l'ouverture des nouvelles pistes. On risque de partir: on
ne veut pas vivre enfermé. Mais si les couloirs sont respectés, la
réglementation stricte, pense pouvoir supporter le bruit. Travaux
d'isolation sans aucune aide. Ils ont espoir, malgré tout, d'être
entendu des pouvoirs publics : Ce n’est pas invivable. On fait des
pétitions, on va peut-être prendre en compte tous nos problèmes.
Si rien n’est fait dans ce sens, s'ils ne peuvent garder leur
tranquillité de vie, ils s'en iront en province, dans le midi où l'un
de leurs fils a un projet. Ils prennent l'avion mais toujours d'Orly.
La qualité du sommeil n’est pas entamée, ils dorment bien dans
l'ensemble.
L'ouverture des deux pistes va entraîner d'autres problèmes :
arrivée de populations indésirables (par la liaison R.E.R. avec
Roissy), plus de circulation. En plus à y a le projet
d'autoroute : « Nous sommes cernés par la civilisation
(autoroute, Francilienne, avions sur la tête) ; je suis la petite
fourmi cernée par les géants, C'est angoissant, Les gens baissent les
bras tout de suite, par défaitisme ».
Note qualité de vie 6
Note gêne 4
Incidence Enviro-santé Sommeil, peut-être Kérosène
La contrée se transforme, se structure à l'image des villes(autoroutes, pistes supplémentaires.
Elle subissait déjà le bruit des avions qui restait acceptable
puisqu'on n’en ressentait la gêne que l'été. Mais changements vont
amplifier ces phénomènes (bruits, circulation, populations à
problème... ).
Victime de la civilisation moderne, sans soutien, sans écoute des pouvoirs publics.
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MAub08 Préretraité, 57 ans, marié, propriétaire de sa maison depuis 30 ans, à 12 km de l'aéroport, à l'ouest de Roissy
Racines et celles de son épouse au Mesnil Aubry : « J'ai
toujours vécu au Mesnil Aubry et j'y ai fait construire ma maison en
70 ».
Les choses ont changé depuis, on a gardé la tranquillité mais
l'environnement a changé : l'esprit village a disparu, la
mentalité des gens n’est plus la même, les nuisances ont augmenté. Le
village rural s'est agrandi avec l'arrivée de personnes nouvelles.
Elles ne communiquent pas avec les anciens du village et s'intègrent
mal. Maintenant, dans le village, on est agressé par les q~
manouches ». « Le village est moins bien fréquenté car il y a
des ethnies différentes ».
Nuisances : les avions par vent d'ouest. Tous décollent là et ils
survolent nuit et jour : « Ils nous réveillent la nuit.
Quand, j'ai fait construire, il n’y avait pas d'avions ». Le
trafic est de plus en plus intense et si les avions d'aujourd'hui sont
moins bruyants que les Caravelles, les progrès en acoustiques sont
encore infimes. Apprécie cependant d'avoir un logement indépendant,
bien installé, une bonne qualité de vie : « Avoir pu faire
tout ce que j'espérais ». Il y a 2 avions qui décollent par minute
et les prochaines lignes prévues vont encore augmenter le trafic. Mais
il devrait y avoir des subventions pour le survitrage, cela a été
annoncé dans le journal. Le trafic des avions augmente pendant les
périodes de vacances, Quand le Concorde décolle, on est à plus de 75
dB. C'est surtout le Concorde, les Airbus sont plus silencieux. Le
bruit interfère sur la télé, la radio, on monte le son.
Le problème du village, c'est son développement : « On va
être cerné par l'urbanisme, par la construction de la
Francilienne ». De plus il va y avoir la nouvelle autoroute A 16
qui va passer vers la maison. C'est une véritable inquiétude.
Il n’y a plus de transports en commun car trop peu utilisés, il n’y a
plus que la ligne de l'école. En revanche, il y a un bon équipement
sportif. Mais les commerces locaux disparaissent. Ces nuisances ont une
influence sur la santé, l'air n’est plus le même qu'avant. Les avions
augmentent régulièrement depuis 1977 et maintenant, il y a les
hélicoptères qui passent juste au-dessus : On pourrait éviter
cela. Pour ceux qui travaillent, il y a aussi le stress du trajet.
Le village souffre du bruit des avions, de la Nationale, du passage des
camions sur la route qui traverse la commune, ils donnent de grands
coups de frein, des engins de sécurité de la décharge qui bipent. Il
n’y a aucun moment de calme, le silence, on ne sait plus ce que c'est.
En Haute Savoie (a acheté un appartement) c'est différent. Ici, la
Nationale fait des victimes de la route et de la pollution par l'air
qui devient irrespirable et le bruit qui devient insupportable. Utilise
l'avion car ça fait partie de la vie moderne mais Roissy est trop près
de Paris ».
Toutes les nuisances environnantes évoquées ont des conséquences
défavorables sur la qualité de vie et sur les valeurs immobilières qui
en ont pris un coup. Si on vend ? Ici, les terrains se vendent
chers, la crise ne nous a pas plus touchés qu'ailleurs. Mais on
enregistre une chute sur la vente des biens.
La santé : « J'ai eu un problème cardiaque et à la suite d'un
test (enregistrement électro en continu au domicile), on a observé que
la courbe cardiaque variait pendant le sommeil. Ca, c'est une
conséquence au bruit ». Se demande s'il va rester ici où il vit à
côté de sa fille, ou partir en Haute Savoie. Ce qui le fera partir,
c'est la mentalité des gens. Le bruit, on s'en fait une raison, on n’y
peut rien. Les pétitions ne servent à rien, les pouvoirs publics ne
répondent pas. E craint l'augmentation du trafic aérien et routier
ainsi que toutes les nuisances qui en découlent.
Note qualité de vie 7
Note gêne 10
Incidence Enviro-santé Sommeil, qualité de l'air se dégrade
Satisfait de sa qualité de vie car il a acquis ce qu'il voulait. Il n’a
jamais quitté son village. Bien que son environnement soit devenu très
bruyant il ne partira pour cela.
Ses échappées en Haute Savoie lui suffisent pour renouer avec le silence.
Pas d'illusion pour la revente de sa maison qui se fera à perte. Ce qui
le gêne plus que le bruit des avions c'est la mentalité des gens. Pour
lui, tout est agression : bruit ambiant, avions, télé, société.
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MitMor02 femme 40 ans, assistante de vie et maternelle
maison de village, double vitrage, propriétaire depuis six années. 5 km des pistes
j'aime bien cette ville là, il y a tout ce qu'il faut.
J'ai quasiment toujours vécu par ici (sauf enfance en Normandie).
Avant, j'habitais GONESSE.
J'ai divorcé, puis je ne suis remariée et on a acheté cette maison.
J'habite ici depuis cinq ans.
Ce qui a changé, c'est qu'il y a plus de délinquance, plus de trafic automobile.
Mais sinon, il n’y a pas de beaucoup de changement, c'est peut-être juste un peu plus bruyant.
Mais je suis habituée est il y a moins de bruit qu'à GONESSE
je suis quelqu'un d'insomniaque, mais ça n’est pas à cause des avions.
Par contre, ici, c'est pollué et humide. J'ai de l'asthme. (Usine,
voitures, produit toxique). Parfois aussi des avions qui lâchent du
kérosène.
Mais les avions, les voitures, rien ne me gêne au niveau du bruit. Pour moi, c'est surtout l'air qui est malsain.
Les avions c'est juste un moyen de transport, j'aimerais bien le prendre un jour, pour des vacances.
Le plus fort, c'est le Concorde - au jardin, on ne s'entend plus
parler. Il fait un bruit plus aigu que les autres avions. Les autres
avions, ça va.
On dort les fenêtres ouvertes. Si on est ici, c'est pour le travail. Ce
que j'aimerais, c'est repartir en Normandie. Ici, c'est le
stress : les gens ne sont pas sympa, l'air n’est pas pur. Ici, on
est plutôt tranquille, on a une maison avec un jardin. Mais on a peur
pour les enfants : drogue, délinquance.
Quand je repars en Normandie, je trouve que c'est presque trop calme, mais je dors mieux parce que l'air est plus pur.
Le développement de l'aéroport ne m'inquiète pas du tout tant qu'il n’y
a pas de pistes qui nous passent au-dessus de la tête. On est habitué
aux avions. Mais parfois, quand on reçoit des amis, ils font des
réflexions1sur les avions. D'autres aiment bien. Je trouve qu'ils ne
sont pas bruyants à ce point là. A part Concorde.
Mitry-Mory c'est bien, il y a un parc, de la verdure. Mais les
trottoirs sont tout abîmés, et les voitures roulent trop vite, on a
peur pour les enfants. Il y a aussi le tout à l'égout qui aurait besoin
d'être refait. Il faudrait moderniser le bourg de Mitry-Mory :
c'est un peu abandonné.
Mais je suis bien mieux qu'à GONESSE: il y a moins de délinquance et moins de bruit.
Note qualité de vie : 5. Note gêne: zéro.
Incidence environnement: oui, l'air, mais pas à cause de l'aéroport.
A toujours vécu aux abords de l'aéroport
Plus préoccupée par la pollution (asthme) et la délinquance (enfants) que par le bruit
Troubles du sommeil non imputé aux avions
Les amis sont plus critiques
Pas d'inquiétudes particulières
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Mont08
Enseignant, 36 ans, célibataire, propriétaire de sa maison depuis 5
ans, à 20 km de l'aéroport, au nord de Roissy : Il a
trouvé une maison à rénover à Montmorency, commune qu'il connaissait
déjà, ses parents habitant la région. Il a choisi en fonction de ses
moyens financiers. Il était locataire à Mézière dans le 78 où il
faisait un stage d'enseignement. Il ne constate pas de changement
sur Montmorency depuis son installation. C'est une commune tranquille
avec des jardins. Il y a un peu de bruit en raison de la route
nationale et le bruit des avions est un peu gênant.
Il faudrait qu'il y ait néanmoins plus de vigilance au niveau du bruit
qui semblerait s'amplifier sur les communes proches comme Enghien.
Et il n’y a pas assez de surveillance et on commence à rencontrer des problèmes de sécurité.
La
Nationale et les avions sont gênants : « Un enfant qui crie,
ça ne me gène pas, du bricolage, c'est normal ». C'est en fonction
des périodes, il y a des tunnels aériens détournés, et aux périodes de
départs en vacances, il y a plus de trafic. Il y a une pétition qui a
circulé mais rien de plus. La Nationale, c'est quelques motos, par
rapport aux avions, ce n’est rien. Les avions passent au-dessus de la
maison. Les voitures sont gênantes mais -c'est surtout le samedi soir.
Les avions, c'est le même type de bruit mais c'est toute la journée, un
roulement.
Le problème des avions touche toute la région parisienne, il y en a partout.
J'ai le projet de quitter la région car je n’attends pas de miracle
ici. E n’y a pas à attendre le changement. Pour la revente de sa
maison, il va essayer de ne pas la revendre à perte mais il ne se fait
pas trop de souci car il ne l'a pas achetée chère et il a fait beaucoup
de travaux de rénovation lui-même.
Pense aller en Normandie où l'immobilier est moins élevé. Ce ne sont
pas les avions qui le feront partir car ils ne le gênent pas à ce
point. Ceux qui vivent en appartement supportent d'autres bruits que
ceux des avions. Et puis, à Montmorency, on n’est beaucoup moins exposé
qu'à Roissy.
De plus, se dit habitué aux avions: Les avions passent, je ne les
remarque plus, Mais si je pars en Normandie quand je reviens, je
ressens la Nationale et les avions comme un poids.
En appartement, on ressent moins le bruit des avions qu'en pavillon où
l'on est plus exposé. Il prend rarement l'avion car il n’aime pas faire
de grands voyages.
Constate une dégradation générale de la région parisienne en terme de
bruit et de mentalité des gens : insécurité. Vivre tranquille
devient un privilège. On n’arrive plus à être chez soi. Quand on
achète, on souhaite avoir sa tranquillité. Mais maintenant, il faut
penser à se barricader.
E y a nécessairement une incidence de l'environnement sur la santé du
fait du bruit des avions et du trafic routier qu'ils engendrent et en
plus il y a le stress du travail : on prend sur soi, on accumule.
C'est pourquoi les gens partent. Il faudrait faire rester les gens dans
la région en attribuant des aides : « La région ne fait pas
assez d'effort pour garder les gens car elle ne leur montre pas assez
d'intérêt ».
Note qualité de vie 7
Note gêne 7
Incidence Enviro-santé Dormir en présence des avions : c'est du
mauvais sommeil mais l'environnement ambiant (Fair) n’est pas malsain
pour la santé.
Gêné par la nationale et par les avions.
Mais il y a acceptation du bruit car tolérable: on s'y habitue. Néanmoins, le bruit engendre une note de gêne de 7
Insiste plus sur la mauvaise qualité de vie générale de la R.P. (les avions : une donnée supplémentaire).
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Roiss02
Chauffeur poids lourds à la Mairie de Roissy, 36 ans, célibataire,
propriétaire de son appartement depuis 12 ans, à 2 ou 3 km de
l'aéroport, à l'est de Roissy : Installé ici en venant de Sarcelle car il a trouvé du travail à Roissy. Actuellement en congé maladie.
Constate le nombre croissant des installations sportives à
Roissy : « Avant, il n’y avait rien ». Il évoque la
ferme de Roissy où il a travaillé en allant y soigner les chevaux.
Originaire de Bretagne.
Depuis son arrivée à Roissy, les mentalités ont changé : les gens
sont devenus tristes : Es ont pourtant tout ce qu'il leur faut
pour faire de la gym mais ça ne les intéresse pas : Es boivent de
la bière...
Tout est bien, il y a des espaces verts mais en même temps, tout se
dégrade, les entrées des immeubles, les voitures qui sont
« bousillées ».
De plus, il y a des travaux pour faire une place publique et ça fait du
bruit jusqu'à minuit. Finalement tout est négatif : « Je
reste pour mon boulot ».
Il faut absolument faire quelque chose pour la sécurité, c'est le point faible de Roissy.
Son état de santé est lié au cadre de vie et au travail, c'est un grand
nerveux. E fait des heures supplémentaires dans son travail ça lui
change les idées.
Il n’impute pas son état de santé à la présence de l'aéroport mais à la
mort de sa mère et « Quand je vois des choses saccagées dans la
vie, ça m'énerve.
C'est l'insécurité, le mauvais entretien de la ville qui m'énerve.
En dehors de cela, il y a un peu de bruit dans l'immeuble, notamment
avec un nouveau locataire. Rien d'autre, c'est calme. Le bruit des
avions, « je n’y peux rien et je m'y suis habitué ».
C'est surtout le dimanche qu'on les entend. C'est un bruit sournois,
ils poussent à fond les réacteurs, le dimanche soir. L'été c'est plus
calme que l'hiver où il y a plus de départs.
Il ne craint pas les accidents d'avion car : « S'il y avait
un accident, on ne sentirait rien ». E ne prend jamais l'avion car
ça ne l'intéresse pas.
Je dors un quart d'heure par nuit. je ne pense pas que ce soit à cause
des avions. Je prends des somnifères depuis toujours ».
Note qualité de vie 7
Note gêne 5
Incidence Enviro-santé non
Se plaint uniquement des problèmes d'insécurité sur Roissy et de la
dégradation des biens de la commune et des habitants.
Ne se plaint pas du bruit des avions, ni spontanément, ni en suggéré. Il se plaint un peu du bruit des voisins.
Le bruit des avions est normal pour lui. C'est surtout le dimanche que ça le gène.
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Sann04 : L'interviewé
est un homme de 50 ans, marié et père de 3 enfants. Il est cadre
supérieur dans la banque, sa femme est chirurgien dentiste en libéral.
Ils habitent un grand pavillon cossu de 7p. avec un jardin de 800M2.
Leur niveau de revenu est de 50-60 KF. L'important pour lui c'est un
bon environnement, ils sont des parisiens venus s'installer en banlieue
précisément pour le trouver. Il ne se plaint d'aucun petit problème
« seulement de grands : la sécurité et l'urbanisation, la
tendance à densifier ». Il participe à l'association de quartier
qui regroupe 8000 habitants; ils ont obtenu une barrière pour se couper
du centre de Sannois, et depuis ils se sentent tout à fait au calme. Il
ne fréquente plus la maison de campagne de ses parents, qu'il laisse
désormais à ses frères. À la campagne, les activités agricoles ne le
dérangent pas. Les bruits, pour lui, c'est « le bruit des avions à
certaines périodes. » Depuis quinze ans qu'il vit là, il n’a pas
noté de différences dans le bruit; il perçoit celles entre Sannois et
Paris, et le fait de devoir boire de l'eau en bouteille. Mais il a un
voisin hypersensible, deux ou trois maisons plus loin, qui se plaint du
moindre bruit, « sans doute un cas psychologique ».
Concernant le bruit des avions, ils ne dérangent que par vent d'Est,
mais il redoute l'extension des pistes de Roissy et une modification
des trajectoires d'envol. il ne perçoit pas de différence entre les
décollages et les atterrissages et il n’a pas d'odeur de kérosène. Il
est assez sensible au bruit, personnellement, il entend aussi bien les
avions que le RER ou l'autoroute 115. Il entend bien le Concorde, mais
il ne s'en plaint pas car c'est deux fois par jour seulement. Il n’est
pas certain que les avions respectent les plans de vol, les altitudes
etc.
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StM02 : Entretien simple. F34 ans ; mariée ; 2 enfants : Propriétaire
pavillon depuis 1 an Elle habite la région depuis qu'elle a 8 ans, et
est contente d'avoir grandie ici. Elle craint l'arrivée de personnes de
banlieues. Elle se plaint d'abord des mobylettes et des camions avant
les avions. Elle dit que le bruit des avions est de pire en pire, mais
qu'on s'habitue, et de plus, sans Roissy, il n’y aurait pas de travail.
Elle se plaint des avions l'été, mais pas l'hiver parce qu'elle a du
double vitrage. Elle fait bien la différence entre atterrissage et
décollage. Elle estime que le Concorde fait beaucoup de bruit, mais il
est beau et elle sort pour le regarder passer. Elle entend plus les
avions en périodes de vacances, mais ça ne l'empêche pas de dormir les
fenêtres ouvertes. Elle ne comprend pas pourquoi le village est
coupé en deux par la zone de bruit. Elle pense que pour beaucoup, dans
son village, les avions sont un problème infime. Elle déclare que l'on
ne peut rien faire contre les avions, c'est le progrès.
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StM10
Homme de quarante ans pavillon en location depuis onze ans. Double
vitrage. Envisage d'acheter. Logisticien. 10 km de l'aérogare dans
l'axe des pistes. Nous sommes venus habiter ici pour des
raisons professionnelles. Il est originaire d'un petit village vers
Saint-Quentin, dans le Nord. C'est ici un petit village agréable calme
et bien fréquenté. Il n’y a rien de négatif, sinon je serais parti. On
est bien ici avec toute la famille. E faudrait peut-être juste un peu
plus de manifestations culturelles. Il y a bien sûr les avions, mais on
s'habitue, on n’y prête plus attention.
Et puis, l'aéroport, c'est intéressant pour la région sur le plan
économique, ça draine des entreprises. Pour mon métier, c'est sûr que
c'est intéressant. L'aéroport, je dirais que c'est un voisinage auquel
il faut s'habituer. Mais les avions, avec les enfants, ça a un air de
fête. Le Concorde : c'est impressionnant. Au début, le bruit des
avions, on y fait attention, puis de moins en moins. 'est une question
de tolérance. En été, par exemple, je ne suis jamais réveillé par les
avions, mais parfois par le train. Certains jours, en fonction du
temps, c'est plus bruyant (bruit des avions).
C'est sûr que le climat, le temps jouent sur le bruit. Mais non, ça ne
me gêne pas. Pourtant, on peut dire que je suis habitué au calme. Je
suis chasseur et pêcheur, et je peux vous dire que c'est beaucoup plus
calme ici qu'à Paris, où j'habitais avant. C'est sûr, que si le
développement de l'aéroport était mai fait, ça deviendrait un problème.
Mais il n’y a pas de raison de penser que ce serait mal fait. En plus
ici, on est dans le sens où les avions atterrissent. C'est moins
bruyant qu'au décollage.
Fermeture des fenêtres suggérée : oui, ça arrive, quelquefois,
mais c'est rare. Non, on n’a pas peur des accidents d'avions.
C'est sûr que le trafic a augmenté, mais ils sont moins bruyants.
Des fois, ce sont les invités qui font remarquer que c'est bruyant.
La seule chose, c'est que des fois lorsqu'on écoute la télé, on entend plus rien.
Vous savez, je suis pêcheur et chasseur, et lorsqu'on part en week-end,
c'est pour trouver ailleurs ce qu'on ne trouve pas ici. Mais ici, il
n’y a pas de problèmes. Il y a un projet de zone industrielle sur la
ville et c'est bien pour l'emploi.
Le seul problème d'habiter ici, c'est, peut être, pour les enfants, on est loin des cinémas.
Ici, on est bien, on vit un peu comme des privilégiés par rapport aux
parisiens. Il y a peut-être juste un peu de stress lié au mode de vie
(transports).
Ce qui serait vraiment bien, c'est un beau couloir aérien avec personne dessous et qui soit toujours respecté.
Note qualité de vie : 8. Note gêne: 2.
Environnement santé. Juste notion de stress lié au mode de vie.
Aéroport santé : pas d'incidence.
compromis cadre de vie (bruit, campagne, emploi) positif.
image auprès des autres (les parents ne comprennent pas toujours le choix résidentiel)
augmentation du trafic avions moins bruyants qu'avant
Écoute T.V. perturbée, rares fermeture des fenêtres
Sommeil non perturbé
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StM12
homme 40 ans pavillon à double vitrage, 10 à 15 km, propriétaire,
informaticien. Originaire de Levallois-Perret, habite ici depuis
1994 : Raisons du choix: prix du terrain, environnement
rural. Se déplace en France, à l'étranger pour le travail. U y a plus
de bruit qu'avant et beaucoup plus de trafic ( avions)
L'état avait pris des engagements qui n’ont pas été tenus (pas de développement de l'aéroport).
L'augmentation du trafic, elle se ressent en journée et la nuit.
Les avions ne respectent pas les couloirs aériens.
Mais globalement, par rapport à Paris, on a la pollution en moins, et
la tranquillité en plus (plus d'espace, meilleur cadre de vie). Le
stress : oui c'est de toujours courir, de travailler de nuit, les
déplacements.
Le seul point noir ici, c'est l'aéroport : en 1994 c'était
beaucoup plus calme ( non respect des couloirs, augmentation du
trafic). Les calculs de zonage par rapport au bruit sont tout à fait
incompréhensibles.
Ce qui montre bien que les avions sortent de leur axe, c'est qu'on les
entend. Mais aussi, les couloirs aériens ont changé depuis 1994. Je
dirais que je suis quelqu'un de plutôt sensible aux bruits.
Ici l'aéroport n’a aucune retombée au niveau des communes, au niveau
des emplois. Pour l'avenir, je crains qu'il crée une plate-forme train
route camions.
Je n’ai jamais pris l'avion à Roissy. Je le prends à Orly. Les avions, c'est toute l'année pareil.
il n’y a pas vraiment de changement en fonction de l'année, des
saisons. Mais depuis que j'habite ici, je n’ai pas changé mes
habitudes. : Je laisse toujours les fenêtres ouvertes, je vais
dans le jardin.
La nuit il n’y a pas souvent d'avions mais ils sont très bruyants. Le
train n’est pas très gênant. La nuit, je ne peux pas dire que ce soit
gênant. Il y ajuste quelques rares fois où je suis réveillé
peut-être quatre ou cinq fois dans l'année). Mais je dors, par contre, toujours la fenêtre fermée
Globalement, je ne regrette pas d'être venu habiter ici, mais j'ai un
peu de crainte si je devais revendre la maison. Ici, il y a peu
d'immeubles, et c'est bien : on conserve un cadre de vie agréable.
C'est une commune assez agréable à vivre : Ça se développe
doucement, harmonieusement, et c'est bien entretenu.
Je suis peut-être plus sensible au bruit en vieillissant, surtout les
cycles à moteur ! Le bruit de l'aéroport, je dirais que c'est un
élément parmi d'autres, mais c'est un gros élément. Je suis inquiet
face à l'arrivée du R.E.R., si l'arrivée est ici : il y a tout une
faune qui arrive en queue de R.E.R.. si ils font un pôle ferroviaire
avec tous les camions qui vont venir... c'est vrai que j'ai des
inquiétudes quant' au développement du train et du R.E.R..
Mais je dirais qu'ici, on entend aussi les ânes et les chevaux, et on a
la forêt et les champs autour de nous. Ma femme travaille à Aulnay et
elle ne regrette pas d'habiter ici : le week-end, ça change
vraiment du travail, on se détend.
Note qualité de vie: 7. Note bruit avions : 6.
Environnement - ici ça joue plutôt en notre faveur, habiter ici, à la
campagne, que par rapport à Paris. On ne passera par notre vie
ici : nous partirons à la retraite dans un endroit plus calme,
quitterons la région parisienne, quand l'urbanisme nous aura rejoint.
Bilan environnemental globalement positif
Augmentation du trafic et de la sensibilité au bruit
Non respect des engagements, des couloirs aériens, zonage incompréhensible
Quelques réveils nocturnes
Rares incidences comportementales (usages extérieurs, réveils nocturnes)
Quelques craintes pour l'avenir (avions, développement industriel) et la revente de la maison
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StM13.
femme, 29 ans, mariée deux enfants, gérante de société de service,
travaille à domicile. Pavillon en location depuis 1993. Double vitrage,
à 10 kilomètres des pistes : Ici, ce qui est bien dans un lotissement, on se connaît tous, il n’y a pas de délinquance, on s'entraide entre voisins.
Je suis de la région, j'ai de la famille sur la commune. On est bien
ici, c'est tranquille, c'est calme, bien plus qu'à la ville (habitait
Drancy)..
En ville, on a peur. Ici, c'est aussi moins pollué, plus calme. Je
pense rester ici, on a tout sur place et ça se développe bien.
Mais et il y a peut-être pas grand-chose pour les jeunes, pas
d'équipement. et ça manque d'un peu de moyen de transport. On est une
commune où il faudrait peut-être plus s'occuper des jeunes.
Ici vraiment, ce n’est pas pollué comme à Paris. Certains, ici, disent
qu'ils ne veulent pas de la gare routière et trouvent qu'il y a du
bruit à cause de l'aéroport.
Le train, les avions, c'est plus la nuit qu'on les entend. La journée, il y a du bruit dans la maison.
je me souviens que quand j'étais au collège, on s'arrêtait de parler quand le Concorde passait.
C'est sûr, qu'il y a plus d'avions qu'avant mais on a le double
vitrage, et on s'habitue au bruit. Le plus embêtant, c'est quand on est
dans le jardin, mais ça ne m'empêche pas d'y aller.
Je n’ai jamais pris l'avion. La nuit, les avions ne me réveillent pas.
Il y a des nuits où je dors mal, mais, ce n’est pas à cause des avions,
je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil.
E y a un projet de création d'une grande gare pour les années
2005 : risque de gêne réelle (que le village garde un esprit
campagne, petite commune)
Mon
activité professionnelle est très fiée à aéroport. Donc pour moi, le
développement c'est aussi le développement de mon activité (location de
voitures avec chauffeur.)
Ici, c'est sûr que c'est moins bruyant qu'à Goussainville, pourtant je connais (famille).
Et puis, l'aéroport a pris des mesures. Je dirais qu'on est gêné que
par quelques rares avions plus bruyants, des problèmes d'environnement:
ici, c'est l'écoulement des eaux pluviales.
Dans les grandes villes, il y a beaucoup plus à dire sur le bruit et les voisins qu'ici
Mon père est originaire du coin, et j'ai toujours connu l'aéroport.
Je sais qu'il va encore s'agrandir mais je n’ai pas d'inquiétude. Mes
craintes, c'est la délinquance et éventuellement l'arrivée d'une gare.
Note de qualité de vie: 9.
Note gêne: 2.
Environnement: c'est bien ici: les bois, les champs, un bon bol d'oxygène
Originaire du site, l'aéroport fait partie intégrante de son cadre de vie (école, travail,).
Activité directement dépendante de l'aéroport
Bilan global cadre de vie positif :campagne, emploi, famille proche, pas de délinquance
Dénégation de toute difficulté liée à l'aéroport
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6.2 Construction de l'indicateur de « territorialisation » TRT
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variable |
Acro nyme |
facteurs |
TRT
fort |
TRT
moyen |
TRT
faible |
Individus |
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Entretien en couple ou individuel |
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Cpl= entretien en couple
Ind= entretien individuel |
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angoisse accident aérien |
AAA |
AAA1= fort sentiment de peur d’un crash très probable
AAA2= angoisse éventualité crash, souvenir Tupolev
AAA3= aucune inquiétude
AAA4= sans réponse |
AAA1 |
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négociations avec ADP |
ADP |
ADP1= relations positives avec ADP
ADP2= relations négatives avec ADP
ADP3= pouvoir absolu, pas de recherche de compromis
ADP4= isolation acoustique indemnisée
ADP5= sans réponse |
ADP2, 3 |
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animation/désertificat |
ADS |
ADS1= vie locale animée, taux d’équipement urbain satisf
ADS2= processus de désertification urbain réel
ADS3= crainte de désertification
ADS4= vie locale morne
ADS5= sans réponse |
ADS1 |
ADS3, 4 |
ADS2 |
appr gle act aéroport |
AER |
AER1= l’aéroport est vital pour l’économie de la France
AER2= l’aéroport sauve l’emploi, développe la région
AER3= l’aéroport pervertit la région (afflux d’indésirables)
AER4= l’aéroport n’est qu’une source de nuis. environn.
AER5= l’aéroport constitue un pôle d’animation
AER6= l’aéroport est bien pratique pour voyager
AER7= sans réponse |
AER4 |
|
|
âge |
AGE |
AGE1= jeunes
AGE2= matures
AGE3= vieux
AGE4= donnée manquante |
AGE3 |
|
|
Appréciation de l’isolation acoustique |
AIS |
AIS1= très efficace
AIS2= efficace
AIS3= moyenne
AIS4= inefficace
AIS5= sans réponse |
AIS4 |
|
|
Distance de l’aéroport |
AKM |
(valeurs réelles) |
|
|
|
autoéval subj gêne/10
(variable LTE reconstruite pour Ipsha et Europsy) |
ASG |
ASG1= gêne maximale évaluée à 10
ASG2= gêne évaluée entre 9 et 7
ASG3= gêne évaluée entre 6 et 4
ASG4= gêne évaluée entre 3 et 1
ASG5= gêne minimale
ASG6= impossib à reconstruire |
ASG1, 2 |
ASG3 |
ASG4, 5 |
augment du trafic aér |
ATA |
ATA1= augment du trafic aér insupp, de pire en pire, etc.
ATA2= réelle augment du trafic aérien
ATA3= inquiétude quant à l’augm future
ATA4= acceptation de l’augmentation du trafic aérien
ATA5= augmentation non-perçue, illusion d’une diminution
ATA6= sans réponse |
ATA1, 2 |
|
|
Appréciation de la vie locale |
AVL |
AVL1= vie locale très appréciée
AVL2= vie locale appréciée
AVL3= vie locale moyennement appréciée
AVL4= vie locale peu appréciée
AVL5= vie locale pas du tout appréciée
AVL6= sans réponse |
AVL1, 2 |
AVL3 |
AVL4, 5 |
bruit le plus gênant |
BPG |
BPG1= avions sans précision
BPG2= avions, pointes de bruit, décollages, vacances
BPG3= avions, fréquence/augmentation
BPG4= le Concorde
BPG5= avions la nuit
BPG6= autre source, humaine ou animale
BPG7= autre source, mécanique, moteurs
BPG8= sans réponse |
|
|
|
Cadres moyens |
CDR |
CDR1= cadres moyens
CDR2= non cadres
CDR3= sans réponse |
|
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|
comment. Concorde |
CNC |
CNC1= Concorde triomphal, donne l’heure et sa rareté appr
CNC2= Concorde très beau mais très bruyant
CNC3= sans réponse |
|
|
|
Perturbations de la communication |
COM |
COM1= perturbation de la parole ds le jardin ou la rue
COM2= perturbation de la parole à l’intérieur du logement
COM3= perturbation de la réception TV, son inaudible
COM4= perturbation de la TV, son et image
COM5= perturbation de la communic. uniqu. par Concorde
COM6= aucun pb de bruit d’avions
COM7= sans réponse |
COM1 |
|
|
Degré de conscience politique du problème |
CPP |
CPP-1= forte conscience politique
CPP-2= moyenne conscience politique
CPP-= faible conscience politique |
CPP-1 |
CPP-2 |
CPP-3 |
Catégories SocioProfessonnelles |
CSP |
CSP1= inactifs (retr, chôm, f. foyer)
CSP2= petit fonctionnaire, ouvrier
CSP3= employé bur, commerçant, technicien
CSP4= fonctionnaire, cadre moy
CSP5= prof libérale et assimilés
CSP6= cadre sup et assimilés
CSP7= sans réponse |
|
|
|
durée de l'installation de l’interviewé dans son logement actuel |
DIL |
DIL1= moins d’un an
DIL2= de 1 à 3 ans
DIL3= de 3 à 5 ans
DIL4= de 5 à 10 ans
DIL5= de 10 à 20 ans
DIL6= de 20 à 30 ans
DIL7= plus de 30 ans
DIL8= sans réponse |
DIL4 à 8 |
DIL2 et 3 |
DIL1 |
reconn diff types avions |
DTA |
DTA1= reconn. fine des diff. sonores entre les avions
DTA2= reconn. grossière (Airbus, vieux avions, Concorde)
DTA3= ne perçoit ou ne mentionne pas ces différences
DTA4= sans réponse |
DTA1,2 |
|
|
état civil |
ECV |
ECV1= marié(e)
ECV2= concubins
ECV3= célibataire
ECV4= divorcé(e)
ECV5=veuf/ve
ECV6= sans réponse |
|
|
|
Nombre d'enfants |
ENF |
Valeurs réelles ; 20=sans enfants ; 21=sans réponse |
|
|
|
Appréciation globale de l’environnement
(y compris social) |
ENV |
ENV1= très positif
ENV2= positif
ENV3= moyen
ENV4= négatif
ENV5= très négatif
ENV6= sans réponse |
ENV1, 2 |
ENV3 |
ENV4, 5 |
fonctionnaires |
FON |
FON1= fonctionnaires
FON2= non fonctionnaires
FON3= sans réponse |
|
|
|
gêne décoll/atterr |
GDA |
GDA1= gêne décollages plus forte que gêne atterrissages
GDA2= gêne décollages équivalente gêne atterrissages
GDA3= gêne décollages moins forte que gêne atterrissages
GDA4= sans réponse |
|
|
|
gêne saisonnière été/hiver |
GSN |
GSN1= gêne l’été sans précisions
GSN2= gêne l’été par ouverture impossible des fenêtres
GSN3= gêne l’été par augm. trafic et ouvert imposs fenêtres
GSN4= gêne l’été par augm. trafic et imposs utilis jardin
GSN5= pas de gêne particulière l’été
GSN6= sans réponse |
GSN1 |
|
|
GT/dB= gêne trafic/dbA |
GT/dB |
GT/DB1= pas de dist. entre augm. trafic et intensité sonore
GT/DB2= l’augmentation du trafic est plus gênante
GT/DB3= l’intensité en dB(A) est plus gênante que le trafic
GT/DB4= sans réponse |
|
|
|
habituation au br avion |
HAB |
HAB1= dit s’être habitué(e), sans précisions
HAB2= s’est habitué(e), mais en vacances remarque le stress
HAB3= ne s’habitue pas
HAB4= sans réponse |
HAB3 |
HAB2 |
HAB1 |
Installation au bruit en connaissance de cause |
ICC |
ICC1= s’est installé là malgré le bruit des avions de l’époque
ICC2= s’est installé là en sous-estimant le br des av de l’ép.
ICC3= s’est installé là avant la construction de l’aéroport
ICC4= sans réponse |
ICC3 |
|
|
imag chgt soc |
ICS |
ICS1= le progrès social est positif malgré tout
ICS2= le changement social est inquiétant
ICS3= le changement social est négatif, drogue, violence
ICS4= activisme contre immigrés, jeunes, SDF, etc.
ICS5= sans réponse |
|
|
|
imag aviation |
IMAV |
IMAV1= image de l’aviation très positive en général
IMAV2= histoire de l’aviation seule très positive
IMAV3= image de l’aviat plutôt pos, utile personn
IMAV4= image de l’aviation indifférente en général
IMAV5= image de l’aviation négative à cause du bruit
IMAV6= sans réponse |
|
|
|
réactions des personnes non-habituées au bruit des avions, ou réactions des interv. au retour de vacances |
INV |
INV1= des invités réagissent à du bruit que les int.. n’entendent plus
INV2= réhabituation nécéssaire après les vacances
INV3= sans réponse |
INV1 |
|
|
Indic. Qual Vie (IQV)
(variable ipsha reconstruite pour doss LTE et europsy) |
IQV |
IQV1= très positif
IQV2= positif
IQV3= moyen
IQV4= négatif
IQV5= très négatif
IQV6= sans réponse |
|
|
|
Isolation acoustique |
ISA |
ISA1= isolation acoustique existante
ISA2= isolation acoustique absente
ISA3= sans réponse |
|
|
|
Taille du ménage |
MEN |
(nombre réél) |
|
|
|
moteur modern moins br |
MMM |
MMM1= très positif (Airbus rien à voir avec Caravelle, etc)
MMM2= progrès positifs, mais survie vieux avions
MMM3= indifférence au thème des progrès des moteurs
MMM4= sans réponse |
|
|
|
non-resp couloir aér |
NRV |
NRV1= couloirs, régl survols respectés sauf except
NRV2= couloirs, régl survols souvent transgréssés
NRV3= couloirs, régl survols caducs par augm trafic
NRV4= angle raide décollage très apprécié
NRV5= sans réponse |
|
|
|
Statut d'occupation |
OCC |
OCC1=locataire
OCC2=propriétaire
OCC3= sans réponse |
OCC2 |
|
OCC1 |
Origine urbaine/rurale |
ORG |
ORG1= origine urbaine
ORG2= origine rurale
ORG3= sans réponse |
|
|
|
Récapitulation : Problème N°1 |
PB1 |
PB1-1= pb pointes bruit, pollut avions
PB1-2= pb augm fréqu avions et répercuss stress
PB1-3= pb mutat sociale nég, délinqu, dégrad relat
PB1-4= pb individuel/familial actuel
PB1-5= pb bruit/vibrat autre qu’avions
PB1-6= pb chômage, crise, avenir
PB1-7= pb dégrad cadre vie campagnard
PB1-8= aucun problème
PB1-9= sans réponse |
PB-1 |
|
|
Récapitulation : Problème N°2 |
PB2 |
PB2-1= pb pointes bruit, pollut avions
PB2-2= pb augm fréqu avions et répercuss stress
PB2-3= pb mutat sociale nég, délinqu, dégrad relat
PB2-4= pb individuel/familial actuel
PB2-5= pb bruit/vibrat autre qu’avions
PB2-6= pb chômage, crise, avenir
PB2-7= pb dégrad cadre vie campagnard
PB2-8= aucun problème
PB2-9= sans réponse |
PB-1 |
|
|
Récapitulation : Problème N°3 |
PB3 |
PB3-1= pb pointes bruit, pollut avions
PB3-2= pb augm fréqu avions et répercuss stress
PB3-3= pb mutat sociale nég, délinqu, dégrad relat
PB3-4= pb individuel/familial actuel
PB3-5= pb bruit/vibrat autre qu’avions
PB3-6= pb chômage, crise, avenir
PB3-7= pb dégrad cadre vie campagnard
PB3-8= aucun problème
PB3-9= sans réponse |
PB-1 |
|
|
peur délinquance |
PDL |
PDL1= subi personnell. agression, cambriol.
PDL2= peur montée délinquance réelle, drogue, bandes
PDL3= peur montée sentiment d’insécurité
PDL4= activ aéroport crée popul. à problèmes
PDL5= peur de l’activisme anti-délinquance
PDL6= pas de pb de délinquance
PDL7= sans réponse |
PDL6 |
|
|
peur perte financ |
PPF |
PPF1= perte valeur immob. estimée entre 31-50%
PPF2= estimée entre 21-30%
PPF3= estimée entre 10-20%
PPF4= pas de perte valeur immob, revente facile
PPF5= sans réponse |
|
|
|
parcours rés |
PRS |
PRS1= enfance dans la région de l’aéroport
PRS2= vient de province, origine rurale
PRS3= vient de province, origine urbaine
PRS4= vient de Paris intra-muros
PRS5= vient de la banlieue, maison individuelle
PRS6= vient de la banlieue, HLM
PRS7= vient d’un habitat précaire (caravane)
PRSsr= sans réponse |
PRS1 |
PRS5 |
|
résident captif/passage |
RCP |
RCP1= captif
RCP2= passage
RCP3= hésite à partir
RCP4= sans réponse |
RCP1 |
|
RCP3 |
raison donnée pour l’installation |
RDI |
RDI1= enfance, racines, parents sur place
RDI2= profiter d’une bonne occasion immobilière
RDI3= proximité du lieu de travail
RDI4= mutation (enseign, admin, entrepr)
RDI5= trouver le bon air et le calme de la campagne
RDI6= fuite du stress parisien
RDI7= solution d’urgence en attente
RDI8= sans réponse |
RDI1 |
|
|
rang du bruit des avions parmi les sources de gêne |
RNG |
RNG1= rang 1
RNG2= rang 2
RNG3= rang 3
RNG4= sans réponse |
RNG1 |
RNG2 |
RNG3 |
résid second= fuite br |
RSF |
RSF1= la résidence second permet de fuir le bruit, le stress
RSF2= la rés second est indépendante du bruit, du stress
RSF3= pas de résidence secondaire ni possibilité
RSF4= sans réponse |
|
|
|
sexe |
SEX |
SEX1= femme
SEX2= homme
SEX3= couple |
|
|
|
perturbat sommeil |
SOM |
SOM1= très forte pertub noct, effets négatifs sur la santé
SOM2= réveils, sommeil perturbé sans précisions
SOM3= avions réveillent le matin tôt seulement
SOM4= boules Quiès, fermeture fenêtres
SOM5= sommeil perturbé par jeunes, camions, pas avions
SOM6= pas de problème de sommeil
SOM7= sans réponse |
|
|
|
type de gêne face aux avions, et attitude consciente exprimée par l’interviewé |
TGA |
TGA1= gêne :augmentation gle du bruit, du trafic
TGA2= gêne : augment. bruit saisonnier, ou selon le vent
TGA3= gêne : invalidation du jardin malgré isolat. acoust.
TGA4= gêne : aff subjective, interrupt communication
TGA5= gêne : mutation sociale, délinqu. plus gênants qu’avions
TGA6= gêne : voisins, odeurs, route, etc. plus gênants qu’avions
TGA7= gêne : acceptée contre avantages (trav, logt, etc)
TGA8= gêne nocturne, non respect couloirs de vol
TGA9= sans réponse |
TGA1, 3 |
|
TGA5,6 |
type d'habitat |
THB |
Pav= pavillon
Apt= appartement
Mvl= maison de ville
HLM= HLM |
|
|
|
Territorialisa-tion : sentiment d’appartenn. locale |
TRT |
TRT-1= forte territorialisation
TRT-2= moyenne terr
TRT-3= faible terr |
TRT-1 |
TRT-2 |
TRT-3 |
Toutes sources de gêne mentionnées par l’interviewé (y compris social), sans hiérarchis |
TSG |
TSG1= bruit des avions
TSG2= bruit des avions, et retombées de kérosène
TSG3= bruit des avions, et bandes de jeunes
TSG4= bruit des avions, et bruit routier
TSG5= bruit des avions, et mauvais voisinage
TSG6= trois sources de gêne, dont avions
TSG7= autres sources de gêne
TSG8= sans réponse |
TGS1 |
|
|
vie de loisirs= fuite br |
VLF |
VLF1= la vie de loisirs permet de fuir le bruit, le stress
VLF2= la vie de loisirs est indépendante du bruit, du stress
VLF3= pas de vie de loisirs
VLF4= sans réponse |
VLF1 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6.3 Construction de l'indicateur de de qualité de vie « IQV »
|
|
|
|
|
Satisfaction/Insatisfaction concernant l'existence actuelle (interprétatif) |
champ existentiel |
instance |
b- la bonne ou mauvaise situation psychologique et somatique |
Individu |
c- la réalisation dans le logement actuel. |
Individu |
e- la satisfaction ou l'insatisfaction quant à l'évolution des enfants; |
Famille |
f- l'ambiance familiale étendue (collatéraux, ascendants, belle-famille). |
Individu |
h- le degré de réalisation dans la trajectoire personnelle et le travail |
Société |
i- l'attitude envers le changement social en général; |
Société |
j- le degré de réalisation dans la vie de loisir, la nature; |
Environnement |
k- l'intégration à la vie du voisinage ou à l'image du quartier |
Environnement |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6.4 Recodage de l'identité des 84 interviewés
|
|
|
|
|
Origine du dossier |
Sigle d'origine |
Identité recodée
selon les sites d'enquête |
|
|
|
eur01 |
|
MAm01 |
eur02 |
|
MAm02 |
eur03 |
|
MAm03 |
eur04 |
|
MAm04 |
eur05 |
|
Gouss01 |
eur06 |
|
Gouss02 |
eur07 |
|
Gouss03 |
eur08 |
|
Iver01 |
eur09 |
|
Gon01 |
eur10 |
|
Gon02 |
eur11 |
|
Gon03 |
eur12 |
|
Gon04 |
eur13 |
|
MAub01 |
eur14 |
|
MAub02 |
eur15 |
|
MAub03 |
eur16 |
|
StM01 |
eur17 |
|
StM02 |
eur18 |
|
StM03 |
eur19 |
|
Mont01 |
eur20 |
|
Mont02 |
eur21 |
|
Mont03 |
eur22 |
|
Sann01 |
eur23 |
|
Sann02 |
eur24 |
|
Bull01 |
eur25 |
|
Bull02 |
eur26 |
|
Bull03 |
ips01 |
Bul01 |
Bull04 |
ips02 |
Bul02 |
Bull05 |
ips03 |
Bul03 |
Bull06 |
ips04 |
Bul04 |
Bull07 |
ips05 |
VSG01 |
VSG01 |
ips06 |
VSG02 |
VSG02 |
ips07 |
VSG03 |
VSG03 |
ips08 |
VSG04 |
VSG04 |
ips09 |
Gonn01 |
Gon05 |
ips10 |
Gonn02 |
Gon06 |
ips11 |
Gonn03 |
Gon07 |
ips12 |
Gonn04 |
Gon08 |
ips13 |
Goussvill01 |
Gouss04 |
ips14 |
Goussvill02 |
Gouss05 |
ips15 |
Iverny01 |
Iver02 |
ips16 |
Iverny02 |
Iver03 |
ips17 |
Iverny03 |
Iver04 |
ips18 |
StMard01 |
StM06 |
ips19 |
StMard02 |
StM07 |
ips20 |
StMard03 |
StM08 |
ips21 |
StMard04 |
StM09 |
ips22 |
Montmor01 |
Mont04 |
ips23 |
Montmor02 |
Mont05 |
ips24 |
Montmor03 |
Mont06 |
ips25 |
Sannois01 |
Sann03 |
ips26 |
Sannois02 |
Sann04 |
ips27 |
LMnilAm01 |
MAm05 |
ips28 |
LMnilAm02 |
MAm06 |
ips29 |
LMnilAu01 |
MAub04 |
ips30 |
LmnilAu02 |
MAub05 |
LTE01 |
|
StM10 |
LTE02 |
|
StM11 |
LTE07 |
|
StM12 |
LTE08 |
|
StM13 |
LTE03 |
|
MAm07 |
LTE04 |
|
MAm08 |
LTE05 |
|
MAm09 |
LTE06 |
|
MAm10 |
LTE09 |
|
Iver05 |
LTE10 |
|
Iver06 |
LTE11 |
|
Iver07 |
LTE12 |
|
MAub06 |
LTE13 |
|
MAub07 |
LTE14 |
|
MAub08 |
LTE15 |
|
MitMor01 |
LTE16 |
|
MitMor02 |
LTE19 |
|
Gouss06 |
LTE20 |
|
Gouss07 |
LTE21 |
|
Gouss08 |
LTE22 |
|
Gouss09 |
LTE23 |
|
Deuil01 |
LTE24 |
|
Roiss01 |
LTE25 |
|
Roiss02 |
LTE26 |
|
Mont07 |
LTE27 |
|
Mont08 |
LTE28 |
|
Gon09 |
LTE29 |
|
Gon10 |
LTE30 |
|
Gon11 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6.5 Variables présentes dans les trois groupes de l'ACP (actives et passives) (Chi-2 significatifs uniquement)
|
|
|
|
|
variable |
Acronyme |
GROUPE
A |
GROUPE
B |
GROUPE
C |
âge |
AGE |
|
|
AGE2= matures |
autoéval subj gêne/10
(variable LTE reconstruite pour ipsha et europsy) |
ASG |
|
ASG1= gêne maximale évaluée à 10 |
|
augment du trafic aér |
ATA |
ATA6= sans réponse |
|
|
bruit le plus gênant |
BPG |
BPG7= autre source, mécanique, moteurs
BPG8= sans réponse |
BPG1= avions sans précision
BPG2= avions, pointes de bruit, décollages, vacances
BPG4= le Concorde |
BPG3= avions, fréquence/augmentation
BPG5= avions la nuit
BPG6= autre source, humaine ou animale |
Perturbations de la communication |
COM |
COM5= perturbation de la communic. uniqu. par Concorde |
COM1= perturbation de la parole ds le jardin ou la rue
COM2= perturbation de la parole à l’intérieur du logement
COM7= sans réponse |
COM3= perturbation de la réception TV, son inaudible
COM6= aucun pb de bruit d’avions |
durée de l'installation de l’interviewé dans son logement actuel |
DIL |
|
|
DIL5= de 10 à 20 ans |
reconn diff types avions |
DTA |
DTA3= ne perçoit ou ne mentionne pas ces différences |
DTA2= reconn. grossière (Airbus, vieux avions, Concorde) |
DTA4= sans réponse |
Appréciation globale de l’environnement
(y compris social) |
ENV |
|
ENV4= négatif |
|
GT/dB= gêne trafic/dbA |
GT/dB |
GT/DB4= sans réponse |
GT/DB1= pas de dist. entre augm. trafic et intensité sonore
GT/DB2= l’augmentation du trafic est plus gênante |
GT/DB3= l’intensité en dB(A) est plus gênante que le trafic |
habituation au br avion |
HAB |
HAB1= dit s’être habitué(e), sans précisions |
|
|
réactions des personnes non-habituées au bruit des avions, ou réactions des interv. au retour de vacances |
INV |
|
INV1= des invités réag à du br que les int. n’entend. plus |
INV2= réhabituation nécéss après les vacances
INV3= sans réponse |
Taille du ménage |
MEN |
|
MEN=2 personnes |
|
Récapitulation : Problème N°1 |
PB1 |
PB1-5= pb bruit/vibrat autre qu’avions
PB1-8= aucun problème
PB1-9= sans réponse |
PB1-1= pb pointes bruit, pollut avions
PB1-2= pb augm fréqu avions et répercuss stress
PB1-3= pb mutat sociale nég, délinqu, dégrad relat |
PB1-7= pb dégrad cadre vie campagnard |
rang du bruit des avions parmi les sources de gêne mentionnées |
RNG |
RNG3= rang 3 |
RNG1= rang 1 |
RNG2= rang 2 |
perturbat sommeil |
SOM |
SOM3= avions réveillent le matin tôt seulement |
SOM2= réveils, sommeil perturbé sans précisions |
SOM1= très forte pertub noct, effets négatifs sur la santé
SOM5= sommeil perturbé par jeunes, camions, pas avions
SOM6= pas de problème de sommeil |
Territorialisation : sentiment d’appartenanve locale, lié à la qualité de certains attributs du cadre de vie |
TRT |
|
TRT-3= faible terr |
|
Toutes sources de gêne mentionnées par l’interviewé (y compris social), sans hiérarchis |
TSG |
TSG4= bruit des avions, et bruit routier
TSG5= bruit des avions, et mauvais voisinage
TSG7= autres sources de gêne |
TSG1= bruit des avions
TSG2= bruit des avions, et retombées de kérosène |
TSG3= bruit des avions, et bandes de jeunes
TSG6= trois sources de gêne, dont avions |
vie de loisirs= fuite br |
VLF |
|
VLF1= la vie de loisirs permet de fuir le bruit, le stress |
VLF2= la vie de loisirs est indépendante du bruit, du stress
VLF3= pas de vie de loisirs |
|
|
|